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vendredi 18 avril 2014

Le manque d’impartialité de la MANUI ouvre la voie à un autre crime à Liberty - Boumedra

                           

      Taher Boumedra, ancien directeur du bureau des droits de l’homme de l’ONU en Irak       


 Taher Boumedra, ancien directeur du bureau des droits de l’homme de l’ONU en Irak et responsable du dossier d’Achraf jusqu’à sa démission en mai 2012, a dénoncé de nombreuses malversations au sein du dispositif onusien en Irak en particulier touchant au dossier du camp de réfugiés iranien d’Achraf puis de Liberty. Il participait le 9 avril au Parlement européen à Bruxelles à une conférence à ce sujet, aux cotés de Maryam Radjavi, la dirigeante de l’opposition iranienne et de nombreux dignitaires et parlementaires :
 Monsieur le Président [Struan Stevenson], si vous vous rappelez, en décembre 2011 vous aviez rencontré Kobler dans ce forum, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU. Lorsqu'il est retourné à Bagdad le 28 décembre 2011, il a envoyé un câble crypté à New York au siège des Nations Unies. Que disait-il ? Il disait que l'OMPI, soutenue par de puissants membres et parlementaires d'Europe et d'Amérique, était en train de remporter la bataille de l'information, et que par conséquent, « nous » devions monter une stratégie pour contrer cette propagande de l'OMPI et mettre en place un cadre total pour la tenir responsable. J'ai en possession ce câble crypté pour ceux qui seraient intéressés.
À présent, si vous avez lu le dernier rapport des droits humains rédigé à Bagdad et validé à New York et Genève, ce rapport porte de très graves accusations et allégations contre les Achrafiens. Il met gravement leur vie en danger. Ces allégations, qui n'ont jamais été vérifiées ni examinées de manière indépendante, introduisent tout d'abord des informations très obsessionnelles comme quoi l'OMPI était à l’origine classée comme une organisation terroriste. Pour être conformes aux directives des Nations Unies, ils doivent faire leur rapport sur la période dans laquelle les évènements ont eu lieu, sur la période actuelle. Par conséquent, les Nations Unies ont fermé les yeux et se sont bouché les oreilles, elles n'ont jamais entendu que l'OMPI a été retirée de la liste noire dans tous les pays, que cela soit en Europe ou en Amérique. Par conséquent, ici, l’ONU perpétue le stigmate du terrorisme contre des gens sans défense amenés par les Nations Unies dans un centre de détention appelé Liberty.

Parmi d'autres allégations très graves faites dans ce rapport, il y a des exactions à l'intérieur de Liberty commises par la direction du camp. Il s'agit d'une allégation très grave qui intervient dans le contexte du câble crypté adressé aux Nations Unies en décembre 2011. En tant qu’ancien directeur du bureau des droits de l’homme, je peux vous confirmer que nous n'avons jamais examiné ni vérifié de manière indépendante les informations mises dans ce rapport, parce que les gens sont reclus dans la Zone Verte et ne se déplacent pas à l'extérieur de la Zone Verte. Comment qui que ce soit pourrait aller vérifier ces allégations ? Nous ne le faisons pas, nous répandons simplement des rumeurs. Ces rapports sont tout simplement des rumeurs, et ce dernier rapport est très cynique parce qu'il prépare une fois de plus le terrain à d'autres mesures qui seront probablement déployées très bientôt contre les Achrafiens à Liberty.

Lorsque j'ai pris mes fonctions au bureau des droits de l’homme à Bagdad en 2009, le gouvernement irakien travaillait à l’extradition d’environ 200 personnes en Iran. Ils ont préparé ce dossier et j'en étais témoin, et j'ai même la liste. Par conséquent, ce n'est qu'une question de temps et également d'opportunité. Maliki finira par le faire, et ce rapport des droits humains ouvre la voie au gouvernement irakien pour justifier son intervention dans le camp dans le but d’arrêter et d’extrader ces gens.

Une fois encore, ce rapport des droits humains est produit avec le financement des contribuables. L'argent des contribuables européens est dépensé pour répandre ces rumeurs et produire des rapports non vérifiés sur les droits humains.

Je voudrais sérieusement mettre en garde une fois encore contre un nouveau crime en préparation contre les Achrafiens, et nous devons l'arrêter. Nous savons que les Nations Unies ne vont pas l'arrêter. L’ONU y est partie prenante et j'en ai la preuve. Je vous dis que le câble crypté confirme qu’elle est là pour soutenir le régime de Maliki, quoi qu'il fasse, et qu'elle recevra toujours des instructions sur la manière de faire des rapports et de ne pas offenser le régime de Maliki.

En disant cela, j'espère sérieusement que le minimum n’est pas d’attendre que les Nations Unies protestent, mais qu'elles soient impartiales dans leur rapport. L'impartialité constitue une obligation, et si elles n'en font pas preuve, elles prennent part au crime commis contre les Achrafiens.

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