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mercredi 15 juin 2016

Il faut sauver la vie de prisonniers politiques malades et en grève de la faim en Iran

 Le régime des mollahs en Iran utilise la privation de soins médicaux comme torture pour briser les prisonniers politiques. Ces derniers sont nombreux à avoir entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention inhumaines. Dans un communiqué, la Résistance iranienne a appelé les instances internationales à prendre des mesures urgentes pour qu’ils aient accès aux soins et soient libérés sans condition. 
 Afchine Sohrabzadeh, souffrant d’un cancer de l’intestin est en phase terminale à la prison de Minab (sud de l’Iran). Ces derniers jours, il a été brièvement hospitalisé à l’extérieur après une grave détérioration de son état de santé. Malgré l’insistance des médecins, il a été renvoyé en prison sans recevoir les soins nécessaires. Même dans cet état, il a été menotté le 7 juin par Saleh Barezi, un tortionnaire du centre de détention et sévèrement battu. Très amaigri, en raison du cancer, il souffre aussi d’hémorragie interne et de difficultés respiratoires. Aarrêté en juin 2009, il a été condamné à 25 ans de prison dans un simulacre de procès bouclé en quelques minutes. 
Jafar Azimzadeh se trouve dans un état critique après 39 jours de grève de la faim. Ce syndicaliste ouvrier a perdu énormément de poids. Il souffre d’une pression artérielle dangereusement faible, d’insuffisance rénale et d’une grave faiblesse de la vision. Les autorités refusent non seulement son hospitalisation extérieure, mais aussi en prison. Elles veulent l’obliger à signer un document disant qu’il refuse d’aller au dispensaire pénitencier. M. Azimzadeh est en grève de la faim pour protester contre « les violations des droits fondamentaux des enseignants et des travailleurs » et « les procès et peines de prison sur de fausses accusations ». Il demande également l’annulation de charges telles que « atteinte à la sécurité nationale » portées contre les militants syndicaux et les enseignants.
Mohammad Sedigh Kaboudvand, journaliste kurde en grève de la faim depuis 30 jours contre les fausses accusations portées contre lui par les services de renseignement (VEVAK). Il est au bord de la crise cardiaque. Il a été hospitalisé ces derniers jours après une chute grave de la tension artérielle qui lui a fait perdre connaissance. Arrêté le 1er juillet 2007, il a été condamné à 10 ans de prison dans un simulacre de procès pour « atteinte à la sécurité nationale. » Il souffre de maladie rénale et de problèmes cardiaques. 
Alireza Golipour, a été renvoyé derrière les barreaux alors qu’il sortait de la salle d’opération et qu’il n’avait pas repris connaissance. Il souffre d’un cancer et d’une grave infection pulmonaire. Malgré cela, il a reçu des coups sur la poitrine lors du trajet du retour, dans le but sadique d’aggraver son état. Deux nuits auparavant, il avait été torturé pour le forcer à accepter un repentir télévisé. Agé de trente ans, Alireza Golipour souffre également de maladies cardiaques et de saignements du nez. Il a été condamné à 15 ans de prison pour « outrage au Guide suprême », une fausse accusation d’espionnage et soutien à l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) l’opposition démocratique à la dictature religieuse. 
Massoud Arab-Choubdar, atteint d’un cancer de l’intestin proteste contre son transfèrement forcé et les pressions qu’il subit dans la sinistre prison d’Evine. Il a entamé une grève de la faim le 31 mai. Les autorités l’ont déplacé du quartier 4 au quartier 1 où sont détenus les prisonniers de droit commun. Il a été arrêté en 2013 et condamné à 3 ans de prison. Il souffre de diverses maladies, notamment de violents maux de tête et d’épilepsie en raison de la torture.
 Chir-Mohammad Chirani, membre de la minorité ethnique baloutche (du sud-est de l’Iran) a été arrêté en 2008 et condamné à 22 ans de prison. Il a été éloigné à l’autre bout du pays, à la prison d’Ardebil (nord-ouest). Il est en grève de la faim depuis le 3 mai. Il souffre d’un problème rénal. 
Mohammad Abdullahi, détenu à la prison centrale d’Oroumieh (nord-ouest de l’Iran), est en grève de la faim depuis le 29 mai pour protester contre sa condamnation à mort. Il a été brutalement torturé et ne cesse d’être persécuté depuis son arrestation le 18 mars 2011.
Amir Dorosti, ancien membre de l’armée de l’air et détenu politique à la prison d’Evine de Téhéran, est en grève de la faim depuis le 24 mai pour protester contre sa condamnation, et le vol de sa caution par le procureur. Hajilou, un tortionnaire d’Evine, a déclaré à son propos : « Un prisonnier en grève de la faim doit rester derrière les barreaux jusqu’à ce qu’il meurt. » Ces quatre derniers mois, les autorités lui ont refusé une libération conditionnelle, bien qu’il ait versé la caution fixée. Il en est à sa cinquième année d’une peine de huit ans. 
Rassoul Razavi a été emmené vers un lieu inconnu le 6 juin, alors qu’il en était à son 19e jour de grève de la faim. Il est à la prison centrale de Tabriz (nord-ouest de l’Iran où il mène une grève de la faim pour protester contre son simulacre de procès. Il exige un procès public équitable. Razavi a été arrêté en juillet 2015 et condamné à un an de prison pour « outrage » et « propagande contre l’Etat ». Il avait déjà été arrêté en 2013 et condamné à un an de prison.
Ces dernières semaines, d’autres prisonniers politiques ont lancé des grèves de la faim de solidarité: Ali Moezi, Amir Amir-Gholi à la prison d’Evine, Afchine Baimani, Khaled et Rassoul Hardani, Saïd Chirzad, Loghman Moradi et Zaniyar Moradi à la prison de Gohardasht, et Ayoub Assad, à la prison de Kachmar.
Les grèves de la faim lancées par ces prisonniers politiques, particulièrement Jafar Azimzadeh, ont déclenché une vague de solidarité et de soutien à travers l'Iran.
http://www.csdhi.org/index.php/actualites/prisonniers-politiques/7570-il-faut-sauver-la-vie-de-prisonniers-politiques-malades-et-en-greve-de-la-faim-en-iran

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