Un haut responsable du régime :
Des milliers de personnes escroquées par les établissements financiers affiliés au Corps des Gardiens de la Révolution iraniens (CGRI/Pasdaran), à la milice du Bassidj, à la Police et au pouvoir judiciaire, ont poursuivi leurs manifestations mercredi 21 juin dans les villes de Téhéran, Machhad (nord-est), Babol et Racht (nord), Abhar et Ardebil (nord-ouest) et Ahwaz (sud-ouest).
À Téhéran, 3000 détenteurs de compte à la Caisse d’Épargne Caspienne, se sont d’abord rassemblée devant les bâtiments qui abrite le bureau d’Hassan Rohani, le président du régime, avant de commencer sa marche de l’avenue Pasteur à la place Enghelab. Les manifestants s’en sont pris dans leurs slogans au gouvernement dit modéré et impliqué dans ces escroqueries. « Le gouvernement modéré nous a vidé les poches ! », reprenait la foule, avant de cibler dans ses mots d’ordre, Valyullah Saïf, le PDG de la Banque centrale, à qui elle reproche d’avoir donné carte blanche à ces Caisses d’Épargne. Les manifestants chantaient : « PDG de la Banque centrale, suffit la duperie », « l’Iran est devenu une mafia », « protéger les voleurs c’est trahir le Coran », « notre argent est notre droit ».
En même temps, à l’aéroport de Téhéran (Mehrabad), les fonctionnaires de la Compagnie aérienne de l’Iran qui avaient déposé leur fonds à la Caisse d’Épargne Caspienne pour construire des bâtiments, ont manifesté devant les succursales de cet établissement.
À Ahwaz les escroqués ont fermé à la circulation l’avenue reliant la Place Sa’ât de celle de Falakeh Danechgah. « Si notre problème n’est pas résolu, Ahwaz verra la fin du monde », menaçaient notamment les manifestants. Plusieurs blindés de la police ont été dépêchés sur place pour disperser la foule.
À Machhad, rassemblée devant le Parquet, une foule en colère implorait le 12ième Saint des chiites (Mahdi) de « déraciner le mal ». Les manifestants ont également ciblé dans leurs slogans, Valyullah Saïf, le PDG de la Banque centrale, allant jusqu’à appeler à « l’exécution de Saïf, l’incompétent » !
La veille, des manifestations similaires ont eu lieu dans le sud du pays, dans les villes de Chiraz, Ahwaz, Masjed-Soleiman et Omidieh, ainsi qu’à Pars-Abad dans le nord-ouest et à Machhad, dans le nord-est de l’Iran.
Dans une réaction à cette vague de protestation, un expert en économie du pouvoir en place a affirmé : « nous seront en face d’une situation très délicate ». « Ceux qui ont monté ces établissements financiers ont une influence politique et des arrières puissantes qui leur permettent de contourner la loi », a ajouté Hatami Yazdi qui a précisé que ces établissements « ont établi des succursales un peu partout dans le pays et ouvert des comptes sans aucune permission légale ».
« L’un des premiers établissements de ce type a été la Caisse Ghavamin qui était affiliée à la police nationale. La Banque centrale disait qu’elle ne pouvait pas contrecarrer les opérations de cet établissement, sans fermer d’abord les portes de la Police », indique Yazdi qui a également précisé que la Caisse Mizan appartenait à des haut-responsables de la Justice.
« Il y a une multitudes de pôles de pouvoir qui ne respectent pas la loi et qui s’en moquent », ajoute cet expert en économie qui explique que tous ces établissements « ont été monté et agissent toujours grâce à des soutiens politiques ».
Beaucoup de ces établissements ont choisi le nom de Caspienne, « parce que ce dernier été protégé par le pouvoir judiciaire » affirme-t-il avant de mettre en garde toutes les banques du pays de « connaître le même sort dans le deux à trois ans à venir ». « Nous seront en face d’une situation très délicate » a prédit cet expert qui a tenu ces propos lors d’une interview diffusée le 20 juin par la Télévision d’État Shabake-Khabar.
Le même expert avait précisé un mois auparavant que « ces établissements financiers et ces Caisses d’Épargne ont des arrières puissants qui ont les moyens de modifier la politique du Conseil de l’argent et des crédits » (le journal Eghtessad-News, 20 mai 2017).
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