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mardi 15 novembre 2016

La pollution de l’air et l’incurie des autorités en Iran

 Chaque année, des milliers de personnes meurent à Téhéran à cause de la pollution de l'air. Les opposants reprochent au régime de ne pas avoir développé les transports en commun en Iran et négligé l’environnement.
Les écoles primaires ont dû être fermé cette semaine en raison des pics de pollution enregistrés dans la capitale depuis une semaine.
« Les garderies et les écoles primaires sont fermées lundi à Téhéran et dans la plupart des villes de la province », a annoncé le ministère de l'Éducation cité par l'agence de presse officielle Irna.
La pollution de l'air dans la capitale iranienne, qui compte 14 millions d'habitants avec ses villes périphériques, a atteint des niveaux très élevés depuis une semaine avec un taux de particules fines PM2,5 de 156 microgrammes par m3 lundi, voire 232 microgrammes par m3 dans le nord-est de la capitale. L'Organisation mondiale de la santé recommande des niveaux de 25 microgrammes par m3.
Une dizaine d'autres villes iraniennes sont également touchées par ces pics de pollution.
Cette pollution est aussi liée aux opérations de raffinerie et aux effluves industriels L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé que cinq villes iraniennes, dont Téhéran, se trouvent dans le top 10 des villes les plus polluées aux PM10, ces particules fines considérées comme nocives pour la santé. Plus de 1,5 million de tonnes de produits polluants sont rejetés dans la capitale chaque année, rendant l'air irrespirable pour sa population de 8 millions d'habitants. Mais c'est la ville d'Ahvaz qui se distingue : en tête de peloton, celle-ci a le taux de concentration en PM10 le plus élevé dans le monde, devançant les pires villes chinoises dans ce domaine.
La pollution tue chaque mois en moyenne 277 personnes dans le pays, a révélé un conseiller du ministre iranien de la Santé, cité par les médias iraniens. Près de 5 000 personnes sont hospitalisées chaque année pour des problèmes respiratoires et 3 000 autres pour des problèmes cardiaques directement liés à la pollution.
Le régime n'a rien entrepris pour réglementer les émissions de polluants atmosphériques des moteurs à essence et diesel. À la différence des pays voisins, l'Iran n’impose pas les normes européennes pour limiter l’émission des particules fines nocives et des substances mortelles, en particulier les gaz toxiques. Avec une qualité d'essence inférieure, les voitures iraniennes consomment plus que dans les autres pays. L'essence produite en Iran contient "entre 2% et 3%" d'éléments cancérigènes, alors que ce taux doit être inférieur à 1% selon les spécialistes. De même, le taux de sulfure de l'essence est plus de trois fois supérieur aux normes internationales.
Cette situation découle de l'incurie des autorités intégristes. Plus occupés à exporter la révolution islamique que de se préoccuper du développement industriel de l'Iran, les raffineries iraniennes ont été gravement négligées. L'Iran produit plus de 60 millions de litres d'essence pour la consommation intérieure, mais sa qualité est médiocre, de qualité euro 2, et ne satisfait pas la norme de l'essence euro 4 et euro 5, utilisée dans les pays européens.

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