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mardi 27 novembre 2012

La lutte d'Achraf sera gravée dans les manuels d'Histoire - Général David Philips




CNRI - " Les mollahs pensent que le camp d'Achraf n'existera plus. Comme ils ont tort ! Parce que le camp d'Achraf n'est pas seulement un endroit, c'est une foi, c'est un esprit de liberté, de toutes les personnes qui aspirent à la démocratie", a déclaré le général américain David Philips au parlement estonien le 12 novembre. Cet ancien commandant de la Police militaire américaine et général chargé de la protection du camp d'Achraf s'exprimait dans une conférence internationale, au côté de Maryam Radjavi, présidente élue de la résistance iranienne, organisée au Parlement à Tallinn dans le cadre d'une visite de Mme Radjavi en Estonie.
Voici les points forts de son intervention :
Merci. Madame Radjavi, éminents invités, sympathisants d'un Iran libre et démocratique, je suis David Phillips, et avec mon épouse Dawn, nous sommes honorés d'être ici ce soir en Estonie. J'ai préparé quelques remarques, mais je dois dire que le film m'a bouleversé d'une certaine manière, comme beaucoup d'entre vous, mais pour moi c'était un peu personnel, d'une manière différente, parce que si vous remarquez les véhicules blindés en bleu et blanc, j'étais responsable d'acheter ces véhicules avec les dollars des contribuables américains à trois usines à New Orleans, en Louisiane, et d'en équiper la police fédérale irakienne. Et de les voir maintenant employés d'une manière si ignoble, cela m'afflige. Je suis l'une des rares personnes, particulièrement venant des États-Unis, pouvant dire avoir vécu dans le camp d'Achraf pendant plus d'un an, et dans le camp Liberty pendant plus d'un an aussi, à divers moments.
Lorsque j'étais au camp d'Achraf en 2003 et 2004, puis à d'autres moments dans les années suivantes, j'ai eu à connaître, en sortant du sable et du désert entourant le lieu jusqu'à l'entrée principale, un endroit somptueux, magnifique et hospitalier, probablement l'endroit le plus hospitalier que je n'ai jamais vu dans cette partie du monde. Des jardins, des terrains de sport, des musées, de merveilleux musées, et même un zoo. Tout cela se trouvait à Achraf.

Vu que j'étais le commandant de brigade des forces américaines chargées à l'époque de la détention – au début la détention et non la protection – de plus de 3500 résidents, vous pourriez penser qu'ils me détestaient, qu'ils me rejetaient. Cela ne pourrait pas être plus éloigné de la vérité. Tout le monde reconnaissait leur bienveillance et leur sourire, même pendant les moments difficiles. La haute direction du camp me traitait comme un frère perdu de vue depuis longtemps. Ils nous invitaient à dîner, les unités d'hommes et les unités de femmes nous invitaient moi et mes soldats tout simplement à venir les voir. Au lieu d'un camp rempli de terroristes, que l'on m'avait décrit, j'ai trouvé des personnes dévouées, des hommes et des femmes, de tout âge, travaillant ensemble, côte à côte, et se donnant les moyens de progresser aussi loin que leurs propres désirs personnels les emmèneraient. Aucun d'entre d'eux n'était soumis ou assujetti en raison du sexe, de l'âge ou des croyances personnelles ; ils étaient là en tant que membres dévoués d'une organisation, cherchant à amener la liberté et la démocratie à leur pays. La libre expression des arts, je n'ai pas vu cela ailleurs lorsque j'étais en Irak.
Cette cité entière a été construite sur un terrain désertique, mais malheureusement, ce chef-d’œuvre, ces instruments de musique et même le zoo ont été dérobés, vandalisés et détruits par les agents entraînés par les mollahs maléfiques, l'armée irakienne. Les forces irakiennes avec lesquelles j'ai travaillé côte-à-côte pour leur apprendre à maintenir l'ordre dans une société démocratique ont ouvertement agressé et déclaré les hostilités contre ces mêmes personnes qui cherchent à instaurer la liberté dans le pays voisin.
N'oublions pas qu'il y a toujours plus de 3000 hommes et femmes là-bas. Et ils ont été transférés de force au camp Liberty, un endroit où j'ai également vécu. Seulement, lorsque j'y vivais, nous avions de l'électricité, l'air conditionné, de la nourriture, de l'eau courante ainsi que la liberté de nous déplacer lorsque nous en avions besoin.
Maintenant, le camp Liberty, nous parlons d'en faire un camp de réfugié. Laissez-moi vous dire ce que c'est. Cela ressemble beaucoup à la prison Patarei juste ici en Estonie il y a 20 ans. C'est ce que le camp Liberty est devenu. Et pire encore, je le qualifierais de camp de concentration. Des murs en béton de six mètres de hauteur, des miradors avec des mitrailleuses, des gardes armés patrouillant et bousculant les résidents, des chiens féroces, tout est fait pour briser le moral des 3000 hommes et femmes qui s'y trouvent. Mais vous savez, malgré les mauvais traitements physiques, je connais ces personnes et j'ai vécu avec elles, malgré la privation des besoins de première nécessité, même élémentaires, malgré la privation d'eau, malgré la privation de médicaments pour les diabétiques et même d'équipement pour les invalides, ils ne vont pas les briser.
Les mollahs ne comprennent tout simplement pas cela. Ces personnes ne vont pas être brisées ; Cela les rend plus fortes. À moins que le monde libre ne s'exprime, à moins que mon pays ne tienne ses engagements et la promesse que nous avons faite de protéger ces résidents, je crains que vous n'assistiez à quelque chose de plus affreux que ce que nous avons vu en avril de l'année dernière.
Même les biens personnels de ces résidents sont volés, détruits et emportés. Beaucoup d'entre nous sommes familiers de l'expression « ne prenez que vous pouvez porter ». Cela sonne familier à la population d'Estonie, n'est-ce pas ? Que se passe-t-il en ce moment même en Irak avec les personnes qui ont été transférées à Liberty ? C'est que ce que vous ne pouvez pas emporter sera pillé.
Seules quelques dizaines de résidents restent au camp d'Achraf et seront bientôt transférés à Liberty. Et les mollahs pensent que le camp d'Achraf n'existera plus. Comme ils ont tort ! Parce que le camp d'Achraf n'est pas seulement un endroit, c'est une foi, c'est un esprit de liberté, de toutes les personnes qui aspirent à la démocratie.
Laissez-moi dire cela aux mollahs : vous ne pouvez pas éteindre la flamme de l'espoir avec des bulldozers et des vols. Ou seulement en détruisant un endroit sur la terre. Parce que le camp d'Achraf va perdurer, malgré la destruction, l'humiliation, la terreur imposées à l'encontre des résidents. Le camp d'Achraf va vivre plus fort qu'auparavant.
 L'esprit de courage et la persévérance de 3000 personnes qui ont souffert là-bas ces dix dernières années donnent une leçon de morale. Cette lutte va être gravée dans les manuels d'Histoire. Et je veux dire ce qui en quelque sorte résume l'esprit, malgré ce que font les mollahs et les Irakiens : Viva  Achraf !

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