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jeudi 7 mars 2013

Comment le régime iranien a voulu faire d’un prisonnier politique une taupe contre l’OMPI

                        

CNRI – Un ancien prisonnier politique a révélé comment le régime iranien avait tenté de faire de lui une taupe en le faisant passer pour un opposant tout en travaillant pour la dictature.
Behrouz Javid Tehrani – un étudiant militant sans affiliation avec l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI) – a raconté comment les agents de la sécurité ont tenté de lui faire trahir ses opinions quand il était en cellule d'isolement durant l'été 2011.
L'interrogateur en chef de la prison d'Evine – un certain Alavi – lui a même offert un passeport et de l'argent pour quitter le pays à condition de se faire passer pour un opposant actif qui calomnierait l'OMPI sur internet au bénéfice du régime des mollahs.
Javid Tehrani qui a été libéré en décembre 2011, a divulgué l'arnaque du ministère du renseignement, le Vevak, sur Facebook.
Il raconte qu'Alavi lui avait assuré qu'il « gâchait sa vie » lui faisant la liste des occasions qu'il avait perdues en raison de ses activités contre le pouvoir. Il a ensuite donné le récit suivant de l'interrogatoire :
- Behrouz, veux-tu aller à l'étranger ? a demandé Alavi.
- [J'étais près de la fin de ma peine de prison, j'étais suspicieux et j'ai donc répondu] M. Alavi ! Je n'ai pas de passeport. Et sans passeport, je ne peux pas même me rendre dans le nord du pays.
- Nous te donnerons un passeport, a répliqué Alavi.
- [J'ai pensé que c'était parce qu'il voulait se débarrasser de moi et j'ai donc répondu] Je n'ai pas un sou pour partir à l'étranger.
-  Nous te donnerons de l'argent, a promis Alavi.
-  [J'ai demandé avec curiosité] : Qu'est-ce que je devrais faire ?
-  Rien de spécial, a répondu Alavi. La même chose que ce que tu as fait pendant quinze ans en Iran. Continue avec ta lutte et ton opposition (contre le régime). [Après quelques secondes de silence, il a continué] … Simplement, attaque l'OMPI de temps en temps. Est-ce assez clair ?
Un complot similaire avait impliqué Caspian Makan, le fiancé de Neda Agha Soltan, une jeune femme tuée dans les protestations de 2009 en Iran.
Lorsque Caspian Makan s'était trouvé en détention, Amnesty International avait déclaré que le régime iranien avait dit à sa famille que s'il signait une « confession » disant que l'OMPI avait tuée Neda, il pourrait sortir de la prison d'Evine de Téhéran.
Un rapport récent du Pentagone a également confirmé la tactique du régime, déclarant : « Le Vevak emploie ses anciens membres et/ou des personnes prêtes à coopérer avec le ministère. Ils sont temporairement envoyés en prison et se font connaitre connus comme des activistes opposés à la république islamique. Après quelque temps, personne ne remet en cause leurs précédentes activités politiques ; avoir été prisonnier politique est suffisant pour être reconnu comme une figure de l'opposition.
« Les activistes à l'étranger peuvent aider ce genre de prisonnier à partir à l'étranger avec l'aide d'une organisation internationale, ou bien le Vevak peut envoyer le prisonnier à l'étranger, avec l’étiquette de « dissident évadé ». Ce mécanisme de libération des prisonniers politiques pour aller à l'étranger jette la méfiance au sein de l'opposition en exil. »
Le rapport a également stipulé que « le gouvernement iranien et son appareil de renseignement considèrent l'OMPI comme l'organisation dissidente la plus sérieuse. »

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