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jeudi 21 janvier 2016

L'Iran applique la modération en paroles et l’extrémisme en actes


L'Iran applique la modération en paroles et l’extrémisme en actes
L'Iran applique la modération en paroles et l’extrémisme en actes
Iran la marque de l’ironie de Téhéran
Par *Hugh Shelton 
Le plus grand défi stratégique des États-Unis en 2016 reste la République Islamique d'Iran. Même si elle a relâché des marins américains en captivité, elle reste une source de terreur et de sectarisme qui maintient la région dans une spirale mortelle continue et croissante. Pourtant, il existe un immense fossé entre les paroles et les actes des États-Unis à l'égard de Téhéran qui a été perçu par le régime de Téhéran, et qui a de fait encouragé son mauvais comportement.
Les contradictions de la politique américaine doivent faire place à une analyse et à une politique prosaïques et cohérentes si nous voulons reprendre le dessus et promouvoir la stabilité et la sécurité régionales que nous recherchons tous.
En effet, si l'on devait résumer la politique des États-Unis et de ses alliés envers le Moyen-Orient au cours de l’année dernière, le mot d'ordre serait l’“ironie.” Dans l'ensemble, les États-Unis ont fait preuve de clémence face à la belligérance et ont confronté les adversaires qui définissent l'extrémisme en paroles et en actes avec demi-mesure. Le Président Iranien Hassan Rouhani a habilement exploité l'ironie de la politique américaine en se présentant comme “modéré” malgré toutes les preuves conduisant à la conclusion inverse. Appelez cela "Iranie."
Par exemple, à la fin du mois de décembre, Téhéran a accueilli une Conférence Internationale de l'Unité Islamique. La rhétorique iranienne conduisant à la conférence a démontré son empressement à profiter des craintes occidentales envers le terrorisme islamique et à les utiliser à ses propres fins.
En elles-mêmes, ce type de remarques ramènent à la notion que M. Rouhani a une influence modératrice au sein de son gouvernement théocratique. Mais elles accomplissent uniquement cet objectif si nous ignorons délibérément le comportement de M. Rouhani.
Depuis son investiture en été 2013, et de plus en plus fréquemment au cours de l’année dernière, M. Rouhani a clairement fait savoir que, en dépit de toute sa rhétorique apparemment positive , il n'a ni la volonté ni la capacité de promouvoir une interprétation modérée de l'Islam. Il est arrivé au pouvoir avec de vagues promesses de réformes dans les limites de la constitution théocratique. Deux ans et demi plus tard, chacune de ces promesses s’est avérée fausse ou impossible. Néanmoins, les alliés occidentaux ont continué à applaudir sa “modération.”
M. Rouhani est à la tête du taux le plus élevé d'exécutions en plus de 25 ans — un record étonnant pour un pays constamment reconnu comme le plus abusif de la peine de mort au monde. Bien que le décompte final n'ait pas encore été enregistré, on estime que plus de 2.000 prisonniers auraient été tués par pendaison, souvent en public. Est-ce l’oeuvre d'un leader "modéré"? M. Rouhani a également supervisé une augmentation marquée de l'application de la charia, la criminalisation des tendances sociales progressistes et la persécution et l'arrestation de ressortissants et journalistes occidentaux.
L'ironie de soutenir et d’applaudir un personnage comme M. Rouhani est encore plus amère si l’on considère le grand nombre d’autres personnes et groupes musulmans, beaucoup d'entre eux iraniens, qui incarnent le côté résolument progressiste de l'islam et sont désireux de coexister avec la diversité et le monde moderne. Ceux-ci comprennent le leader de l’opposition iranienne Maryam Radjavi, qui a longtemps fait la promotion d’un plan en 10 points pour l'avenir du pays, incluant des principes tels que des élections libres et équitables, l'égalité des sexes, et la séparation de la religion et de l'Etat.
Il est ahurissant que les gouvernements occidentaux, y compris les États-Unis, continuent de garder l'opposition iranienne à distance et même de fermer les yeux sur les attaques envers la communauté expatriée iranienne dans le camp Liberty en Irak. Les agents du régime fondamentaliste de l'Iran continuent à assassiner ces personnes courageuses qui prônent la démocratie et la tolérance non seulement en paroles, mais aussi en actes.
Inutile de dire que la réticence à protéger les innocents en Irak a été motivée par le désir des États-Unis et de l’Europe de protéger l'accord nucléaire avec l’Iran. Mais le lent processus de mise en œuvre de cet accord a uniquement servi à démontrer combien la politique de l'Occident envers l'Iran a été malavisée au cours de l’année dernière. Heureusement, le Président du Comité des Forces Armées du Sénat, John McCain, a exigé à l'administration de respecter son engagement de protection envers ces dissidents.
En octobre et novembre, l'Iran a testé deux missiles balistiques capables de transporter des ogives nucléaires, en violation des résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU. Cela a conduit certaines personnes à dire que l'Iran est déjà en train de tricher sur l'accord nucléaire par le biais de ses essais de missiles, étant donné que la résolution de l'ONU régissant la mise en œuvre de cet accord a également appelé à des restrictions sur le développement et les essais des missiles balistiques de l’Iran pour une période de huit ans.
Prenons une bonne résolution pour 2016: voyons le Président Rouhani tel qu’il est réellement et élaborons une politique fondée sur des faits et non pas l’espoir. Le premier test dépend de la France et de l'Italie lors de la visite d'Etat de M. Rouhani plus tard en janvier. Le régime iranien, y compris M. Rouhani, devrait être tenu responsable de sa conduite belligérante, au sein de son pays comme à l’international. Point final.
*Le général Hugh Shelton est l'ancien président des Chefs d'Etat-major Interarmées des Etats-Unis

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