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vendredi 29 mars 2013

Appel à Bruxelles de 210 eurodéputés à Mme Catherine Ashton sur le statut des opposants iraniens en Irak


• Appel à Bruxelles de 210 eurodéputés à Mme Catherine Ashton sur le statut des opposants iraniens en Irak
• Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, exhorte les institutions européennes à s’engager à protéger les 3100 réfugiés iraniens au camp Liberty

Dans une réunion à l’invitation de l’intergroupe des Amis d’un Iran libre (FOFI) au Parlement européen mercredi 27 mars, l’appel de  210 eurodéputés à Mme Catherine Ashton, Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères, a été rendu public. Ils y lancent une mise en garde contre une nouvelle attaque visant les habitants du camp Liberty, où vivent 3100 membres de l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran.
Struan Stevenson, président de FOFI et président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak, a lu la déclaration des eurodéputés issus de tous les groupes politiques. Les eurodéputés ont appelé à un transfert immédiat des résidents au camp d’Achraf, où ils ont vécu pendant les 26 dernières années, puis au transfert de l'ensemble de la communauté vers des pays tiers, y compris l'UE.
Les eurodéputés ont critiqué le silence et l'inactivité de Mme Ashton concernant l’attaque du 9 février sur le camp Liberty par le régime iranien avec la claire coopération du gouvernement irakien. Ils ont réaffirmé que cette inactivité agirait comme un « feu vert » pour le régime iranien et le gouvernement irakien afin de poursuivre leur programme d'assassinats et d'agression.

Ils ont rejeté le bilan de Martin Kobler, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en Irak, et déclaré que Ban Ki-moon devait nommer un envoyé impartial et compétent à la place du représentant actuel, ou bien qu’il soit mis fin aux activités de la MANUI et qu’elle transmette toutes les responsabilités au HCR.

Mme Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, était l’oratrice principale de cet événement. Elle a fait part des derniers événements à Achraf et Liberty avant de demander une action urgente à l’UE pour protéger les 3100 réfugiés iraniens du camp Liberty. Les habitants de Liberty doivent être transférés aux États-Unis ou dans un pays européen, a-t-elle expliqué, même provisoirement, ou bien que les conditions de leur retour à Achraf soient mises en place.

Plusieurs hauts responsables américains et de l’ONU ayant assumé diverses responsabilités à Achraf et à Liberty ces dernières années étaient invités à s’exprimer en qualité de témoins.
M. Tahar Boumedra, directeur du bureau des droits de l’homme de la Mission d’Assistance des Nations Unies en Irak (MANUI), qui a démissionné en mai 2010 en signe de protestation contre la conduite de Martin Kobler, a témoigné sur la politique du gouvernement irakien et de la MANUI concernant Achraf.

Le général David Phillips, commandant des forces américaines pour la protection d'Achraf en 2004, a fait part de son expérience, et le colonel Wesley Martin, commandant de la protection d’Achraf en 2005, a fourni à l’assistance son évaluation détaillée et technique de la situation sécuritaire à Liberty.

Le Dr. Alejo Vidal-Quadras, vice-président du Parlement européen, Jim Higgins, membre du bureau du Parlement européen, et plusieurs autres personnalités internationales ont pris la parole. Les participants ont souligné les points suivants :

1 - Compte tenu de la possibilité d'une autre attaque sur Liberty, sur laquelle le gouvernement américain a également exprimé des inquiétudes, et que le gouvernement irakien s’est dit expressément incapable d'empêcher, la sécurité des habitants de Liberty a une priorité totale. Toute solution pour la protection des résidents de Liberty doit être immédiate et inclure tous les résidents sans exception.

2 – L’option préférée est le transfert immédiat de tous les résidents aux États-Unis ou dans un pays européen, même provisoirement, d’où ils pourront être réinstallés dans des pays tiers. Nous appelons les dirigeants de l'UE, la baronne Ashton et les États membres à agir sur cette solution. L’option suivante est le transfert immédiat de tous les résidents à Achraf où sera finalisée la procédure du statut de réfugié. Garder un grand nombre d'entre eux à Liberty, sous n’importe quel prétexte, est dangereux et inacceptable.

3 – Les efforts de Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général (RSSG), pour forcer les habitants à retourner à une situation « normale »  en poursuivant les entretiens du HCR, tout en acceptant des réinstallations individuelles et limitées, résulteront à n’en pas douter à préparer le terrain à une nouvelle attaque ignoble contre le camp.
4 – Le RSSG Martin Kobler a joué un rôle très destructeur ces 15 derniers mois pour résoudre le problème d'Achraf et de Liberty, et comme M. Stevenson l’a écrit dans sa lettre du 16 mars au Secrétaire général de l’ONU : « Il est celui qui a envoyé les résidents d'Achraf au camp Liberty dans des conditions similaires à une prison, contre leur gré, en leur promettant la sécurité, une réinstallation rapide, et des normes de vie humanitaires ; aucune de ces conditions n’a été remplie. La mort de 12 habitants d'Achraf depuis leur déplacement forcé au camp Liberty et plus d’une centaine d’entre eux gravement blessés, découlent directement des agissements et de la tromperie de M. Kobler qui doit rendre compte de cette conduite. Le soutien unilatéral que vous lui apportez non seulement affaiblit la crédibilité de l'ONU, mais conduira à de nouvelles pertes de vies à Achraf et Liberty pour lesquelles vous et les Nations Unies serez tenus responsables. »

5 – Le discours de Martin Kobler à la séance du Conseil de sécurité sur l'Irak le 21 mars qui comprenait des mensonges évidents sur les résidents d'Achraf et de Liberty et leur direction, était clairement destiné à forcer le reste des résidents d’Achraf à partir à Liberty et à forcer les habitants de Liberty à cesser d’insister sur leur sécurité pour retourner à la routine comme si rien n’était arrivé le 9 février.

6 - Les participants à cette réunion ont condamné les pressions exercées sur les résidents d'Achraf et de Liberty et sur leur direction. Ils ont soutenu la décision des résidents de subordonner la poursuite des entretiens et de la réinstallation par bribes à leur retour à Achraf, et ont appelé le président de l'UE, le président de la Commission européenne et la Haute représentante à exhorter le gouvernement irakien d’accepter cette demande légitime, sinon ils devaient revoir leurs relations avec l'Irak.

7 – Jusqu’au transfert des résidents à Achraf, le gouvernement irakien doit fournir les cinq mesures réclamées par les résidents pour leur sécurité : 1- le retour des 17.500 murs en T qui ont été retirés, pour assurer la sécurité des baraquements, 2- le transfert immédiat des casques et des gilets pare-balles d'Achraf à Liberty, 3- le transfert des équipements médicaux d’Achraf à Liberty et 4- augmenter la superficie actuelle de Liberty à au moins 2,5 km².

8 – Les témoignages de M. Tahar Boumedra au Congrès américain (13 septembre 2012), au Parlement britannique (11 décembre 2012), au siège des Nations Unies à Genève (28 février 2013) et au Parlement européen (26 et 27 mars 2013) ne peuvent simplement pas être négligés. Le Secrétaire général de l’ONU, par respect pour les valeurs de cette organisation, doit former une commission d'enquête indépendante et rendre publics ses résultats. L’attachement aux principes de l’ONU nécessite le remplacement immédiat de Martin Kobler par le Secrétaire général de l’ONU.

Struan Stevenson, eurodéputé
Président de l’Intergroupe des Amis d’un Iran libre

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