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lundi 21 août 2017

Le 29e anniversaire du massacre de 30 000 prisonniers politiques en Iran célébré en Albanie

 Maryam Rajavi appelle à la constitution d’une commission d’enquête pour poursuivre les auteurs de ce terrible crime en justice

Le 29e anniversaire du massacre de prisonniers politiques en Iran a été célébré à Tirana (Albanie), en présence de Maryam Rajavi, présidente-élue du CNRI, ainsi que de personnalités et des défenseurs des droits de l’homme venus d’Europe et des États-Unis et un grand nombre de membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (l’OMPI).
Le « Mouvement en faveur de la justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran » a connu une flambée sensible parmi les Iraniens et les défenseurs des droits de l’homme à travers le monde entier, a constaté Maryam Radjavi dans son intervention, appelant à la mise sur pied d’une commission d’enquête sur ce génocide.

Elle a appelé le Conseil de droits de l’homme de l’ONU et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, à renvoyer ce dossier à la Cour pénale internationale ou à un tribunal spécial pour poursuivre les auteurs de ce crime contre l’humanité qui détiennent toujours des postes clés dans le régime intégriste.

« La manière d’aborder ce génocide et ce crime contre l’Humanité constituera un test de la fidélité de la communauté internationale aux principes des droits de l’homme », a indiqué Mme Radjavi qui a rappelé que la poursuite et le châtiment des protagonistes et des cerveaux du massacre de 1988 constituent un droit inaliénable du peuple iranien et aussi de l’opinion internationale. « Alors que le mouvement en faveur de la justice prend de l’ampleur, les aveux faits par les autorités sont la meilleure preuve qui incriminent les dirigeants de la théocratie. »

Des personnalités politiques et des défenseurs des droits de l’Homme sont intervenus lors de cette cérémonie, dont Mme Kerry Kennedy (fille du feu Sénateur Robert Kennedy et Présidente de la Fondation des droits de l’homme de Robert F. Kennedy), M. Mariano Rabino (membre de la commission des affaires étrangères et de la commission des droits de l’homme du Parlement italien), Sénateur Pietro Liuzzi (membre de la commission de culture et de celle de la politique de l’UE du Sénat italien), Mme Ingrid Betancourt (ancienne sénatrice de la Colombie) et M. Tahar Boumedra (ancien directeur de l’Office des droits de l’homme de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak / MANUI) .

« La montée en puissance du mouvement en faveur de la justice pendant l’année dernière a constitué un coup de boutoir pour la dictature religieuse » a ajouté Mme Radjavi qui a rappelé que « ce mouvement a poussé le pouvoir en place de briser trois décennies de silence, et tenter de justifier ces crimes abominables ». « Des tueurs de la pire réputation dans ce régime ont défendu à voix haute ces massacres », a dit la dirigeante de l’opposition iranienne qui a souligné que la « Campagne en faveur de la justice » a fait échec à l’intention d’Ali Khamenei d’installer Ebrahim Raïssi, un protagoniste du massacre de 1988, au poste de Président.

Maryam Rajavi a également noté qu’après avoir mis un membre de la « commission de la mort », Moustapha Pourmohammadi, à la tête de son ministère de la Justice lors de son premier mandat, Hassan Rouhani a encore choisi à la tête de ce ministère pour son second mandat, un autre protagoniste de ce génocide. En 1988, Alireza Ava’i était membre de la « Commission de la mort » dans la province du Khouzistan et a par ailleurs été inscrit en 2013 par l’UE dans la liste des autorités iraniennes qui bafouent les droits de l’Homme.

La Présidente de la Résistance iranienne a ensuite annoncé la publication d’un livre, Crime contre l’Humanité », qui rassemble les noms et les détails de plus de 5 000 membres des Moudjahidine du peuple assassinés en 1988 ainsi que des centaines de photos de ces victimes et de leurs tombes. « Grâce aux activités des réseaux de résistance pendant l’année dernière, outre de nombreuses identités des victimes, nous avons pu rassembler les noms de 113 membres des ‘commissions de la mort’ à Téhéran et dans d’autres Départements du pays, qui se trouvent pour la plupart dans des postes clé du pouvoir en place, ainsi que les noms de 213 agents qui ont exécuté les victimes et de nombreux adresses de tombes et de fosses communes renfermant les dépouilles des victimes, des informations que nous ne connaissions pas avant », a expliqué Mme Radjavi.
Mme Kerry Kennedy est ensuite intervenue lors de cette cérémonie : « Vous essayez d’instaurer en Iran un gouvernement qui repose sur l’Humanité, la miséricorde et l’amour pour autrui, et non sur la répression et les souffrances. Le monde entier vous soutient dans cet objectif. Et je suis fière d’être aujourd’hui à vos côtés sur ce chemin, car nous avons la foi en la liberté. Nous sommes à vos côtés en signe de solidarité avec le peuple iranien, contre les mollahs qui ont provoqué des horreurs indicibles dans votre pays bien-aimé... Les mollahs ont privé le peuple iranien de son extraordinaire patrimoine qui faisait sa fierté, un héritage admiré à travers le monde. L’Iran doit être libre... C’est l’Iran qui a écrit il y a quelques 2500 ans, la première Charte des droits d l’Homme ».

Le sénateur italien Pietro Liuzzi a ensuite pris la parole : « La dictature religieuse au pouvoir en Iran fait de son mieux pour détruire l’OMPI et le Conseil national de la Résistance iranienne. Au cours des dernières années, ce régime a comploté pour exterminer les résistants iraniens. Cela prouve que vous êtes ses principaux ennemis. C’est pourquoi le retrait sécurisé des membres de l’OMPI d’Irak et leur établissement en Albanie tout en conservant la structure de leur organisation, a été un coup dur pour le régime iranien. »

Le Sénateur Liuzzi a ajouté : « Cette politique iranienne n’a rien de nouvelle. En été 1988, en moins de quelques semaines, ils ont exécuté 30.000 prisonniers, dont la plupart étaient membres de l’OMPI. C’est un crime contre l’Humanité, l’un des pires de l’Histoire contemporaine. Aucun des assassins impliqués dans ce massacre n’ont été poursuivis par la justice. Certains sont parmi les plus hautes autorités du pouvoir.
« Je tiens à remercier Mme Maryam Rajavi pour avoir lancé ce ‘Mouvement en faveur de la justice’ et pour avoir dirigé cette grande campagne internationale. J’espère que ces activités pourront apaiser les souffrances des familles de ces 30 000 martyrs dont la plupart ont été enterrés dans des fosses communes.

« Le régime iranien continue de contribuer activement à la déstabilisation de la région. Il soutient les organisations terroristes et les miliciens qui jouent ce rôle pour lui. C’est pour ces crimes abominables que le Corps des Gardiens de la Révolution iraniens (pasdaran) a été introduit à juste titre par le Congrès américain, dans la liste des organisations terroristes. L’Europe devrait suivre l’exemple. »

Mariano Raffray, membre des Commissions des Affaires étrangères et des droits de l’Homme du Parlement italien, a pour sa part déclaré : « Sous la pression internationale, Rohani a été contraint de remplacer Moustapha Pourmohammadi par Alireza Ava’i, un autre membre de la Commission de la mort, qui a été notamment responsable de l’assassinat de nombreuses adolescents. Nos gouvernements et
l’Union européenne devraient accorder la priorité aux droits de l’homme dans leurs relations avec l’Iran. La realpolitik et les intérêts économiques ne devraient pas avoir le dessus sur les droits de l’Homme.
Aucun intérêt économique ou de question de realpolitik ne devrait prévaloir sur les droits humains. Nous tous, les défenseurs des droits de l’homme et tous ceux qui sont en quête de la liberté et de la
démocratie, devraient appeler l’ONU à présenter un rapport factuel et documenté sur les massacres de 1988. Khamenei, Rohani et tous les hauts responsables du régime qui ont été impliqués dans les
massacres de 1988, devraient être traduits en justice devant le Tribunal international de la Haye.
« Tous les gouvernements occidentaux ont tergiversé et sont complices en ce sens. Mais les choses sont enfin en train de bouger. En Italie, une majorité des députés du Parlement ont signé une pétition au
mois de juin, condamnant les massacres de 1988 et exigeant que les cerveaux et les auteurs de ce massacre soient traduits en justice.
« Il y a eu dans l’Histoire contemporaine, des régimes dictatoriaux qui ont commis des crimes contre l’Humanité et qui ont échappé toute poursuite légale. L’heure du réveil est cependant arrivée. De
Nuremberg à la Haye, des tribunaux concernant l’ex-Yougoslavie, aux procès sur les crimes contre l’Humanité en Afrique, en Asie et en Amérique, les dictateurs et les criminels sont finalement en train de
rendre des comptes à une communauté internationale en quête de vérité. C’est le tour maintenant à l’Iran de voir ces tribunaux ».
La Sénatrice Ingrid Betancourt a pour sa part déclaré : « Il y a vingt-neuf ans, Khomeiny a donné une fatwa qui n’est comparable qu’à ce qu’a fait Hiltler durant la seconde guerre mondiale. Ce fut le
début du tournant le plus cruel de l’histoire du peuple iranien. 30 000 personnes ont été tuées sans le moindre droit à un quelconque recours à la justice. La partie la plus effrayante de cette histoire, c’est
que malgré toutes les informations, tous les noms, tous les preuves et documents, malgré tous les témoins, tous les rescapés et même malgré tous les aveux, les criminels vivent toujours en toute impunité.
« Seule la justice pourrait remédier au mal. Sans la justice, le mal et les souffrances perdureront. Aujourd'hui, les criminels qui ont perpétré ces crimes sont toujours au pouvoir et se trouvent aux plus hauts
postes en Iran. Si nous gardions le silence sur ce massacre, nous serons les complices des crimes contre l’Humanité en Iran.
« Nous appelons l’ONU à initier le jugement des auteurs des massacres de 1988. Le Haut-Commissariat pour les droits de l’homme doit entamer des investigations sur ces massacres… Les criminels devraient être traduits devant un tribunal international. Et nous ne connaîtrons pas de trêve avant la réalisation de cette revendication ».

M. Taher Boumedra , ancien directeur de l’Office des droits de l’homme de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak (la MANUI), a de son côté déclaré : « Le droit est de notre côté. Nous allons
leur retourner la peur que vous avez vécu dans les camps d’Achraf et de Liberty. La souffrance due à la persécution que vous avez subie doit changer de camps et se transporter à Téhéran. Par conséquent,
les personnes qui ont commis ces crimes, devraient sentir maintenant la même peur que vous avez connu à Achraf et à Liberty. Ça va commencer déjà par des négociations pour chaque voyage qu’ils vont
effectuer. Ils ne pourront plus voyager en toute impunité. Cette impunité devrait prendre fin. Il faut que vous attendiez bien entendu pour voir ce qui va arriver dans les mois à venir. Et je voudrais dire que
je n’ai pas l’intention d’oublier ceux qui ont été assassinés à Achraf et à Liberty et les terroristes qui ont perpétré ces crimes devraient aussi rendre des comptes.
« Par conséquent, bien que nous soyons focalisés sur les massacres de 1988, nous devrons toujours penser au sang versé en toute impunité par les assassins en Irak. Nous devrons travailler très dur pour
traduire devant la justice ceux qui ont commis ces crimes. C’est faisable, c’est accessible et nous devons le faire... ».

La cérémonie à la mémoire des 30.000 politiques prisonniers massacrés en 1988 a été suivie par des actes artistiques qui ont reflété symboliquement la résistance et les massacres.

Secrétariat du Conseil national de la résistance iranienne
Le 20 août 2017

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