Dix prisonniers dans le couloir de la mort dans la prison de Zahedan, en Iran, tous condamnés à mort pour des crimes liés à la drogue, ont écrit une lettre aux organisations des droits de l'homme et à Madame Asmah Jahangir, la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l'homme en Iran, soulignant que leurs affaires ont été fabriquées par le ministère du renseignement.
Cette lettre se lit en partie :
« Concernant les problèmes dans les prisons du Sistan-Baloutchistan, l'un des plus graves, est la crise des exécutions. Nous avons tous été arrêtés en 2013 sur des accusations liées à la drogue :
Mohammad Omarzehi, Youssef Bampoorzehi, Gholam Rasoul Mazarzehi, Alireza Naroui, Anoushirvan Omarzehi, Naser Omarzehi, Abdollah Salah Zehi, Hossein Dadvar, Muradbakhsh Baluchi et Nabi Mazarzehi.
Sous le nom de la découverte de 200 tonnes de stupéfiants par le ministère du renseignement, nous avons été soumis à la pire des tortures et des conditions de détention et nous avons finalement dû accepter les accusations liées à la drogue. Curieusement, M. Mirshah, qui était l'enquêteur de la 6ème section du tribunal révolutionnaire, est venu au centre de détention du ministère du renseignement, et il nous a torturé pendant que nous avions les yeux bandés. Il a écrit nos aveux sur la feuille d'interrogatoire et il nous a menacés ... Dans le tribunal pénal et les séances d'interrogatoire, personne ne nous a énumérés. Ceci alors que, lors de toutes les procédures légales, nous avons nié les accusations et nos déclarations ont été consignées dans l'affaire.
Auparavant, le juge de la deuxième section du tribunal pénal, M. Sargol Zehi, après avoir entendu nos remarques, n'a pas accepté les accusations et a déclaré que nous étions tous innocents. Malgré cela, l'affaire a été transférée devant la 101e section du tribunal révolutionnaire présidée par Khosravi qui nous a tous condamnés à êrtre exécutés. Les condamnations à mort ont été transmises à Téhéran, où elles ont toutes été confirmées.
Après la confirmation de la peine de mort, l'ancien procureur, M. Marzieh et M. Hamidi, le directeur général du pouvoir judiciaire, nous ont promis à nous et à nos familles à plusieurs reprises qu'ils casseraient la sentence mais ils ne l'ont pas fait ...
Les juges nous ont répété à plusieurs reprises qu'ils regrettaient de nous avoir condamné à mort et qu'aucun d'entre nous ne le méritait. Le juge Khosravi, le juge Sargolzehi et l'enquêteur spécial ont reconnu qu'ils avaient été poussés par le ministère du renseignement à le faire. Malgré cela, près de six ans après la condamnation à mort, les autorités judiciaires n'ont pris aucune mesure.
Nous vous demandons, en particulier à la Rapporteuse spéciale sur les droits de l'homme, d'examiner cette affaire.
Il est inouï de condamner dix personnes, dans une affaire commune, à la peine de mort. Dix personnes qui se sont rencontrées en prison et qui, après un certain temps, se sont rendues compte qu'elles étaient toutes accusées d'un crime qu'elles ont commis ensemble.
Source : Campagne des militants baloutches, le 4 décembre 2017
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