CNRI - Pour aviver le climat de terreur et la répression des femmes en Iran, les députés du régime intégriste ont mis à l’ordre du jour l’examen d’une loi visant à « protéger le domaine du hidjab et la pudeur ». L’essentiel de ce projet de loi, composé de treize articles et examiné une première fois en octobre dernier, a trait au code vestimentaire et à des restrictions sur le travail des femmes dans la fonction publique.
L’un des articles stipule que si une conductrice se découvre la tête en voiture, elle devra payer une amende d’un million de rials et perdra 10 points de son permis de conduire. Mohammad-Ali Esfahani, porte-parole de la commission des affaires juridiques du Majlis a insisté : «Les autorités de la police pourront annuler le permis de conduire en cas de récidive ».
Concernant un autre article, il a précisé : « C’est le conducteur qui est responsable de ce qui se passe dans la voiture et c’est lui qui doit répondre du non-respect du code vestimentaire par les autres passagers». Ainsi, un conducteur aura à payer une amende si une des passagères n’est pas assez voilée au goût des autorités.
Pour les femmes fonctionnaires, ce projet de loi prévoit également des amendes, des réductions de salaire et même des peines d’emprisonnement. « L’activité des femmes dans les unités de travail doit se faire en évitant toute promiscuité avec les hommes dans les heures conventionnelles, c’est-à-dire entre 7h et 22h. Le non-respect de cet article sera considéré comme une violation et l’unité de travail en infraction sera fermée avec l’intervention des forces de l’ordre, et en cas de récidive cette durée s’élèvera à un mois », stipule le projet de loi.
Le porte-parole de la commission juridique du Majlis a ajouté avec arrogance que les forces répressives se sont d’ores et déjà déclarées « totalement prêtes » à faire appliquer cette loi.
Au cours des trente-six années du pouvoir misogyne des mollahs, les Iraniennes ont été victimes de discriminations systématiques et légalisées, notamment l’interdiction pour elles de choisir librement leur métier ou leur vêtement. Par ailleurs elles sont persécutées par une flopée d’organes de sécurité qui en font régulièrement la cible d’arrestations et d’humiliations. Leur nombre s’élèverait à « 26 organes » selon Morteza Hosseini, membre de la commission des Affaires culturelles du Majlis.
Depuis l’arrivée d’Hassan Rohani, qui avait promis plus d’ouverture et de liberté dans la société, la situation des femmes n’a fait qu’empirer en Iran.
Sarvaz Chitsaz, Présidente de la commission des Femmes du CNRI a appelé les Iraniennes à s’insurger contre ce projet de loi misogyne. Elle a également appelé les organisations de défense des droits des femmes dans le monde à ne pas tolérer la présence du régime misogyne au sommet de l’ONU Femmes, une entité des Nations-Unis pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, et à insister pour son exclusion.
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