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lundi 25 septembre 2017

Nous sommes très déçus du silence de Mogherini concernant le massacre de 1988 en Iran - eurodéputé

L’eurodéputé Gérard Deprez, président de l’intergroupe des Amis d'un Iran libre (FOFI) au Parlement européen, est intervenu le 13 septembre dernier à Strasbourg pour dénoncer les graves violations des droits de l'homme en Iran.
Dans son intervention, le grand défenseur des droits humains belge a déclaré :
Chers collègues, merci d'être venus à la réunion des « Amis d'un Iran libre » au Parlement européen à Strasbourg.
La situation en Iran nous préoccupe au plus haut point. En juillet, nous avons enregistré 101 exécutions. Amnesty International a publié un rapport détaillé sur l'Iran en août et a fermement condamné le gouvernement de Rohani pour les violations des droits de l'homme.
Il y a plusieurs prisonniers politiques actuellement en grève de la faim dans la prison de Gohardacht. J'ai, en notre nom, publié en août plusieurs communiqués de presse pour les soutenir. Nous sommes très inquiets pour eux étant donné qu’ils subissent une grande pression de la part du régime.
Vous savez que Rohani a commencé son deuxième mandat après une mascarade électorale dans laquelle il n'y avait pas de candidats de l'opposition. Durant ses quatre années de présidence, l'Iran est devenue le premier Etat bourreau par habitant au monde. Il a défendu la peine de mort comme étant une loi divine (loi de Dieu).
Il a remplacé son ministre de la Justice, qui fût membre de la Commission de la mort à Téhéran lors du massacre de 1988, par un autre meurtrier qui était aussi membre de la Commission de la mort dans le sud de l'Iran. Cet homme a également figuré dans la liste noire de l'UE pour violations des droits de l'homme.
Nous sommes également informés de la campagne de quête de justice pour les victimes du massacre de 30.000 prisonniers en 1988, pour la plupart des membres de l’OMPI, le principal mouvement d’opposition. Cette campagne internationale a commencé avec Maryam Radjavi, leader de l’opposition, et s’est répandue maintenant dans toute l’Iran, ce qui rend le régime nerveux.
Le développement le plus important du massacre de 1988 a été la publication d'un rapport par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, Mme Asma Jahangir. Dans ce rapport, elle confirme que des milliers de personnes ont été pendues en 1988. Elle a mentionné les fosses communes et a appelé à l’ouverture d’une enquête indépendante. Nous soutenons donc l'appel du Rapporteur des Nations Unies à une enquête complète et indépendante, de sorte que les criminels responsables de ce crime contre l'humanité soient traduits en justice. Cela devrait être le rôle du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
Je dois vous dire que nous sommes très déçus de Mme Mogherini, pour son silence au sujet du massacre de 1988 et, en général, pour son silence sur la répression des femmes et les violations des droits de l'homme en Iran. Ce silence de notre Haute représentante de l'UE ne fait qu’encourager les mollahs à poursuivre leurs crimes en Iran. Ceci est très mauvais pour l’image de l’Europe. Au lieu de faire des droits de l'homme sa priorité, elle semble défendre l'amélioration des relations avec l'Iran.
Comme je l'ai déjà dit, nous, au Parlement européen, qui sommes élus comme des représentants du peuple européen, devons défendre les valeurs européennes que sont la démocratie, les droits de l'homme, les droits des femmes, et la séparation de la religion et de l'État.
Mais je pense que le moins que nous puissions faire est d'exhorter nos gouvernements européens et l'UE, à conditionner leurs relations avec la République islamique d'Iran, à une suspension des exécutions et à des progrès visibles en matière de droits de l'homme.

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