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mardi 3 mars 2015

La marchandisation scandaleuse du corps humain en Iran


 L’aggravation de la pauvreté et du chômage en Iran a obligé certains personnes issues des couches les plus fragiles de la société iranienne de proposer la vente des membre de leurs corps, notamment le rein, la cornée et la moelle osseuse.
 Un site Internet en Iran vient de publier un rapport sur le phénomène de vente des membres du corps humain. On lit dans ce rapport : « Il y a deux mois, Shahram a appris qu’en vendant l’un de ses reins, il pourrait gagner entre 30 à 40 millions de tomans (équivalent de 6300 à 10700 euros) . Sur les murs des centre hospitaliers qui pratiquent la greffe des organes, il y a plus de 5000 annonces de ce type : « Homme de 35 ans / groupe sanguin B+ / vend rein, cornée, moelle osseuse / numéro de téléphone à contacter : …. »
Dans un précédent rapport le responsable des greffes d’organes de la province d’Ispahan (dans le centre de l’Iran) a déclaré qu’en quelques mois 1000 personnes de cette grande ville avaient vendu leurs reins pour régler des problèmes financiers. Il a reconnu que la vente d’organes est devenue un commerce rentable: la demande de reins et leur prix élevé d’un côté, et de l’autre des familles dans la misère prêtes à vendre un organe, a fait monté le prix des reins.
Ce commerce se fait au détriment des pauvres. D’une part il enracine une discrimination sociale : ce sont les pauvres qui vendent leurs organes, et les riches qui les achètent. Selon une étude publiée par la revue Transplantation, les donneurs n’acceptent l’intervention que pour des raisons financières. La majorité des « candidats » a été confrontée à une hausse de ses dépenses, une perte d’emploi, ou une baisse de ses revenus les mois précédant la vente de leur rein. Seuls 13% d’entre eux travaillent à plein temps. « Ce sont par exemple des étudiants sans le sou, des mères célibataires, des toxicomanes qui vendent leurs organes. »
Et s’il permet aux vendeurs de gagner un peu d’argent, il ne les sort presque jamais de la pauvreté, bien au contraire. Passés quelques mois, une fois l’argent de la vente dépensé, ces gens redeviennent aussi pauvres qu’avant. Avec un rein en moins, ce qui les rend finalement encore plus vulnérables, surtout dans le cas où ils ont minimisé leurs problèmes de santé afin de toucher la prime. Certains métiers, nécessitant de lourds efforts physiques leur sont impossibles après l’opération. Si la chirurgie a été pratiquée de façon expéditive, ils peuvent souffrir de douleurs chroniques qui les handicaperont à vie.
Selon une étude, 58% des donneurs affirmaient que la vente de leur organe avait eu des effets négatifs sur leur état de santé et 65% rapportaient des conséquences négatives sur leur statut professionnel.
Cet encadrement du marché n’a même pas mis fin au marché noir estime. Il y a trop souvent une mafia géré par des bandes mafieuses liées au régime des mollahs qui s’intercale. La rémunération que donne le « preneur » au vendeur varie en fonction de plus ou moins grande rareté de son groupe sanguin. En outre, s’est développé un business d’intermédiaires, de rabatteurs allant chercher des donneurs dans les quartiers pauvres et les « préparant » à l’opération.
Le receveur, lui, n’est même pas sûr de s’en tirer à bon compte. En Iran beaucoup de donneurs sont des drogués. Le programme vérifie surtout la compatibilité sanguine entre les deux personnes. Le bilan de santé des vendeurs n’est pas fatalement approfondi. L’organe acheté peut donc donner une maladie transmissible par le sang. Certains receveurs ont ainsi été contaminés par des hépatites ou le sida.
Dans beaucoup de pays dans le monde, la vente des organes du corps humain est un délit passible de peines très lourdes. Mais sous le régime des mollahs en Iran, la vente des organes du corps humain est devenue une pratique banale. Le phénomène honteux de marchandisation du corps humain se développe dans un pays riche comme l’Iran qui dispose d’importantes réserves de pétrole et de gaz naturel. Mais les mollahs ont d’autres priorités, telles que le programme d'armement nucléaire astronomique, l’exportation de la « révolution islamiste » et l’aide aux dictateurs comme Bachar Assad.

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