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mercredi 17 août 2016

Iran : Rejet de la demande de libération anticipée d'un journaliste emprisonné, souffrant d'épilepsie

 Le journaliste réformateur emprisonné, Ahmad Asgari, qui souffre d'épilepsie sévère, s'est vu refuser une libération anticipée conditionnelle et un congé médical (congé temporaire), a déclaré une source informée à la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran, en dépit de la décision des médecins selon laquelle il est médicalement inapte à continuer de purger sa peine. « Ahmad est malade. Il souffre de migraines et d'épilepsie.
Il a des crises violentes qui l'ont conduit de nombreuses fois à la clinique de la prison. Il prend beaucoup de médicaments », a déclaré la source. « En outre, il est le seul enfant de la famille et sa mère malade de 70 ans a besoin de soins, mais ils ont refusé sa demande de libération conditionnelle. Les fonctionnaires du bureau du procureur ont dit qu'ils allaient l'examiner, mais six mois se sont écoulés et rien ne se passe ».
La source a également dit à la campagne que l'avocat d'Asgari n'a pas eu accès à son client depuis 2014. Etant sa parente proche, la mère âgée d'Asgari est la seule personne qui pourrait donner suite à la demande de son fils au titre de la miséricorde pour des raisons médicales, mais elle est trop malade et fragile pour le faire, a ajouté la source.
Selon la loi iranienne, les experts de l'Organisation de la médecine légale peuvent déterminer qu'un prisonnier est incapable de « supporter les conditions de détention » et envoyer leur recommandation à la magistrature pour demander la libération conditionnelle du détenu pour des raisons médicales.
Les médecins à l'extérieur de la prison ont examiné Asgari et ont déterminé qu'il n'était pas apte à purger sa peine de prison, mais l'Organisation de la médecine légale n'est pas d'accord et a jugé que Asgari pouvait supporter sa peine de prison.
Le journaliste chevronné qui a travaillé pour plusieurs journaux réformateurs, notamment Etemad-Melli et Karoon, Asgari a été arrêté le 13 janvier 2015 et condamné à cinq ans de prison pour des activités civiles non-violentes. Asgari est un prisonnier politique, mais il est actuellement détenu dans le quartier 8 de la prison d'Evine, qui détient tous types de détenus, y compris les criminels dangereux.
Avant d'être condamné, Asgari a été arrêté à plusieurs reprises pour ses activités pacifiques en 2009, lorsque des manifestations non-violentes ont eu lieu à travers l'Iran contre les résultats très contestés de l'élection présidentielle, cette année-là. Asgari était un partisan actif du candidat à la présidentielle de l'époque, Mir Hossein Moussavi, le leader du Mouvement Vert iranien - appelée la « sédition » par les conservateurs - qui a été placé en résidence surveillée à partir de février 2011.
Asgari a d'abord été mis en détention par des agents des renseignements de la Garde révolutionnaire le 10 février 2010 et a été relâché un mois plus tard moyennant le paiement d'une caution de 700 millions de rials (19 944 euros). En novembre 2010, le juge Mohammad Moghisseh de la Direction générale 28 du tribunal révolutionnaire a condamné Asgari à trois ans de prison pour avoir participé aux manifestations de 2009, mais la Cour d'appel a suspendu la décision.
Asgari a été arrêté une seconde fois le 12 juin, 2013, par les agents du ministère des renseignements qui lui ont cassé ses côtes lors de l'opération, selon une source bien informée. Après près de trois mois d'interrogatoires et d'isolement, il a été libéré sous caution. En mars 2014, le juge Moghisseh a condamné Asgari à cinq ans de prison pour « propagande contre l'État » et « action contre la sécurité nationale ». La sentence a été confirmée en appel.
Le 18 juillet 2014, à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd Fitr, la peine de Asgari a été réduite à deux ans et demi de prison. Il est actuellement à un peu plus de six mois loin d'avoir entièrement purgé sa peine.
Source : Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran

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