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samedi 15 juillet 2017

Un juge iranien se dit « fier » de son rôle dans le massacre de 1988 en Iran

 Un haut dignitaire du régime iranien a justifié publiquement l’exécution par l’État de dizaines de milliers de prisonniers politiques dans les années 1980 en Iran. Dans une interview à l’agence de presse Fars (affiliée aux gardiens de la révolution islamique), le juge Ali Razini, président de la branche 41 de la Cour suprême, a déclaré que les exécutions massives de prisonniers d’opinion en 1988 était une décision « juste » et « légale ».
Pendant le massacre de 1988, un « comité de la mort » a ordonné l’exécution de tous les prisonniers politiques, dont la plupart étaient des membres de l’OMPI. Le sort des prisonniers a été décidé en fonction de leur loyauté à la République islamique.

Le juge a déclaré qu’il était « fier » d’avoir eu un rôle important dans les années 80 et avoir agi pour que de nombreux dissidents politiques ne soient pas libérés. « J’ai interrogé spécifiquement des milliers de prisonniers [en 1986] pour leur faire avouer leurs délits dans la prison pour que nous ayons des raisons valables de les juger et de les enfermer à nouveau. Ils ont été condamnés à des peines supplémentaires de trois à cinq ans de prison. »
Il a ajouté : « J’étais parmi un groupe de 20 juges et je me suis assuré de la sécurité du pays à l’époque et depuis. C’est pourquoi l’OMPI ne pourra jamais s’installer ici. Nous les avons étouffés dans l’œuf. À Bojnourd, 80 à 90 % des étudiants à l’école et à l’université avaient des liens avec les groupes d’opposition. Nous avons commencé à persécuter et à condamner cinq d’entre eux à mort. Trois mois plus tard, la situation avait changé et leurs familles nous ont pris au sérieux et réprimandé leurs enfants [pour les dissuader de rejoindre ces groupes]. »
La question taboue du massacre de 1988 a refait surface pendant la dernière élection présidentielle. Un des candidats, Ebrahim Raïssi, était un membre du sinistre « comité de la mort ». La remémoration de cette page douloureuse de l’histoire contemporaine de l’Iran a enclenché une nouvelle vague de protestation dans le pays. Les familles et les étudiants ont demandé justice pour les victimes et la révélation de l’emplacement des fausses communes. Une campagne internationale a été lancer pour saisir une juridiction internationale pour juger les dirigeants du régime iranien pour crime contre l’humanité.

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