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lundi 15 décembre 2014

Maryam Radjavi au Parlement européen: En cette journée des droits humains, l’Iran est à nouveau couvert de sang

                     
CNRI –  La dirigeante de la Résistance iranienne est intervenue la semaine dernière lors d’une réunion au Parlement européen à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme. Voici le texte de son intervention : " Je remercie l’intergroupe des Amis d’un Iran Libre au Parlement européen pour avoir organisé cette conférence. Le 10 décembre célèbre le 66e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Je salue la mémoire des héroïnes et des héros qui ont payé de leur vie la lutte pour la défense des droits de l’homme.
 Il est à la fois triste et ironique, qu’en cette journée des droits humains, l’Iran soit à nouveau couvert de sang. La semaine dernière, les mollahs ont exécuté une cinquantaine de condamnés. A la prison d’Oroumieh, des dizaines de victimes torturées en sont à leur vingtième jour de grève de la faim. Ils sont des milliers à attendre dans le couloir de la mort. Des dizaines de prisonniers malades sont privés de soins médicaux et de médicaments et les mollahs leur font souffrir un calvaire.
Face à cette situation, je voudrais poser aux gouvernements des pays de l’Union européenne une simple question : Comment la poursuite des relations avec ce régime barbare peut-elle être considérée comme légitime ? Quelque chose a-t-il changé sous Rohani ? Le Secrétaire général de l’ONU et le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran disent que non, rien n’a changé.
La réalité va bien au-delà, car il n’existe pas ce que l’on appelle de droits humains en Iran. Le régime a bâti ses fondements sur le sang de 120.000 prisonniers politiques exécutés. 30 000 d’entre eux ont été exécutés en 1988, en quelques mois, sur l’ordre d’une fatwa de Khomeiny. La Constitution des mollahs, le code pénal, le code civil, les lois adoptées par le parlement du régime sont tous fondés sur les violations des droits humains. 
 Regardons quelques événements de l’année qui vient de s’écouler :
- En avril, les forces de sécurité ont lancé une attaque sanglante sur la section des détenus politiques à la prison d’Evine ;
- En octobre, les autorités ont organisé une vague d’agressions à l’acide contre les femmes à Ispahan et dans d’autres villes sous prétexte qu’elles étaient mal voilées. Les médecins ont dit que certaines victimes devront subir une cinquantaine d’opérations.
- En novembre, des miliciens du Bassidj ont poignardé et blessé des femmes dans la ville de Jahrom.
 Ces attaques ont été organisées après des discours des autorités et des représentants de Khamenei. Une nouvelle loi adoptée par le parlement des mollahs prévoit de soutenir les auteurs de ces attaques.  
Depuis que Rohani est à la présidence, 1200 exécutions ont été répertoriées, dont au moins huit adolescents. En même temps, la répression des minorités ethniques, comme les Arabes, les Baloutches et les Kurdes, ainsi que les arrestations de sunnites, de derviches, de chrétiens et de bahaïs se sont intensifiées. 
Néanmoins, les partisans de Rohani en Occident saluent sa modération. En 25 ans, nous n’avons pas connu autant d’exécutions que sous la première année de présidence de Rohani. A aucun moment, autant de membres de l’opposition n’ont été massacrés et pris en otages. A aucun moment, les femmes en Iran n’ont été à ce point la cible de campagnes aussi criminelles. Rohani n’a fait aucun effort pour prendre ses distances avec cette barbarie. Au contraire, le 19 avril de cette année il a déclaré : « Quand quelqu’un est condamné à mort (...) c’est soit la volonté divine soit sur la base d’une loi votée par le parlement. Nous ne faisons qu’appliquer [la loi]. »
Le 26 octobre, la jeune Reyhaneh Jabbari, 26 ans, a été pendue après sept années de prison pour s’être défendue contre son agresseur. Malgré la vaste indignation en Iran et les appels à la clémence des organisations des droits humains, le gouvernement Rohani, via son ministère du Renseignement, a travaillé activement à son exécution. 
Oui, voilà ce que signifie la modération sous Rohani qui est utilisée par certains gouvernements occidentaux pour justifier leurs relations illégitimes avec les mollahs. Ce régime est dépourvu de la moindre capacité de réforme.
Les gouvernements occidentaux ont sacrifié les droits humains pour établir des relations avec la dictature religieuse. Regardez les résultats amers des visites des délégations européennes à Téhéran cette année. Les mollahs se sont servis de chacune d’entre elle pour augmenter les exécutions.
 Chers amis,
Les négociations nucléaires avec les mollahs cette année se sont poursuivies parallèlement à la montée des pendaisons.  Pour assurer le succès des pourparlers, l’Europe et les Etats-Unis sont non seulement restés silencieux face à la tragédie des droits humains en Iran, mais ont aussi offert davantage de concessions injustifiées. Malgré tout, les négociations ont échoué et laissent le monde avec la peur de voir un régime barbare intégriste se doter de la bombe atomique.
Mais pour les mollahs, la prolongation des négociations a traduit une impasse et une défaite majeure pour le régime. Car il n’a pas la capacité d’accepter un accord qui garantirait son abandon de l’arme nucléaire. Le régime est le dos au mur. Il veut la fin des sanctions internationales mais en même temps il craint les conséquences s’il abandonne son moyen de survie.
En outre, une guerre pour le pouvoir fait rage au sommet de la dictature. Plus important encore, la société iranienne est profondément mécontente et au bord d’un autre soulèvement.
Il y a trois jours à l’anniversaire de la journée des étudiants, les étudiants des diverses universités ont confronté la dictature au pouvoir en Iran en scandant « libérez les prisonniers politiques ». Les mollahs ont été incapables d’arrêter ces protestations par leur répression brutale. 
Il est temps à présent d’intensifier les pressions sur le régime. Les mollahs ont accepté les négociations à cause des pressions croissantes. Ils ont été réticents pour signer un accord même avec des concessions. La seule voie pour aller de l’avant réside dans davantage de pressions et de sanctions.
Massoud Radjavi, dirigeant de la Résistance, évoquant cette question a déclaré : « Les mollahs veulent couvrir la faiblesse inhérente de leur régime, qui touche à sa fin, avec de l’uranium enrichi. Mais avant d’obtenir cette soi-disant énergie nucléaire, n’est-ce pas le droit inaliénable du peuple iranien de jouir de la liberté, de la souveraineté, du travail, du pain et de logements ? »
Aujourd’hui, la communauté internationale est excédée par les crimes commis par les fondamentalistes en Syrie et en Irak. Les gouvernements occidentaux ont formé une coalition internationale pour les combattre. Mais pourquoi ne s’opposent-ils pas au régime iranien qui est le parrain de Daech ? Est-ce que ce régime n’a pas commis les pires atrocités depuis 35 ans ? Comment les gouvernements européens peuvent-ils justifier leur silence vis-à-vis de la répression menée par ce régime ? 
Il est des plus regrettables que le lobby de ce régime fasse la promotion d’une collaboration avec la dictature iranienne pour régler la question de Daech. Ce n’est pas une solution, c’est la recette pour un désastre.
 Mesdames et Messieurs,
En cette Journée des Droits de l’homme, je voudrais aussi attirer l’attention du Parlement européen sur le blocus dont sont victimes les opposants iraniens au camp Liberty en Irak. C’est contre le mouvement de résistance que les mollahs ont le plus utilisé leur machine de répression et de terreur.  Le 1er septembre 2013, les forces de Maliki ont commis un massacre au camp d’Achraf à la demande de Khamenei. 52 personnes ont été abattues d’une balle dans la tête, les mains liées dans le dos, et six femmes et un homme ont été pris en otages. Le 26 décembre, le camp Liberty a été la cible de roquettes pour la quatrième fois en une année. 
Le gouvernement irakien impose un blocus aux habitants d’Achraf et de Liberty depuis six ans. Il leur a imposé l’interdiction de mouvement et même de voir leurs avocats.  Il leur a aussi imposé un blocus médical inhumain qui a fait jusqu’à présent 22 morts.
Récemment à la demande des Pasdarans, les forces irakiennes ont recommencé la torture blanche des habitants avec des haut-parleurs puissants. C’est ce qu’elles avaient mené de 2011 à 2012 au camp d’Achraf.
C’est pourquoi, j’appelle l’UE à demander au gouvernement irakien de respecter les droits des habitants du camp Liberty, de changer de politique et de faire preuve de fermeté face à la théocratie brutale en Iran. Puisque de nouvelles autorités ont pris les rênes à la direction de l’UE, de la commission européenne et de la politique étrangère, on attend d’eux une nouvelle initiative pour défendre les droits de l’homme en Iran.
 Une nouvelle approche comprendrait les points suivants :
- Subordonner les relations politiques et commerciales avec le régime iranien à l’amélioration de la situation des droits humains, spécialement à l’arrêt des exécutions et de la torture ;
- traduire en justice les responsables de ces crimes, à savoir les dirigeants du régime ;
- Obliger le régime iranien à appliquer dans leur totalité les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, à cesser l’enrichissement d’uranium et à accepter des inspections internationales inopinées de ses sites et centres suspects 
- Faire lever le blocus du camp Liberty, spécialement le blocus médical, et confier le dossier de Liberty à des institutions sans liens avec le régime iranien.
La réalisation de ces demandes ne bénéficiera pas uniquement au peuple iranien et aux peuples de la région, mais revêt aussi un caractère crucial pour la paix et la sécurité dans le monde.
Car l’OMPI et la Résistance iranienne sont la seule solution et l’alternative vis-à-vis du terrorisme et de l’intégrisme à Téhéran et dans la région. Les groupes terroristes comme le Hezbollah et Daech sont le résultat de l’intégrisme à Téhéran.
La Résistance iranienne est fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité des femmes et des hommes, la liberté et la démocratie pour le peuple iranien et les peuples de la région. "

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