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mercredi 24 juillet 2013

Le rôle de la Grande-Bretagne dans la trahison honteuse de l'ONU

                         
Nous avons pris part au traitement épouvantable de milliers d’opposants iraniens sans défense en exil en Irak
Par Christopher Booker
www.telegraph.co.uk, 20 juillet 2013 - La semaine dernière, devant le Conseil de Sécurité de l'ONU à New York, s’est déroulé le dernier chapitre étranger de l'une des histoires les plus extraordinaires que j’ai eu à suivre dans cette rubrique. Il y a eu devant le Conseil, ce témoignage de Martin Kobler qui vient de prendre sa retraite après deux ans comme représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en Irak. Mais M. Kobler est accusé de collusion avec le régime iranien dans une conspiration pour trahir des milliers d’opposants iraniens sans défense, qui depuis des années vivent en exil en Irak, permettant que des dizaines d'entre eux soient assassinés et des centaines d’autres blessés.

Les opposants qui sont des Moudjahidines du peuple d'Iran (OMPI), appartiennent au plus grand groupe d'opposition iranien, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), qui a longtemps œuvré pour remplacer par une démocratie moderne l’impitoyable dictature religieuse du pays dirigée par le guide suprême l'ayatollah Khamenei. Le régime de Téhéran considère le CNRI comme son ennemi le plus détesté et aucun de ses membres n’est devenu plus vulnérable que les 3.400 hommes et femmes qui depuis le début des années 1980, vivent en exil dans une jolie petite ville qu'ils ont construite dans le désert irakien, connue sous le nom du camp d'Achraf.
A peine les dernières forces américaines avaient-elles quitté l'Irak en 2009 que le principal objectif de Téhéran, avec la pleine coopération du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, a été d'éliminer ces exilés qui, en 2003, avaient chacun reçu des garanties personnelles signées par un général américain pour leur sécurité. Tout d’abord, le camp d'Achraf a été soumis aux attaques meurtrières des troupes irakiennes agissant avec la tristement célèbre force Qods iranienne. Puis, en 2011, ils ont été dupés par M. Kobler, agissant comme Représentant Spécial de l'ONU, en étant transférés dans une ancienne base militaire américaine, ironiquement appelée le « camp Liberty », qui s'est avérée n’être rien de plus qu'une prison cauchemardesque. Surveillés nuit et jour par des voyous armés, sans eau ni électricité, dépouillés de leurs biens, ils ont été victimes à trois reprises de lourdes attaques au mortier – dont l’une, le mois dernier, a causé davantage de morts et de blessés. Tout cela a été possible, apparemment, grâce à M. Kobler, dont l'un des principaux collaborateurs, tellement indigné par la tromperie dans laquelle il était impliqué, a démissionné l'an dernier et a fait un témoignage effrayant devant le Congrès américain et le Parlement européen.
Ce qui rend cette histoire encore plus remarquable, c'est le stupéfiant tableau de partisans que les deux côtés ont réussi à recruter. Le mois dernier, la Présidente du CNRI, Maryam Radjavi, a organisé un vaste rassemblement à Paris en présence non seulement de 100.000 exilés iraniens, mais également d’un nombre impressionnant de personnalités politiques venant de 47 pays à travers le monde, allant de l'ancien maire de New York Rudy Giuliani jusqu’à d’importants membres du Parlement européen – ainsi qu’une pléiade d'anciens hauts fonctionnaires américains, des généraux et des avocats.
Le plus déconcertant dans tout cela, a été le rôle joué non seulement par l'ONU elle-même, mais également par le Département d'Etat américain et par notre Foreign Office qui, au mépris des preuves, a continué à accorder à M. Kobler un soutien inconditionnel dans sa contribution à cette histoire honteuse.
Lorsqu'il a comparu devant le Conseil de Sécurité de l'ONU, mardi dernier, le compte rendu aseptisé de son rapport en Irak a été promptement condamné par Mme Radjavi - confortée par une abondance de preuves écrites  – comme des «affabulations grotesques», une trahison systématique des droits de l'homme et « une tache sur le bilan de l'Organisation des Nations Unies ». Elle a averti que tous les signes d'une autre attaque meurtrière sur le camp Liberty étaient réunis et qu’elle ne tardera pas à arriver. Mais ce que nous devrions, en Grande-Bretagne, trouver le plus choquant de tout, c’est que notre propre gouvernement est encore, en notre nom, prêt à accorder son plein appui à ce qui a été sans doute l'acte de trahison le plus honteux que les Nations Unies aient jamais commis.

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