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vendredi 20 octobre 2017

Pourquoi les droits de l'homme continuent-ils de se détériorer en Iran ?

 CSDHI - Jusqu'à présent, durant le mandat du président Hassan Rohani (entre août 2013 et septembre 2017), des informations indiquent que 3 111 détenus ont été exécutés en Iran. Ce chiffre pourrait être plus élevé car le pays est connu pour effectuer des exécutions en secret.
Parmi les personnes exécutées figurent 81 femmes et 24 personnes arrêtées avant l'âge de 18 ans. Le cas le plus récent d'exécution d'un mineur en Iran a eu lieu en août 2017 ; Alireza Tajiki, 15 ans au moment de son arrestation, a été pendu dans la ville de Shiraz. L'exécution de Tajiki a été fortement condamnée par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l'Iran et les organisations de défense des droits de l'homme telles qu'Amnesty International.

L'analyste politique iranien Shahriar Kia, dont les articles peuvent être consultés sur divers médias internationaux crédibles et qui travaille en étroite collaboration avec l'opposition iranienne, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a déclaré que les droits de l'homme s’étaient « profondément détériorés », sous la présidence de Rohani .
Parallèlement à l'augmentation des exécutions, « de nombreux activistes des droits de l'homme, des journalistes, des étudiants et des travailleurs ont été arrêtés par les forces de sécurité, parallèlement aux prisonniers torturés », a expliqué Kia.
Comme nous l’avons vu particulièrement ces derniers mois, des formes brutales de punition telles que l'amputation des mains, le refus d'accorder un traitement médical, la flagellation et les passages à tabac continuent.
Mohammad Jarahi, prisonnier politique et militant syndical emprisonné depuis cinq ans, est décédé le 5 octobre en raison du refus du régime de lui accorder des traitements médicaux adéquats.
Il reste un grand nombre de prisonniers politiques et ordinaires qui ont un besoin urgent de traitement médical.
Le 21 septembre 2017, le régime iranien a amputé les mains de trois détenus.
Leila Bayat, une iranienne accusée d'avoir consommé de l'alcool, a été condamnée à recevoir 80 coups de fouet en septembre 2017.
Un séquence vidéo a récemment émergé de l'Iran montrant un certain nombre de prisonniers battus à Ahwaz. Une autre vidéo montre les blessures d'un jeune colporteur à Javanroud après avoir été battu par des agents de la municipalité.
Ce ne sont que quelques exemples de nombreuses violations des droits qui ont eu lieu au cours des derniers mois du mandat de Rohani, soulignant l'état déplorable des droits de l'homme dans le pays.
En avril 2014, Rohani a justifié les exécutions, les décrivant comme « le commandement de Dieu ».
Malgré les appels répétés des organisations internationales demandant au régime iranien de mettre fin aux exécutions et à la torture, les autorités continuent à défier les normes et tentent même de défendre leurs actions. Mais pourquoi ?
« Ce régime dans son intégralité repose sur la répression interne et l'exportation du terrorisme à l'étranger », a déclaré Kia.
Par conséquent, si le régime mettait fin à sa répression contre la société, des manifestations anti-gouvernementales éclateraient à travers le pays. « Le peuple iranien envahiraient les rues si les mollahs arrêtaient leur répression et leurs exécutions pendant seulement quelques jours", a ajouté Kia.
Dans son récent discours, le président américain Donald Trump a qualifié le peuple iranien de « victimes qui souffrent depuis le plus long moment » et a ajouté que « Les Pasdarans sont la force de terreur et la milice corrompues du Guide suprême iranien ».
La présidente du CNRI, Maryam Radjavi, a salué la nouvelle politique américaine annoncée vendredi par le président américain visant à « condamner les violations flagrantes des droits de l'homme » en Iran et à « rejeter le régime iranien et en particulier le financement des Pasdarans pour leurs activités malveillantes ».
Les derniers mois et années montrent une augmentation du nombre de manifestations dans diverses villes à travers l'Iran, en particulier par des travailleurs réclamant leurs salaires impayés.
Avec la répression interne utilisée comme une méthode pour réprimer la société et l’inflexibilité de l'Iran concernant un changement de ses façons d'améliorer les droits de l'homme, que faire? Interrogé sur ce que la communauté internationale pourrait faire pour aider, Kia a mentionné cinq points qui sont également préconisés par Madame Radjavi :
1) La politique d'apaisement vis-à-vis de l'Iran, poursuivie par l'Occident et surtout par les gouvernements américains précédents, doit prendre fin et être remplacée par une politique ferme.
2) Toute relation politique ou économique avec Téhéran doit être axée sur la fin de la répression interne, en particulier au sujet des exécutions et la libération de tous les prisonniers politiques.
3) Basé sur un nouveau rapport du CNRI, « Le régime clérical a étendu ses interventions bellicistes et criminelles en Syrie et cherche à atteindre la côte est de la Méditerranée en s’emparant du terrain de passage irako-syrien ».
Basé sur la nouvelle stratégie du président américain Donald Trump vis-à-vis de l'Iran et sur un ordre exécutif, le département du Trésor a maintenant mis sur la liste noire, l'IRGC (les Pasdarans) en tant qu'organisation terroriste et a émis des sanctions globales contre cette entité. L'IRGC doit maintenant être expulsé de toute la région, en particulier de Syrie, d'Irak et du Yémen.
4) Lancement d'une enquête internationale indépendante sur le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques perpétré en 1988 par des responsables de ce régime et le cabinet actuel de Rohani. Tous les auteurs du massacre de 1988 doivent faire face à la justice et être tenus pour responsables.

5) Le peuple iranien exige le changement. C'est la seule solution réelle et durable pour mettre fin aux crises provoquées par le régime iranien. Par conséquent, l'Occident et les États-Unis doivent se tenir aux côtés du peuple iranien et de l'opposition démocratique et soutenir leur résistance légitime visant à établir la liberté et la démocratie.
Avec un président qui croit que les exécutions sont une règle divine venant de Dieu et un régime refusant de changer sa nature répressive, aucune amélioration de la situation des droits de l'homme en Iran ne devrait être attendue tant que des mesures fermes et déterminées n'auront pas été prises.
 Source : Vocal Voice, le 19 octobre. Article rédigé par Donya Jam qui est une militante irano-américaine des droits humains. Elle est diplômée de l'Université de Shenandoah en 2016 avec un B.A. en science politique.

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