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mardi 20 septembre 2016

En grève de la faim, la santé des distributeurs de musique emprisonnés en Iran se détériore

 Les distributeurs de musique emprisonnés, Mehdi Rajabian et Hossein Rajabian, sont en mauvaise santé après avoir commencé une grève de la faim le 8 septembre 2016 dans la prison d'Evine en Iran. Les frères protestent car ils sont détenus dans des salles séparées et qu'on leur refuse tout accès à des soins médicaux.

 Une source informée a déclaré à la Campagne internationale pour les droits de l'homme en Iran que les autorités judiciaires ont rejeté les demandes de Mehdi Rajabian pour traiter ses symptômes de la sclérose en plaques détectée par les médecins après avoir subi des interrogatoires intenses. Les deux frères souffrent également d'infections sanguines.
 « Le 8 Septembre, à la suite d'une discussion avec les responsables de la prison sur la nécessité de leur accorder un congé médical pour être soignés, les gardiens sont entrés dans la section 7 et ont séparé Mehdi de son frère et l'ont déplacé dans la section 8. Les frères ont protesté et ont immédiatement commencé une grève de la faim », a déclaré la source.
 Les prisonniers politiques en Iran reçoivent systématiquement un traitement discriminatoire, y compris le refus d'accorder un traitement médical nécessaire.
 Les frères Rajabian, ainsi que Yousef Emadi, étaient des associés gérants de « Barg Musique », un service de distribution de musique populaire en ligne lancée en 2009, lorsqu'ils ont été arrêtés le 5 octobre 2013, par l'Organisation des renseignements des gardiens de la révolution et accusés de « répandre la corruption » en distribuant de la musique sans permis et de travailler avec des chanteuses (qui sont interdites de chanter en solo) et des musiciens « anti-révolutionnaires » à l'étranger. Les trois hommes maintiennent qu'ils ont sollicité un permis mais qu'ils n'en ont jamais reçu pour leur travail, qui n'a jamais été de nature politique.
 En mai 2015, lors d'un procès qui a duré moins d'une heure, le juge Mohammad Moghisseh de la direction générale 28 du tribunal révolutionnaire a condamné les trois hommes à six ans de prison et a infligé une amende de 200 millions de rials (environ 5700 euros) chacun pour « insulte envers le sacré » et « propagande contre l'état ». La Cour d'appel a réduit leur peine d'emprisonnement à trois ans avec une peine de prison avec sursis supplémentaire de trois ans.
 Les trois ont été convoqués à la prison d'Evine pour purger leur peine le 26 mai 2016, mais la date a été reportée au 4 Juin parce que Mehdi Rajabian était en traitement médical.
 L'année 2015 a vu un nombre alarmant d'artistes harcelés et punis en Iran, soumis à de lourdes peines de prison prononcées pour la création et le travail d'édition jugés offensant par les autorités.
 Depuis 2013, lorsque le président Hassan Rouhani a été élu tout en promettant une société plus ouverte, de nombreux musiciens sanctionnés par l'État, y compris les artistes musicaux populaires Alireza Ghorbani et Sirvan Khosravi, ont également vu leurs concerts annulés au dernier moment.
 Source : Campagne pour les droits de l'homme en Iran

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