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mercredi 21 février 2018

#IranProtestes: Les législateurs européens expriment leur soutien au soulèvement en Iran


Extraits des interventions à la Réunion de l’intergroupe des Amis d'un Iran libre - Parlement européen - Strasbourg – le 7 février 2018 :
Gérard Deprez, eurodéputé, Belgique, président de l’intergroupe des Amis d’un Iran Libre

Face aux manifestations qui ont secoué toute l’Iran, le régime iranien a réagi avec une violence inacceptable. Des milliers de manifestants ont été emprisonnés. Face à de tels événements, une vive réaction de l'Union Européenne était nécessaire. Et j’ai le regret d’affirmer que cette réaction n'a pas été à la hauteur de ce que l'on attend de l'Union Européenne. Ce n'est que le 3 janvier, quatre jours après M. Trump, que Mme Mogherini a simplement exhorté – je cite - « toutes les parties », je répète « toutes les parties », à s'abstenir de toute violence. Donc, elle n'a fait aucune différence entre les tortionnaires du régime et leurs victimes.
Je pense que l'Union Européenne doit corriger de toute urgence ses lacunes. Nous devons exprimer notre entière solidarité au peuple iranien, afin qu'il comprenne que nous sommes de son côté. Les responsables du régime, notamment le soi-disant Guide Suprême, l'Ayatollah Khamenei, ont accusé l'OMPI d'avoir mené les manifestations et ont parlé d’exécuter les membres de ce mouvement d'opposition. Cela montre à quel point le régime a peur du mouvement dirigé par Mme Radjavi. Mais cela nous inquiète aussi et rappelle la violence avec laquelle ils avaient réprimé l'opposition, comme en 1988 quand 30 000 prisonniers politiques ont été exécutés et que le monde était resté silencieux. Cette fois, nous ne pouvons plus garder le silence.
L'UE doit transmettre au régime des mollahs ce message fort selon lequel nous ne tolérerons pas l'exécution d'un seul manifestant. Autrement, nous devrions imposer des sanctions afin de nous assurer que les mollahs comprennent que s’ils poursuivent la répression et les exécutions, ils devront payer un lourd tribut.
Anthea McIntyre, eurodéputée, Royaume-Uni
Pendant des années, le régime et ses partisans, et cela inclut les responsables de la politique étrangère de l'UE, nous ont dit qu'il s'agit d'un pays très stable sans opposition réelle et que la République islamique d'Iran compte des millions de partisans et ainsi de suite.
Beaucoup parmi nous, particulièrement ceux d'entre nous qui sont ici en tant qu’Amis d'un Iran Libre, n'ont jamais accepté cette propagande. Et pourquoi ? Parce que nous croyons que le peuple iranien et surtout les jeunes femmes et hommes d'Iran ne pourraient pas tolérer ces mollahs arriérés et leur idéologie réactionnaire. Nous n'avons jamais cru que des gens comme Rohani et son ministre des affaires étrangères, Zarif, soient des modérés. Nous avons vu leur bilan en matière de droits de l'homme et nous avons également constaté que leurs meilleurs amis et alliés sont Bachar el-Assad de la Syrie et Vladimir Poutine.
Et nous ne pouvions pas croire aux élections iraniennes parce qu'aucune opposition n'était autorisée à se présenter à ces soi-disant élections. La plupart des candidats ont ensuite été disqualifiés par le Conseil des Gardiens, un organisme complètement non élu.
Nous ne pouvons donc pas croire aux garanties du régime à propos de son programme nucléaire parce qu'il nous a menti pendant des années. Ce n'est que lorsque leurs sites nucléaires secrets ont été révélés par le CNRI et que des sanctions ont été imposées, que le régime a accepté de signer l'accord nucléaire.
Nous n'avons donc pas été trompés par les mensonges et la propagande des lobbies pro-régime. Et le récent soulèvement nous a prouvé que nous avions raison. Tout ce que Maryam Radjavi nous a dit en décembre au sujet de la faiblesse de ce régime était tout à fait exact. En fait, quelques semaines seulement après son intervention au Parlement européen, les manifestations à l'échelle nationale ont commencé et ces manifestations se sont étendues à 142 villes.
Ainsi, le régime des mollahs, qui était jusqu'alors très réticent à ne serait-ce que mentionner le nom de l'OMPI, a été forcé d'admettre ouvertement le rôle très efficace joué par cette opposition dans le soulèvement. D'une certaine manière, le régime nous a dit en qui et où est-ce qu’il voit sa principale opposition.
Jozo Radoš, député européen, Croatie
Près de 8000 personnes ont été arrêtées pendant les manifestations, et plus de 50 personnes ont été tuées dans les rues. Et dix personnes sont mortes sous la torture en prison.
Le régime iranien continue de parler d’exécutions. Nous nous souvenons de l’été 1988 où 30 000 prisonniers politiques ont été exécutés et la communauté internationale n’avait rien dit. Cette fois-ci, nous ne devrions pas rester silencieux et nous devons faire savoir clairement à nos gouvernements et à l’Union européenne que les droits humains en Iran ne peuvent pas être compromis ni mis de côté sous couvert de considérations politiques ou de l’accord sur le nucléaire.
Comme vous le savez, le régime a été obligé d’admettre le rôle de l’opposition pendant le dernier soulèvement. Le président Rohani a même téléphoné au président Macron pour stopper l’OMPI et les dirigeants de l’opposition iranienne qui sont en France.
Je suis allé à Paris en janvier dernier pour rencontrer la dirigeante de l’opposition, Mme Maryam Radjavi, afin d’exprimer ma solidarité avec les Iraniens et leur soulèvement pour un Iran libre. J’ai trouvé cette réunion très encourageante et productive et je pense qu’il est temps pour les gouvernements européens et l’Union européenne de commencer à dialoguer avec le Conseil national de la Résistance iranienne, car c’est une alternative réelle à cet État théocratique. Je suis très confiant concernant l’avenir de l’Iran, pourtant, nous devons soutenir activement les Iraniens et nous devons notamment nous concentrer en priorité sur les droits humains.
Beatriz Becerra, députée européenne, Espagne
Les femmes en Iran ont fait preuve d’un courage à toute épreuve, luttant sans relâche contre les forces de sécurité armées alors qu’elles étaient démunies. Elles encouragent les autres à ne pas avoir peur et à continuer de se battre, invitant le plus grand nombre à rejoindre leurs manifestations. Les médias dans le monde entier ont publié des articles sur le courage des femmes iraniennes, véritables fer-de-lance des manifestations. Le titre d’un article sur le Forum des femmes indépendantes est parlente : « Les femmes sont le visage des protestations en Iran. » Un autre titre annonce : « Les images les plus frappantes des manifestations iraniennes ne sont pas celles des hommes – mais bien celles des femmes ! »
Selon les rapports des dirigeants du régime, dans plusieurs villes, les manifestations ont débuté sur l’initiative d’un petit groupe de femmes. Le vice-commandant des gardiens de la révolution a déclaré le 27 janvier : « Parmi les manifestants arrêtés, il y a plusieurs femmes d’âge moyen. » Il a ajouté : « Dans les années 80 aussi c’était surtout des femmes qui dirigeaient les manifestations de rue de l’Organisation des Moudjahidine. Aujourd’hui aussi le cercle principal de provocation et de déclenchement des manifestations sont des femmes »

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