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dimanche 29 mai 2016

Jafar Azimzadeh emprisonné pour avoir collecté 40 000 signatures en Iran

jafar azim zadeh iran Secrétaire de la direction du syndicat libre des ouvriers iraniens, Jafar Azimzadeh, en grève de la faim en prison, représente aussi les salariés de l’aciérie de Zagros et des milliers d'ouvriers en Iran qui ont porté plainte contre les détournements de fonds commis par l'organisation l’assurance sociale.
Ce syndicaliste de 50 ans a été arrêté en février 2015 par le régime des mollahs. Mais il est aussi un des organisateurs de la pétition qui a recueilli 40 000 signatures d'ouvriers et de salariés pour demander une augmentation du salaire minimum, le versement de ce que le gouvernement doit aux caisses de l’assurance sociale, ainsi qu'une réforme du code du travail.

C’est pour toutes ces raisons, mais surtout pour les 40.000 signatures, qu’il a été arrêté et condamné à six ans de prison et deux ans d’interdiction d’activités sur internet et dans la presse.
Il a été accusé de « vouloir porter atteinte à la sécurité du pays », « de troubles de l'ordre public » et « de propagande contre le régime ».
Accusé d’être « né avec des idées marxistes »
Il lui est également reproché d’avoir donné des interviews à la presse iranienne basée à l’étranger sur les dures conditions de vie et de travail des salariés en Iran. Peu avant son arrestation, il avait répondu aux questions de Radio Neda le 26 octobre 2015, en disant « dans ma condamnation il est écrit que je suis "né avec des idées marxistes" parce qu'à l'âge de 12 ans j'ai été attiré par ces idées (...) Au cours des six derniers mois et particulièrement depuis l'arrivée de Rohani au pouvoir, la répression s'est aggravée. Jamais auparavant quatre syndicalistes n'avaient été arrêtés en même temps, il y a eu encore d'autres arrestations. Les ouvriers n'ont aucune possibilité de défendre leurs droits. Aujourd'hui le pouvoir ne veulent surtout pas entendre les revendications salariales et il le dit très clairement : vous n'avez pas le droit de dire que votre salaire est trop bas, vous n'avez aucun droit de parler. Mais aucun salarié n'est prêt à se taire. » Il ajoutait : « en arrêtant les figures connues du mouvement salarial, le régime veut faire reculer et plier l'ensemble du mouvement ouvrier. »
Ce syndicaliste avait déjà été arrêté juste avant le 1er mai 2014 et libéré sous une caution très lourde de 27.000 euros.
Le syndicat libre des ouvriers iraniens a déclaré que le système judiciaire des mollahs l’accuse entre autres d’avoir créé ce syndicat, le syndicat national des salariés licenciés et au chômage, d’avoir participé à un rassemblement le 1er mai 2009, d’avoir organisé et dirigé des rassemblements ouvriers sous le gouvernement Rohani, d’avoir collecté ces 40.000 signatures de travailleurs, d’avoir organisé des rassemblements devant le parlement et le ministère du travail et d’avoir porté plainte au nom de 1000 plaignants contre le directeur de l’assurance sociale pour détournement de fonds à l’époque d’Ahmadinejad.
En grève de la faim en prison depuis le 29 avril
Jafar Azimzadeh et Esmaïl Abdi (secrétaire général du syndicat des enseignants iraniens) qui avait écopé lui aussi de six ans de prison, avait rédigé un communiqué commun depuis leur cellule de la prison d’Evine de Téhéran le 29 avril 2016 et lancé une grève de la faim illimitée.
Esmaïl Abdi a été libéré sous caution au bout de 16 jours de grève de la faim le 14 mai sous une caution astronomique de 81 000 €, mais son dossier judiciaire reste ouvert et son procès en appel a été reporté.
Jafar Azimzadeh continue sa grève de la fin, il en est maintenant à son 31e jour. Il est dans un état physique grave. Il a perdu beaucoup de poids et sa vue a franchement baissé. Il risque une attaque cardiaque. Jusqu'à présent le régime n'a rien fait ni pour le soigner ni pour ses revendications. Il a été hospitalisé et ramené en cellule sans le moindre soin médical.
Une lettre de soutien de 3644 signatures
Une lettre de soutien circule qui est déjà recueillie 3644 signatures d'ouvriers et d'enseignants exigeant tous sa libération immédiate et la mise en œuvre de ses revendications, comme l’alignement du salaire minimum sur le seuil de pauvreté, ce qui en dit long sur la situation, et la fin de l’accusation d’atteinte à la sécurité nationale pour les revendications salariales.
Cette démarche est extrêmement courageuse car tous les signataires mettent leur vie en danger. La lettre a été déposée le 23 mai au bureau du chef de l’appareil judiciaire à Téhéran.
Il est bon de rappeler que les ouvriers en Iran touchent 300 $ maximum par mois et que les enseignants touchent environ 180 à 200 € par mois. Le syndicat de Jaffar Azimzadeh demande de porter à 780 € ce salaire.
Jaffar Azimzadeh
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