Mesures draconiennes à Téhéran et en province
Deux semaines après avoir échoué dans sa tentative de manipulation des résultats de la Présidentielle, le Guide suprême de la théocratie iranienne avait révélé son désarroi face à l’écho trouvé par la campagne pour la justice concernant les victimes du massacre dans les prisons et la popularité du slogan « Ni bourreau, ni charlatan, mon note est le renversement ».
Le 4 juin, Ali Khamenei, avait appelé « ceux qui sont amenés à juger les années 1980 » de « ne pas changer la place du martyr avec celle du bourreau » (sic).
Ces déclarations ont déclenché de nouvelles mesures draconiennes pour endiguer les protestations sociales, ainsi qu’une campagne de dénigrement contre l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) repris par les médias du pouvoir et par le clergé proche de Khamenei.
Des patrouilles en moto, en voiture et à pied des services des Gardiens de la Révolution, de la milice du Bassidj, des policiers en civil et des commandos de la 65e division de l’Armée (la division Nohead) munis de toutes sortes d’équipements militaires, se sont déferlées sur les principales avenues de la capitale, dont celles d’Azadi, de Mossadegh, Enghelab et Jomhouri. La division Sarollah des Gardiens de la Révolution qui a la charge de la sécurité de la capitale a établi de nouveaux postes de contrôle dans lesquels des soldats encagoulés effectuent des fouilles et des contrôles d’identité.
Dans beaucoup de districts de Téhéran et dans la province, les autorités ont promis aux miliciens du Bassidj une récompense de 200.000 tomans en cas d’arrestation des militants de l’OMPI.
À Karaj (une quarantaine de km à l’ouest de Téhéran) les miliciens du Bassidj et la police en civil effectuent des patrouilles dans le but d’arrêter les jeunes qui ont rempli les murs de slogans et de tracts contre le pouvoir en place.
Le 12 juin, des Gardiens de la Révolution munis de la panoplie complète de leurs équipements, se sont emparés de l’Av. Enghelab et du carrefour Hakim-Nezami dans la capitale, où ils ont effectué de nombreux contrôles et fouilles.
Le 5 juin, ofoghtv, l’une des chaînes de la télévision d’État a diffusé une interview avec des « spécialistes » qui étaient des agents chevronnés des Gardiens de la Révolution et des tortionnaires des prisons du pouvoir. Ces « spécialistes » ont reconnu que les jeunes sont de plus en plus attirés vers l’OMPI, « mêmes ceux qui n’ont pas vu les années 80 ».
« Depuis une dizaine d’années, a affirmé le présentateur de cette émission, certains tentent d’égarer les esprits en disant que l’OMPI n’avait pas l’intention de se lancer dans une lutte armée et ce sont les mauvais comportements de la République islamique qui les a acculés à prendre les armes pour se défendre et qu’ils sont innocents ». « Ce sont ces personnes qui changent la place du bourreau et du martyre », a-t-il ajouté.
« Depuis une dizaine d’années, a affirmé le présentateur de cette émission, certains tentent d’égarer les esprits en disant que l’OMPI n’avait pas l’intention de se lancer dans une lutte armée et ce sont les mauvais comportements de la République islamique qui les a acculés à prendre les armes pour se défendre et qu’ils sont innocents ». « Ce sont ces personnes qui changent la place du bourreau et du martyre », a-t-il ajouté.
Dans une autre émission télévisée de cette même chaîne de télévision diffusée le 12 juin, les mêmes « spécialistes » ont frôlé le ridicule en se plaignant du fait que même Lajevardi (le directeur en chef de la sinistre prison d’Évine dans les années 80) « qui était si aimable et si délicat » (sic), « était surnommé le bourreau d’Évine ».
Faisant allusions aux agents du régime, l’un d’entre eux s’est plaint : « Les Européens n’ont même pas été prêts, ne fusse qu’une seule fois, de lire les dossiers constitués par les victimes des opérations terroristes et présentés à la Commission des Droit de l’Homme à Genève. Ce serait trop d’attendre que les Européens condamnent l’OMPI ».
Par ailleurs, le 10 juin, l’Agence de presse Fars, qui reflète les positions des Gardiens de la Révolution, a effectué une interview avec Mohammed-Javad Hacheminejad, un responsable du ministère des renseignement (VEVAK), dans laquelle celui-ci se plaint du fait que « les crimes » des Moudjahidine du peuple » ont été oubliés et les jeunes ne les connaissent pas.
C’est ce qui a permis aux Moudjahidine du peuple de « revenir sur le devant de la scène » et « recruter des sympathisants à travers les médias sociaux », affirme Hachaminejad.
Le 13 juin, c’est le Guide suprême, lui-même, qui est intervenu dans un discours pour les officiels du pouvoir, pour révéler son désarroi de la campagne menée par les jeunes sympathisants de l’OMPI et les militants dans les médias sociaux. « Aujourd’hui, une avalanche de données justes et erronées déferle sur le net », a dit Ali Khamenei qui a ajouté : « Ces informations sont erronées, injustes et nuisibles. Pourquoi devrions-nous permettre qu’une telle chose se produise ? Pourquoi devrions-nous permettre la diffusion à l’intérieur du pays de choses qui sont contre nos valeurs par ceux qui veulent notre malheur ? ».
Dans le même discours le n°1 de la théocratie a insisté sur le rôle que doivent jouer les Gardiens de la Révolution et les miliciens du Bassidj dans tous les aspects de la vie de la population. « Nous devons accorder beaucoup d’importance à notre puissance en matière militaire et en celle de la sécurité et il faut la consolider et l’accroître de jour en jour », a-t-il préconisé.
Secrétariat du Conseil national de la résistance iranienne,
Le 15 juin 2017
Le 15 juin 2017
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