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mardi 13 septembre 2016

Kaboul proteste contre l'Iran qui met en cage les détenus afghans

 VOA NEWS -Cette photo publiée par l'agence de presse des étudiants iraniens montre « des ressortissants étrangers » qui ont été exhibés au côté d'articles de contrebande - y compris des armes - par la police à Shiraz, en Iran. Le gouvernement afghan proteste contre la décision de l'Iran de bander les yeux de plusieurs Afghans et de les mettre dans des cages dans le centre de Shiraz cette semaine.

Près de deux douzaines de réfugiés afghans menottés ont été exhibés dans une grande cage métallique. La police a également exposées des objets confisqués, y compris des armes, des explosifs, de la drogue, de l'alcool et des boissons gazeuses de contrebande.
Le chef adjoint de la police de Shiraz, Nasser Keshawarz, a déclaré que les réfugiés faisaient partie des quelques 200 ressortissants étrangers qui sont entrés illégalement en Iran et qui ont été arrêtés.
Les photos de la détention publique est arrivée sur Internet, attirant l'indignation des Afghans et des militants des droits de l'homme, et provoquant une protestation diplomatique officielle de Kaboul.
Le gouvernement afghan proteste contre la décision de l'Iran qui consiste à bander les yeux de plusieurs Afghans et de les mettre dans des cages.
 « Le ministère afghan des réfugiés et des rapatriés condamne fermement ce traitement inhumain et humiliant, en violation de la dignité humaine des réfugiés afghans de la part de la police de la ville de Shiraz », a déclaré le gouvernement afghan dans un communiqué. « Ce comportement contredit sans aucun doute les droits de l'homme, la Convention des réfugiés de 1951 et le Protocole de 1967 relatif au statut des réfugiés, et s'érige contre les accords bilatéraux des réfugiés entre les deux pays ».
Téhéran n'a donné aucune réponse ou sur les médias officiels de l'Etat.
La critique de l'Iran
Mohammad Reza Khoshak, un membre du parlement afghan de la province occidental de Herat qui se trouve à la frontière iranienne, a dénoncé le régime iranien.
« A Shiraz, une ville bien connue pour son poète Saadi, qui demande l'égalité pour tous les êtres humains, mes concitoyens sont mis en cages et maltraités d'une manière similaire à ce que les militants de l'État islamique font à leurs prisonniers », a-t-il dit à un journal afghan.
Le poète afghan bien connu, Mustafa Hazara, a critiqué l'Iran sur sa page Facebook : « Jusqu'où un être humain peut il aller ? ». Il a demandé : « Regardez, mes amis iraniens, si vous voyagiez en dehors de votre pays, vous vous rendriez compte que la valeur de l'être humain est différent de ce que vous en pensez ».
« Préjugés systématiques »
Environ 3 millions d'afghans vivent en Iran. La plupart d'entre eux s'y sont installés après avoir fui la guerre et les conflits dans leur pays d'origine et beaucoup d'entre eux sont privés de droits fondamentaux et vivent sans statut officiel. Environ 950.000 afghans en Iran sont considérés comme des réfugiés.
L'Iran a envoyé des milliers de réfugiés afghans, principalement les chiites de l'ethnie des Hazaras, en Syrie pour combattre aux côtés des forces du Hezbollah et des forces de la Garde révolutionnaire d'élite iranienne pour soutenir le gouvernement syrien. Des dizaines d'Afghans sont morts dans la guerre syrienne.
Surson poste en ligne, Hazara a demandé aux iraniens éduqués à combattre ce qu'il a appelé « un préjugé systématique de l'Iran contre les réfugiés afghans ».
En général, les afghans vivant en Iran tentent de faire profil bas afin de ne pas irriter le régime.
« Elles [les autorités iraniennes] sont très dures avec nous, et même un de mes collègues a reçu un message menaçant où on lui interdit de parler avec des médias étrangers au sujet de l'incident », a déclaré le journaliste afghan Kazem Sharafuddin à VOA depuis Mashhad.
La mise en cage des afghans a provoqué la colère de quelques iraniens, aussi. Le porte-parole de l'ancien président iranien, Mohammad Khatami, Abdollah Ramezanzadeh, a condamné cette attitude.
« Nous avons honte vis à vis des afghans, honte vis à vis de l'humanité », a déclaré Ramezanzadeh sur son compte Instagram.

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