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samedi 29 novembre 2014

Iran - L'intervention de Maryam Radjavi à la mairie de 2ème arrondissement de Paris

                    maryam radjavi
CNRI - Maryam Radjavi, Présidente élue de la Résistance iranienne, a participé le 25 novembre à Paris à la mairie du 2e arrondissement, à une conférence intitulée « Les élus français contre l’extrémisme religieux et solidaires avec la Résistance iranienne ».
Cette conférence, présidée par le maire Jacques Boutault, se tenait à l’invitation du « Comité des maires français en défense d’Achraf » qui représentent 14.000 maires et élus. Voici le texte de son intervention à cette réunion qui se tenait au lendemain de la décision hier des gouvernements des pays 5+1 de prolonger les négociations nucléaires avec l'Iran:
« Je souhaiterai tout d’abord remercier pour cette initiative Monsieur le maire Jacques Boutault, ainsi que Monsieur le maire Jean-Pierre Muller et Monsieur le maire Jean-François Legaret, Présidents du comité des maires pour la défense des Achrafiens pour avoir organisé cette conférence.
Le vaste soutien des maires et des élus français à la Résistance iranienne et surtout aux combattants de la liberté à Achraf et Liberty démontre l’engagement des citoyens et des élus français dans la défense de la liberté et des droits de l’homme. Le peuple iranien est fier d’avoir les élus français à ses côtés dans sa lutte contre la tyrannie et le monstre de l’intégrisme.
La décision hier des gouvernements des pays 5+1 de prolonger les négociations nucléaires donne encore plus de temps au régime iranien pour pousser la paix et la sécurité de la région et du monde au bord d’un gouffre dangereux. L’absence d’accord après un an de négociations envoie deux messages importants. Premièrement : le régime des mollahs est si faible et si fragile que malgré les concessions injustifiables des Etats-Unis et des pays occidentaux, il ne peut pas renoncer à son projet de bombe atomique. Cette faiblesse s’est intensifiée depuis que son protégé en Irak, Maliki, a dû quitter le pouvoir.
Khamenei, le guide suprême des mollahs, a besoin de l'arme nucléaire pour rester au pouvoir. Deuxième message : la politique de concessions aux mollahs tout en sacrifiant le peuple iranien et sa Résistance, n’a mené à rien, c’est un échec. Continuer cette complaisance revient à offrir la bombe aux mollahs et à mettre en danger la paix et la sécurité du monde. L’an dernier, au début des négociations, les gouvernements occidentaux ont renoncé à l’application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce recul a conduit à l’échec annoncé hier.
 La face cachée de ce comportement mesquin, c’est le silence honteux devant les terribles violations des droits de l’homme en Iran et les ingérences criminelles du régime iranien en Syrie, en Irak, au Liban et au Yémen. Ce silence des gouvernements sacrifie le destin du peuple iranien et des peuples de la région. La collaboration des Etats Unis pour chasser de force les Achrafiens de leur foyer pour le camp Liberty qui est une grande prison, fait aussi partie des concessions faites aux mollahs pendant les négociations ouvertes clandestinement en 2011. Mais dans la pratique, toutes ces concessions ont donné des résultats contraires.
La leçon de 12 années de négociations néfastes avec ce régime, c’est que seule une politique de fermeté peut empêcher ce régime de se doter de la bombe. Cette politique comporte l’application complète des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, l’arrêt de l’enrichissement d’uranium et des inspections internationales inopinées de tous les sites suspects. D’autre part, cette politique de fermeté doit être accompagnée par une reconnaissance de la résistance du peuple iranien pour un changement de régime.
Aujourd’hui, le monde se préoccupe avec raison des crimes commis par le groupe anti-islamique Daech dans la région. En vérité, c’est le soutien des mollahs à Bachar Assad et au gouvernement sectaire de Maliki en Irak qui a permis à Daech de se renforcer. Daech est le résultat de la politique sectaire et répressive de Maliki et d’Assad qui sur les ordres du régime des mollahs, ont marginalisé une grande partie de la population dans ces pays.
Cependant, on voit un effort dangereux de vouloir ignorer les crimes du régime iranien et de ses milices en Irak et en Syrie. Pire encore, certains, par erreur ou par intérêt, présentent le régime des mollahs comme un allié dans la lutte contre Daech. Au mois d’aout dernier, dans une lettre à Khamenei, le Président américain a promis qu’en échange d’un accord sur le nucléaire, le régime iranien pourra participer à la coalition internationale contre Daech.
C’est la suite et la répétition de la grande erreur qui a conduit à la crise actuelle dans la région. Faire participer les mollahs à la crise irakienne ne va arrêter ni la bombe atomique ni Daech. Au contraire, cela va renforcer l’appareil terroriste de Daech, parce que la présence du régime iranien dans la région va renforcer les guerres confessionnelles.
Aujourd’hui, beaucoup de familles en France sont inquiètes de voir des jeunes Français rejoindre les djihadistes. La question importante c’est de savoir comment régler cette crise ? Est-ce qu’il faut donner une légitimité au pouvoir qui est la source de l’intégrisme et du terrorisme, C’est-à-dire le régime iranien, ou lui faire obstacle ? La réponse du peuple iranien et de sa résistance après 35 ans d’expérience de lutte contre la dictature intégriste, c’est de résister à ce régime et de refuser de collaborer avec lui.
La crise qui frappe le régime des mollahs est profonde. Elle est visible dans plusieurs domaines. D’abord, la montée du mécontentement contre le pouvoir. La répression sauvage ces derniers mois a renforcé l’esprit de protestation dans la société iranienne. Au mois d’octobre, la colère populaire a éclaté contre les agressions à l’acide menées par des agents du régime. On a vu une grande manifestation dans la ville historique d’Ispahan, où les femmes ont joué un rôle important. En cette journée internationale contre la violence faite aux femmes, je salue toutes les femmes d’Iran qui résistent à la barbarie des mollahs.
L’an dernier, selon les autorités officielles, il y a eu au moins 3000 mouvements de protestations en Iran. Les gens ne ratent aucune occasion de protester. Dernièrement, à la mort d’un jeune chanteur une foule immense est descendue dans la rue se transformant en une confrontation avec le pouvoir. Dans certaines villes, les agents ont chargé et arrêté des manifestants. Face au mécontentement, la réponse des mollahs, c’est des exécutions en public et une pendaison toutes les huit heures. Mais cette répression n’a plus l’effet attendu. Récemment, le mollah Ali Janati, un ministre de ce régime, a reconnu : « le nombre d’exécutions et de ceux qui attendent dans le couloir de la mort est incroyable » et il a admis que cette répression est un échec. Le président du régime, Hassan Rohani n’a même pas réussi à donner une apparence de modération.
Alors que le fascisme religieux en Iran est plongé dans des crises, internes et internationales, politiques, économiques et sociales, il se sent plus que jamais menacé par son opposition organisée, à savoir le CNRI et l’OMPI.
L’existence de cette opposition donne à la crise un potentiel qui peut mener au renversement de la dictature. C’est pourquoi combattre cette résistance et ses membres au camp Liberty en Irak est en tête des priorités du régime. Ces huit dernières années, le gouvernement vassal des mollahs en Irak a lancé 27 attaques contre Achraf et Liberty, faisant 116 morts, 1400 blessés et 7 otages. 22 opposants ont perdu la vie en raison du blocus médical.
Actuellement, des dizaines de personnes sont dans un état grave. Aujourd’hui, j’appelle les maires et les élus à développer leur soutien au peuple iranien et à sa résistance. Vous pouvez encourager le gouvernement français à prendre la tête d’une initiative internationale pour atteindre ces objectifs:
1- faire preuve d’une fermeté totale face aux projets d’armes nucléaire des mollahs.
2- subordonner à l’arrêt des exécutions, les relations politiques et commerciales avec le régime iranien.
3- Évincer de Syrie et d’Irak la dictature religieuse de Téhéran.
4- Mettre fin au blocus du camp Liberty et le reconnaitre comme un camp de réfugiés sous la supervision de l’ONU.
5- Soutenir la Résistance iranienne qui est l’alternative à l’intégrisme religieux dont la source est à Téhéran. »
 Je vous remercie.

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