CNRI – Les familles des victimes du massacre des prisonniers politiques 1988 ont été empêchées de rendre hommage à leurs proches au cimetière Khavaran, situé au sud-est de Téhéran. Les forces de sécurité et les agents du ministère du renseignement du régime iranien ont empêché les familles de tenir un rassemblement qui se tient traditionnellement le dernier vendredi précédent le 21 mars (le jour du nouvel an iranien).
Les agents du régime ont barré les routes menant au cimetière Khavaran et ont harcelés ceux qui voulaient participer à ce rassemblement.
En été 1988, le régime des mollahs a sommairement exécuté plusieurs dizaines de milliers de prisonniers politiques dans différentes prisons à travers le pays.
Le régime iranien n’a jamais reconnu l’existence de ces exécutions et n’a fourni aucune information officielle sur le nombre de prisonniers exécutés.
La majorité des personnes exécutées étaient des activistes politiques qui purgeaient leurs peines de prison ou qui avaient déjà terminé leur peine mais qui étaient encore maintenus en détention.
Certains d’entre eux avaient déjà purgé leur peins et avaient été libérés, avant d’être de nouveau arrêté et exécuté pendant le massacre de 1988.
La vague du massacre des prisonniers politiques a commencé à la fin de juillet 1988 et s’est poursuivie sans relâche pendant plusieurs mois.
Au cours de ce massacre, plusieurs dizaines de milliers de prisonniers politiques – dont une grande majorité étaient des militants ou sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) – ont été exécutés.
Mohammad Nourizad – un ancien conseiller culturel du guide suprême du régime iranien, Ali Khamenei, qui a pris ses distances avec lui après la répression des manifestations anti-régimes en 2009 – a déclaré en avril 2014 qu’en 1988, plus de 33.000 prisonniers politiques ont été exécutés.
Les déclarations de cet ancien collaborateur d’Ali Khamenei est un témoignage de premier main sur les dimensions du terrible massacre des prisonniers politiques en 1988.
Dans un communiqué publié le 2 novembre 2007, concernant l’arrestation de plusieurs membres des familles des victimes du massacre de 1988, l’Amnesty International avait écrit : « Les exécutions ont été autorisées par les plus hauts dirigeants du régime iranien... l’Amnesty International estime que ces exécutions constituent un crime contre l’humanité.
Dans les textes du droit international, en vigueur en 1988, des attaques généralisées ou systématiques contre des civils pour des motifs discriminatoires, notamment des motifs politiques, constituent des crimes contre l’humanité.
L’Amnesty International estime qu’il ne devrait y avoir aucune impunité pour les violations des droits de l’Homme, quelle que soit la date et quel que soit le lieu où ces violations ont été commises.
Les exécutions qui ont eu lieu en 1988 en Iran doivent faire l’objet d’une enquête indépendante et impartiale. Tous les responsables de ces exécutions doivent être traduits devant la justice et doivent recevoir des sanctions appropriées. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire