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mercredi 6 juillet 2016

Iran : Un militant des droits des enseignants pourrait être condamné à trois ans de prison pour avoir rendu visite à un prisonnier politique

 Un peu plus d'une semaine après que le militant des droits des enseignants, Rassoul Bodaghi, ait été conditionnellement libéré de prison le 29 avril 2016, il a été accusé d' « insulte au Guide suprême » et est susceptible d'être condamné à trois ans de plus de prison. « Bodaghi s'était rendu à l'hôpital pour rendre visite à un prisonnier politique, Mahmoud Beheshti Langroudi (le 8 mai 2016), mais les soldats ne l'ont pas laissé passer, et quand il a protesté, ils l'ont sévèrement battu et mis en garde à vue », a déclaré une source à la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran. « Maintenant, ils l'accusent de crime politique dans le but de blanchir les coups donnés ».

Bodaghi est dans le collimateur des autorités judiciaires qui veulent remettre l'activiste des droits du travail en prison, a ajouté la source.
L'accusation a été annoncée après que Bodaghi ait été battu et détenu pendant trois jours après avoir tenté de rendre visite à son ancien compagnon de cellule, Mahmoud Beheshti Langroudi, un militant de l'union des enseignants, à l'hôpital le 8 mai 2016. Beheshti Langroudi avait été admis à l'hôpital Imam Khomeini à Téhéran en raison de graves complications de santé suite à une grève de la faim de 22 jours.
Bodaghi a été cité à comparaître devant la Direction générale 1033 de la Cour pénale de Téhéran le 23 juillet 2016 prochain. Si il était reconnu coupable, cet ancien membre conseil de l'Association des enseignants iraniens, âgé de 50 ans, pourrait être condamné à jusqu'à trois ans de prison.
Au moment de sa libération, l'avocat de Bodaghi, Peyman Haj Mahmoud Attar, a exprimé l'espoir que la République islamique montrerait une plus grande tolérance envers les droits des enseignants et d'autres activistes concentrés sur les droits du travail.
« Ces militants n'ont commis aucun crime. Aucune des accusations portées contre eux n'est vraie. Tout ce qu'ils ont essayé de faire c'est d'améliorer le bien-être de leurs collègues », a-t-il dit à la campagne le 4 mai 2016.
Ancien professeur de lycée de la ville d'Eslamshahr dans la province de Téhéran, Bodaghi a été arrêté le 2 septembre 2009. Il a été condamné à six ans de prison et interdit d'activités sociales pendant cinq ans par le juge Abolqasem Salavati de la Direction générale 15 du tribunal révolutionnaire, le 3 août 2010 pour « rassemblement avec l'intention de perturber la sécurité nationale » et « propagande contre l'état ».
Les enseignants se sont engagés dans de nombreux rassemblements pacifiques, des protestations et des grèves au cours des dernières années pour attirer l'attention sur l'emprisonnement de leurs dirigeants syndicaux et sur les salaires qui sont en dessous du niveau de pauvreté officiel en Iran.
Les syndicats indépendants ne sont pas autorisés à fonctionner dans la République islamique, et les dirigeants syndicaux font face à des poursuites rapides et à de longues peines de prison.
Source : Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran

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