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mercredi 1 février 2017

La triste disparition de Thierry Lévy, grand avocat pénaliste et humaniste

 Me Thierry Lévy, grand juriste, éminent avocat et auteur de brillants ouvrages, décédé lundi à Paris était l’un des ardents défenseurs des Moudjahidine du peuple d’Iran.
Après l’assaut violent du 17 juin 2003 contre les bureaux de la Résistance iranienne, suite à un coup monté par le régime iranien, il avait pris la défense de ses membres face à cette énorme injustice avec un courage exemplaire, infligeant, aux côtés d’autres éminents avocats de la défense pénale, un échec judiciaire cuisant et humiliant au régime de Téhéran, montrant par la même, une nouvelle fois, la justesse et la légitimité de la cause de cette résistance.

Mme Maryam Radjavi, la Présidente-élue de la Résistance iranienne, a fait part de son émotion profonde de cette triste perte adressant ses condoléances les plus sincères à la communauté des juristes et avocats ainsi qu’aux intellectuels français, exprimant ses sentiments de tristesse les plus profondes à l’égard de sa famille et ses proches, elle leur a souhaité de la patience et de la force en ces moments de douleur. Me Lévy était connu pour être un de ceux qui sont toujours à même pour se dresser contre toute injustice, défendant et représentant ainsi les valeurs authentiques de la France.
Mme Radjavi a réaffirmé que le peuple et la Résistance iranienne n’oublieront jamais de grands hommes épris et en quête de justice comme Me Thierry Lévy qui a joué un rôle très important pendant les moments les plus sombres et pour atteindre les victoires contre les complots du régime des mollahs.
Le Président François Hollande a pour sa part rendu hommage à ce grand avocat pénaliste. Dans un communiqué publié le 30 janvier par l’Elysée, on peut lire : « Thierry Lévy était un défenseur infatigable de la cause des droits de l’Homme pour laquelle il a combattu non seulement en tant qu’avocat mais aussi à travers son engagement au sein de l’Observatoire international des prisons qu’il a présidé de 2000 à 2004. Disparaissent avec lui une capacité d’indignation et une voix que le monde judiciaire n’oubliera pas. »
Le quotidien Le Monde écrit ceci sur cet immense avocat d’assises : « Thierry Lévy a été de tous les combats pour l’abolition de la peine de mort avec ses confrères Robert Badinter, Philippe Lemaire ou Henri Leclerc. Il a également été un infatigable militant de l’amélioration des conditions de détention, en assurant pendant plusieurs années la présidence de la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP)… Son intransigeance, son verbe parfait, son refus acharné de toute complaisance faisaient de lui un seigneur du barreau, qui a marqué des générations de pénalistes.»
Le peuple iranien se souviendra des plaidoirie de maître Lévy dans des procès concernant des dossiers que le ministère des Renseignements iranien [le VEVAK], avait provoqué en France par l’intermédiaire de ses agents iraniens ou étrangers. On ne peut s’empécher de rappeler quelques-uns de ces moment où Me Lévy transformait, par la puissance et la rigueur de sa défense, le tribunal en un procès du régime des mollahs, ses mercenaires et ses agents.
Lors de ces procès, Me Lévy faisait face aux mercenaires et à leurs avocats avec un courage et une justesse de ton exceptionnelle. Le 21 février 2008, au moment où la 17ème Chambre du tribunal correctionnel de Paris examinait un de ces dossiers pour lequel Anne Singleton, un agent à la solde du régime, était venue expressément pour témoigner contre la Résistance iranienne , Me Lévy a notamment déclaré dans sa plaidoirie :
« Nous avons entendu les témoignages de plusieurs parlementaires britanniques qui qualifient Mme Singleton, d’un agent du régime iranien. Son époux, Massoud Khodabandeh est également au service de ce régime. Cette qualification, et en fait l’information la plus précise, vient de M. Win Griffiths, membre du Parlement britannique qui a pu visiter la Prison d’Evin [à Téhéran] où il a identifié Mme Singleton dans les couloirs de cette prison. Le pire des crimes sont commis dans l’enceinte de cette prison, l’une de plus secrètes et les plus horribles du pays. M. Griffiths a vu de ses propres yeux Mme Singleton se baladant librement en compagnie des responsables officiels. Elle causait et rigolait avec ces responsables. C’est incroyable, inconcevable et inexplicable !...Lord Corbett a empêché la tenue d’une conférence de presse organisée par Anne Singleton en présence d’Alain Chevalerias dans un des immeubles du Parlement britannique. Nous avons ici le témoignage de Lord Corbett, on ne peut être plus britannique que lui. Il signe une déposition qualifiant Mme Singleton d’agent [du régime iranien]. Parmi les organisateurs de cette conférence de presse, on peut noter Sobhani, celui qui avait été arrêté par la police française, couteau à la main, après avoir blessé un homme qui protestait contre une manifestation contre les Moudjahidine du peuple. Sobhani est une source principale des renseignements fournis à Chevalerias ».
Lors d’un autre procès en date du 17 décembre 2010, Me Lévy était l’avocat de la défense de M. Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, le contre-espionnage français. Le procès concernait la plainte déposée contre ce dernier par Ehsan Naraghi, un agent notoire du ministère du Renseignement [le VEVAK] et deux autres agents du régime pour le contenu de son livre intitulé « Le VEVAK : au service des ayatollahs » dans lequel la nature et les activités criminelles et d’espionnage de cette institution avaient été révélées, provoquant la colère des mollahs et de leurs mercenaires.
Dans une partie de sa plaidoirie de défense, tout en présentant des informations précises sur le passé d’Ehsan Naraghi et sa justification explicite de la torture et d’assassinats pratiqués par le régime des mollahs, Me Lévy a révélé que « Dans une lettre adressée à Mahmoud Ahmadinejad [alors président de la république des mollahs], Naraghi explique être en lutte contre l’Organisation des Moudjahidine du peuple depuis une quarantaine d’années » et que « ce fait a été apprécié par Khomeiny et les présidents précédents » et que « Khomeiny lui a rendu hommage pour ces activités… » Alors il propose à Ahmadinejad d’organiser un grand procès coûteux en embauchant un avocat et pour ce faire, il demande, dans un autre courrier le soutien financier d’Ahmadinejad.
Et Me Thierry Lévy de conclure : « Naraghi envoie même les factures des honoraires au bureau d’Ahmadinejad ! Qu’est-ce qu’il dit dans un enregistrement sonore d’une conversation téléphonique ? Il demande plus d’argent ! Et il dépose plainte en diffamation ! Alors que c’est lui qui présente des agents du VEVAK à la justice française pour qu’ils témoignent contre l’OMPI ! Derrière le masque d’un intellectuel, homme de culture subtile se cache un personnage qui suscite l’indignation lors de ce procès…Il l’a écrit clairement dans son livre que [la torture] était justifiable et il l’a redit devant ce tribunal…».
Le combat qu’il a mené auprès de la résistance iranienne, a en effet été celui d’un homme de conviction qui ne s’est pas laissé impressionné par la désinformation et la calomnie et la crainte que suscite ces méthodes des régimes fascistes pour semer le doute, ces craintes qui amènent souvent certains à vendre leur honneur. C’est pourquoi il restera à jamais une référence pour de nombreux jeunes avocats qui voudront rester fidèles à leurs engagements.

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