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samedi 23 septembre 2017

Message de Maryam Radjavi pour la rentrée scolaire en Iran

 La jeunesse iranienne et ses nobles enseignants ne veulent pas de ce régime hostile à l’éducation
Vaillants étudiants et élèves,
Dignes enseignants d’Iran,
Je vous salue à l’occasion de la rentrée scolaire en Iran. J’espère que cette année sera pour vous non seulement une année de succès dans vos études, mais aussi une année d’avancée et d’insurrection pour renverser la dictature religieuse et instaurer la liberté.

Sous la tyrannie cruelle des mollahs qui avec la répression et les discriminations a enchainé les talents de la jeunesse iranienne ainsi que le professionnalisme et le sens des responsabilités du corps enseignant, la première leçon est une leçon de la liberté.
Je salue les enseignants, les associations et les syndicats du corps professoral de toutes les villes et provinces du pays et je vous adresse à l’avance mes meilleurs vœux à l’occasion de la journée des enseignants qui se tiendra le 5 octobre.
Donnez plus que jamais cette année aux élèves des cours de résistance et de liberté, des cours de quête de la nouveauté, des cours sur « le petit poisson noir » (classique de la littérature révolutionnaire) et comment avancer à contre-courant en refusant les mensonges, la contrainte et la discrimination.
Enseignez aux enfants d’Iran que pour gagner la liberté il faut accepter des risques et en payer le prix et qu’il ne faut pas croire au mythe qui pousse à concilier, accepter et éviter de payer le moindre tribut.
Que cette saison que vous avez appelée le printemps du savoir aboutisse au printemps de la liberté.
L’année dernière les étudiants de nombreuses villes ont manifesté à maintes reprises. Téhéran et les villes de provinces tout au long de l’an passé ont été le théâtre de rassemblements et de manifestations admirables des enseignants, des maitres préscolaires et des retraités. Même si le régime des mollahs les a écartés, sans tenir compte de leur expérience éducative et scientifique, ils constituent la réserve valeureuse de la société iranienne et les éclaireurs de la résistance et de la liberté.
Il faut saluer la jeunesse iranienne et ses honorables enseignants qui ont refusé tout compromis avec la tyrannie religieuse et qui refusent de voir se maintenir ce régime hostile au savoir et à la liberté.
C’est pour cette raison que la dictature religieuse a enchainé les universités et les établissements scolaires et a dressé devant eux cet ensemble d’obstacles et de restrictions. Sous cette oppression sévère, la seule chose de libre c’est la destruction à laquelle se livrent les mollahs dans l’éducation nationale et la dilapidation de son budget, de ses investissements et de ses ressources financières. La plus grande partie des universités du pays se sont dégradées de manière déplorable sur le plan scientifique et de l’enseignement. Leur niveau éducatif et de recherches, ainsi que les conditions de vie et d’études des étudiants et des enseignants sont très éloignés du minimum nécessaire.
D’autre part, parallèlement à la montée de la misère et de la faim dans le pays, la situation des écoles s’est détériorée davantage que les années précédentes.
Une partie des établissements fonctionnant en deux/huit, les classes bondées de manière insupportable, l’absence d’un minimum d’espace sportif, le taux élevé de drogués dans le secondaire, les écoles faites de bric et de broc, les écoles en plein air et les espaces scolaires vétustes ou à moitié en ruine sont des exemples de cette situation.
En janvier dernier, des élèves de Chouch qui n’avaient pas de chauffage dans leurs classes se sont rassemblés pour protester aux cris de : « comment écrire avec les doigts gelés ? »
Actuellement, un élève sur quatre en Iran quitte l’école et comme le disent les autorités du régime, 53% des abandons sont dus aux difficultés économiques et financières et au manque de moyens scolaires. Dans les provinces frontalières, la moitié des filles abandonnent l’école à la fin du primaire.
Le plus douloureux reste la situation de millions de filles et de garçons innocents qui au lieu d’aller à l’école sont obligés de travailler. Nous n’oublions pas comment l’an dernier deux de ces enfants travailleurs qui s’appelaient Ahad et Samad ont péri dans l’incendie d’un entrepôt.
Face à ces tragédies, les mollahs au pouvoir ont mené des politiques toutes plus ignobles les unes que les autres. Les directives du ministère de l’Education en matière d’embauche des enseignants posant comme critères de sélection l’absence d’accent, l’absence d’une dizaine de maladies, un nombre défini de dents et un état physique déterminé pour les femmes, est un autre exemple du caractère inhumain de cette politique.
Le régime se livre aussi au vol dans le système de l’éducation. Alors que les élèves du primaire dans certaines régions sous le seuil de pauvreté « mettent du temps avant de pouvoir dire leur nom, souffrent de lenteur d’esprit et ont toujours les ongles noirs », les mollahs et leurs alliés ont volé huit milliards de tomans à la caisse d’épargne des enseignants et ont mis en faillite la banque liée à l’éducation nationale. Dans un autre cas révélé durant la campagne de la farce électorale, le ministre de l’éducation de Rohani avec l’aide de sa fille s’est livré à de la contrebande de marchandises en provenance d’Italie.
Mais la politique majeure du régime dans les universités et les établissements scolaires du pays, c’est la répression continue et légalisée qui ramène en arrière le système éducatif, le plonge dans des impasses et répond aux protestations par la prison et la torture.
Un ancien ministre de l’Education du nom de Fani a révélé dernièrement l’existence de matraques prêtes à l’emploi dans les sous-sols du ministère de l’Education pour sévir contre les enseignants. « Quand les enseignants, a-t-il dit, se rassemblent devant le bâtiment, on utilise ces matraques contre eux et on les frappe avec dans les sous-sols du ministère. »
Le régime répond aussi aux protestations des enseignants courageux et des porte-parole des syndicats enseignants par de longues peines de prison. Mais contrairement aux attentes du régime, ces condamnations suscitent la colère des enseignants iraniens qui ont multiplié les rangs de leurs manifestations.
Aujourd’hui, les revendications des enseignants en première ligne pour la liberté de former des syndicats, la fin des emprisonnements et des éloignements de leurs collègues, la fin de la privatisation et du pillage de l’éducation nationale, la fin de la pauvreté et de la discrimination contre les enseignants, sont devenues des demandes générales dans les milieux de l’éducation.
Les étudiants, les lycéens et les universitaires, à la lumière des grandes crises internes et externes qui assaillent le régime, entament une nouvelle période du mouvement de lutte.
L’éducation nationale en Iran, comme les autres domaines politiques, économiques et sociaux du pays, ne connaitra pas la moindre réforme tant que la dictature religieuse ne sera pas renversée.
A l’occasion de la rentrée scolaire, j’appelle les jeunes et les honorables enseignants d’Iran à demander justice pour les héros des années 1980 et 1988, à résister et à protester de la manière la plus vaste possible contre la tyrannie religieuse.
Jeunesse iranienne, vous bénéficiez du soutien le plus estimable qui soit. Dès les premiers jours où Khomeiny a mis en marche sa machine liberticide et démagogique, ce sont les étudiants et en particulier les lycéens iraniens qui lui ont résisté. La résistance de cette génération consciente en quête d’objectif a plongé le régime tout entier dans la peur. C’est pour cette raison qu’immédiatement heures après la manifestation du 20 juin 1981, Khomeiny a été le premier à ordonner de fusiller des lycéens.
Le 27 septembre 1981, la jeunesse iranienne et en particulier les lycéens avec leur révolte courageuse au cœur de Téhéran ont répandu dans toute la société le mot d’ordre de « A bas Khomeiny ! ». Un nombre très important de lycéens et d’étudiants figurent parmi les 30.000 prisonniers politiques tués dans le massacre de 1988. Pleinement conscients, ils ont défendu jusqu’au bout, sans plier, la liberté du peuple iranien. C’est là un autre signe du rôle déterminant de votre génération. Une jeunesse héroïque qui s’est battue dans les rangs de l’armée de libération nationale, qui a fait preuve de persévérance et a eu des martyrs comme Saba, Assieh, Nastaran, Faezeh, Mahdieh, Rahman, Amir, Hanif, Siavoch et tant d’autres qui témoignent de cette réalité.
Nul n’a oublié ces vagues de millions de lycéens et d’étudiants qui ont renversé le régime précédent. Aujourd’hui aussi, à cause de toute cette répression et de toutes ces chaines, à nouveau l’avenir de l’Iran va revoir ces jours où, des lycées et des universités, des vagues de jeunes envahiront les rues du pays pour écrire une nouvelle page d’histoire.
En intensifiant vos protestations et votre résistance, c’est vous qui avez assiégé ce régime moribond. Le secret de la résistance, comme l’a dit Massoud Radjavi, se trouve dans la ferme démarcation et l’absence de compromis avec la tyrannie religieuse. Tracez une ligne entre vous et tous ceux qui se compromettent avec ce régime.
C’est à vous qu’il revient, en utilisant à contre-courant votre espace de vie et d’études dans la voie des mille Achraf, de former des foyers d’insurrection et de résistance.
Dans l’espace d’étude et de vie, résistez à la culture et aux célébrations réactionnaires du pouvoir !
Ne tolérez pas l’inégalité et l’oppression, surtout des femmes. Chassez toutes les humiliations qui touchent les femmes et les jeunes, et tout regard considérant les femmes comme une marchandise !
Rejetez toutes les traditions patriarcales et machistes !
Le monde nouveau qui brisera les fondements de la dictature religieuse, c’est la liberté, l’égalité et les valeurs qui en découlent.
Cet objectif, grand et glorieux, est à portée de main. Je vous appelle tous à vous soulever pour l’atteindre.
Vive les lycéens, les étudiants et les enseignants !
Vive la liberté !

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