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jeudi 11 janvier 2018

#IranProtests: Les syndicats indépendants fustigent la répression des manifestants en Iran

 Dans un acte de soutien aux récents manifestations populaire en Iran, les syndicats indépendants iraniens ont publié des communiqués conjoints pour condamner la répression des manifestants par le régime islamiste.

Cinq formations indépendantes – le Syndicat libre d'Iran, le Syndicat des ouvriers en électricité et en métallurgie de Kermanchah, le Syndicat des peintres de la province d'Alborz, l’Association des défenseurs des droits des travailleurs et le comité chargé de la formation des syndicats en Iran - ont publié un communiqué conjoint, condamnant l’assassinat de plus de 20 manifestants par le régime et l'arrestation de quelques 4 000 personnes, dont 100 étudiants, dans différentes villes du pays.
Dans leur communiqué, les syndicats indépendants ont qualifié la répression du régime de « déclaration de guerre des gouvernants contre des masses populaires qui en ont assez de la situation catastrophique du pays. »
Soulignant que les manifestations éparses des derniers mois se sont transformées en manifestations à l’échelle nationale, le communiqué indique qu’ « une répression plus violente ne fera qu’accroître le nombre de personnes qui descendent dans la rue et donnera plus d’ampleur à leurs manifestations. »
Soulignant que tous les Iraniens – notamment les travailleurs, les enseignants, les étudiants, les femmes et toutes les personnes opprimées – ont le droit de prendre part à des manifestations de rue, les cinq syndicats indépendants ont déclaré considérer « le fait que le régime tire sur les manifestants comme un acte criminel. »
« Ceux qui, près de 40 ans après la révolution de 1979, n'ont fait que créer une atmosphère de terreur, opprimer le peuple, détourner et spolier les richesses du pays, répandre la pauvreté et la misère et détruire l'économie du pays, sont maintenant responsables du fait que les manifestations tendent vers la violence », indique le communiqué.
Le Syndicat libre d'Iran, le Syndicat des ouvriers en électricité et en métallurgie de Kermanchah, le Syndicat des peintres de la province d'Alborz, l’Association des défenseurs des droits des travailleurs et le Comité chargé de la formation des syndicats en Iran ont annoncé qu'ils partageaient les mêmes protestations exprimées par les travailleurs opprimés et la population iranienne afin d’apporter des changements vers plus d’humanité dans le pays. Les cinq syndicats indépendants ont également mis en garde contre la répression et la possibilité de récidive de crimes comme celui qui a eu lieu au centre de détention de Kahrizak en 2009.
Le communiqué exhorte également toutes les prisons du pays à « ouvrir leurs portes et à libérer les manifestants détenus et tous ceux qui ont été emprisonnés pendant des mois et des années pour avoir recherché la liberté et la justice ».
Suite aux récentes manifestations à travers le pays, les syndicats ont également publié un communiqué conjoint la semaine dernière, exhortant le régime à agir pour mettre fin à la misère du peuple et à sa politique d'intimidation, d'oppression et d'emprisonnement.
D’autres syndicats
Parallèlement, les syndicats des conducteurs de bus de Téhéran et de la banlieue ainsi que les travailleurs de la compagnie de canne à sucre Haft-Tappeh ont également publié un communiqué conjoint pour critiquer la façon dont le régime traite les manifestants, déclarant que la répression violente ne devrait pas être la réponse à une population exaspérée.
Ils ont également critiqué les politiques économiques des dernières décennies comme étant la source de problèmes tels que les salaires cinq fois inférieurs au seuil de pauvreté, le non-paiement des arriérées de salaires, la privatisation croissante, l’absence de sécurité de l'emploi ainsi que des contrats temporaires et signés à blanc.
Bien que le salaire minimum mensuel de cette année soit fixé à 930 000 tomans, les dépenses mensuelles minimales des ménages de la classe ouvrière sont estimées à deux millions 550 mille tomans, selon Gholamreza Abbasi, chef de la Confédération des syndicats.
Les deux syndicats ont insisté sur la légitimité des manifestations et des grèves des travailleurs et des enseignants, soulignant toutefois que les seules réponses qu’ils ont obtenues sont la bastonnade, le licenciement, les coups de fouet et l’incarcération.


Le communiqué souligne également que les syndicats indépendants des travailleurs et des enseignants ne sont non seulement pas reconnus par le régime, mais qu'ils sont traités avec violence.

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