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mercredi 24 septembre 2014

Maryam Radjavi : j'accuse ceux qui collaborent avec la dictature religieuse en Iran et sacrifient la résistance d’un peuple

                  
AFP - Les Moudjahidine du peuple iranien, mouvement en exil d'opposition à Téhéran, ont dénoncé mercredi une "instrumentalisation" de l'antiterrorisme français dans l'enquête qui les a visés pendant onze ans avant qu'ils ne bénéficient d'un non-lieu.
Le juge antiterroriste Marc Trevidic a signé la semaine dernière une ordonnance de non-lieu général, mettant un point final à cette enquête marquée en 2003 par un vaste coup de filet en région parisienne.

"Cette opération d'Auvers-sur-Oise a été un marqueur dans tout ce qu'il peut y avoir d'inacceptable dans l'instrumentalisation politique" de l'antiterrorisme, a dénoncé un des avocats des membres de l'organisation, Me William Bourdon.

"Dès le début, on savait que cette procédure n'était qu'un prétexte", parce qu'elle avait "été enclenchée au moment où la France était comme par hasard en train de négocier d'importants contrats avec les autorités iraniennes", a renchéri son confrère Me Patrick Baudouin qui a également dénoncé une "instrumentalisation politique de la justice antiterroriste".

Les deux avocats s'en sont notamment pris à l'ancien juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, prédécesseur de Marc Trevidic.

Présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI, dont les Moudjahidine sont une composante), Maryam Radjavi a salué le non-lieu comme "une victoire de la justice et de la résistance sur le marchandage", "l'échec d'une campagne de diabolisation menée par le fascisme religieux contre la résistance iranienne".

"J'accuse ceux qui collaborent avec la dictature religieuse de sacrifier la résistance d'un peuple pour sa liberté", a-t-elle encore déclaré lors d'une conférence de presse à Paris.

Dès 2011, Marc Trevidic avait abandonné toute incrimination terroriste dans ce dossier, ne conservant que des délits financiers pour neuf des 24 mis en examen. Marc Trevidic avait hérité de ce dossier en 2009, après le juge Jean-Louis Bruguière.

Le 17 juin 2003, 1.300 policiers avaient été mobilisés dans une vaste opération visant le quartier-général de l'Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) à Auvers-sur-Oise dans la région parisienne. Plus de 160 personnes avaient été arrêtées.

Mais dès le 2 juillet 2003, dans une décision rarissime en matière d'antiterrorisme, la justice avait remis en liberté onze militants, dont Maryam Radjavi.

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