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mercredi 25 mai 2016

La santé du prisonnier politique iranien se détériore au 26ème jour de sa grève de la faim


La santé du prisonnier politique iranien se détériore au 26ème jour de sa grève de la faim
 Le militant des droits des travailleurs iraniens et prisonnier politique Jafar Azimzadeh entame le 26ème jour de sa grève de la faim illimitée dans la prison d'Evine à Téhéran, pour protester contre la répression du régime des activités syndicales en Iran.
La santé de M. Azimzadeh se serait considérablement détériorée et le régime des mollahs lui met la pression pour qu'il mette fin à sa protestation.

Samedi M. Azimzadeh a été temporairement transporté à l'hôpital après s'être plaint de problèmes rénaux. Il a refusé de se faire administrer du sérum liquide et a été transféré à la prison dans son état actuel après minuit.
Sa femme a dit que M. Azimzadeh avait perdu beaucoup de poids, sa pression artérielle a chuté, et il souffre de perte de la vision et des douleurs rénales graves.
Le syndicat des chauffeurs de bus de Téhéran, le syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de sa banlieue (Sherkat-e Vahed), ont averti dans un communiqué publié cette semaine, de la détérioration de la santé de M. Azimzadeh et a appelé à sa libération de prison.
Le bureau du procureur de Téhéran a exigé le 17 mai qu'il mette fin à sa grève de la faim. Le 17 mai, il a dû être transféré en voiture à la salle des visiteurs pour voir sa femme, comme il était incapable de marcher après s'être fragilisé en raison de sa grève de la faim.
Selon les rapports, les fonctionnaires du bureau du procureur de Téhéran ont suggéré à M. Azimzadeh qu'il aurait l'occasion d'obtenir une autorisation de sortie de longue durée de la prison s'il brisait sa grève de la faim.
Les rapports indiquent que M. Azimzadeh a répondu au représentant du bureau du procureur de Téhéran : "je ne me suis pas mis en grève de la faim afin d'obtenir une autorisation de sortie. Dans la lettre que j'avais écrite avant le début de ma grève de la faim, j'ai exprimé clairement mes demandes, et j'attends qu'on y réponde. La première étape de la mise en oeuvre de ces demandes est de mettre fin à la mise en application des verdicts [actuels] et de réévaluer notre dossier en rejetant l'accusation d'avoir agi contre la sécurité nationale. Je vais donc poursuivre ma grève de la faim".
M. Azimzadeh, qui a été arrêté novembre dernier, purge actuellement une peine de prison de six ans pour avoir participé à des activités syndicales pacifiques et légitimes.
M. Azimzadeh a protesté la semaine dernière contre sa détention dans la prison d'Evin alors que le tribunal fantoche des mollahs de Saveh, au sud-ouest de Téhéran, examinait son cas. Il a demandé qu'il soit autorisé à se défendre correctement à la cour.
Une des demandes clés de M. Azimzadeh et des militants syndicaux d'autres travailleurs est que les autorités abandonnent l'accusation de "rassemblement et collusion pour commettre des crimes contre la sécurité nationale" et les autres charges de sécurité nationale en cas d'activités syndicales.
M. Azimzadeh a envoyé une déclaration de la prison d'Evin suite à la libération sous caution de son compatriote prisonnier politique Ismail Abdi, secrétaire général du syndicat d'enseignants iraniens (ITTA en anglais).
Ci-dessous le texte de la déclaration de Jafar Azimzadeh :
Mon cher ami et résistant compagnon de cellule Ismail Abdi a été libéré sous une caution de 3 milliards de rials (100.000 dollars américains). Il a passé 11 mois en prison sans un verdict judiciaire et uniquement sur la base de la volonté du dispositif de sécurité. La libération d’Abdi bien qu’enthousiasmant et gratifiant, ne signifie pas que même un petit pas a été fait pour répondre à nos revendications et à celles de millions d’enseignants et de travailleurs.
Dans notre déclaration conjointe qui a été fortement et passionnément soutenue par les syndicats des enseignants et travailleurs du pays ainsi que par les associations d’ouvriers et d’enseignants à travers le monde, nous revendiquions la fin du traitement - en tant que problèmes de sécurité - des manifestations sociales et civiles, et le retrait de l’accusation d’ « association et collusion en vue de porter à atteinte à la sécurité nationale » des dossiers ouverts des travailleurs et enseignants manifestants et des syndicalistes emprisonnés, y compris nous-mêmes.
Nous avons protesté contre les salaires en dessous du seuil de pauvreté, l’interdiction d’avoir des célébrations libres et indépendantes dans le cadre de la journée internationale des travailleurs et des enseignants, l’interdiction de constituer des syndicats indépendants et l'absence de transparence et d’action efficace de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) contre la violation flagrante des droits fondamentaux des travailleurs et enseignants iraniens, et nous sommes allés en grève de la faim.
Par conséquent, en ce qui concerne la libération d’Ismail Abdi sous une lourde caution et un dossier ouvert sur de lourdes accusations liées à la sécurité, un tel acte venant de l’autorité traitant de son cas même dans le cadre d’actions qui enfreignent la loi existante était une routine ; et prévisible dans le cas d’Ismail.
Pour cette raison, sa libération ne peut être utilisée comme une prétention à la prise en compte de nos revendications et de celles de millions de travailleurs et enseignants, et il semble que cela était orchestré pour éclipser et limiter le champ d’action du mouvement toujours croissant (des ouvriers et enseignants) qui s’est centré sur la lutte contre le traitement - en tant que problèmes de sécurité - des manifestations des enseignants et des travailleurs et sur la protestation contre les lourdes charges liées à la sécurité dont sont victimes les syndicalistes à travers le pays et partout dans le monde.
Par conséquent, c’est avec beaucoup de reconnaissance au soutien des enseignants et des travailleurs ainsi que des ouvriers et syndicats, et des associations de travailleurs du monde entier en ce qui concerne nos revendications dans la déclaration conjointe avec Ismail Abdi, et en mettant l'accent sur la réalisation de chacune d’elles, que je continuerai ma grève de la faim illimitée que j'ai commencée le 30 Avril.
Copie à la Confédération syndicale internationale (CSI)
Jafar Azimzadeh – quartier 8 de la prison d’Evin
Mois de mai 2016

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