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mardi 27 mars 2018

#IranProtests; Iran : 80% de la population iranienne vit en dessous du seuil de pauvreté


Iran poverty line Malgré le fait que le gouvernement iranien demande une croissance de 4,4 % pour l'économie du pays, un membre du comité économique du Parlement a déclaré que 80 % de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté. Pendant ce temps, un conseiller du Président iranien a également averti ses rivaux, déclarant : « nous sommes tous à bord du même bateau, et nous en souffrirons tous, si ce bateau coule ».

Alors que le Centre de statistiques de l'Iran affirme une croissance économique de 4,4 % au cours des neuf premiers mois de l'année iranienne actuelle, il y a de plus en plus de rapports inquiétants sur la situation des personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
« La performance du ministère du travail, des coopératives et du bien-être social au cours des six dernières années nous a conduit au point que 80 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté », explique Shahab Naderi, député, plaidant en faveur Rabiei, ministre du travail, lors de la session plénière du parlement, dimanche 11 mars 2018.
 Plus tôt, Ahmad Maydari, vice-ministre du travail, avait déclaré qu'il y avait deux millions de personnes souffrant de la faim dans le pays ; pourtant, certains experts économiques iraniens, dont Hossein Raghfar, doutent de ce chiffre, le trouvant trop optimiste et affirmant que le nombre de personnes extrêmement pauvres atteint le seuil de cinq millions.
Naderi a ensuite évoqué les nombreuses violations commises par le ministère du travail, des coopératives et de la protection sociale, la mauvaise gestion due à des nominations inefficaces, incompétentes et non spécialisées et des investissements inefficaces et peu rentables résultant des six années des réalisations du ministère.
En tant que membre de la commission économique du Parlement, Naderi a accusé le vice-ministre du travail d'annoncer un seuil de pauvreté artificiellement abaissé à 15 euros par mois, relevant ainsi la réputation du ministre, bien que le véritable seuil de pauvreté soit de 53 euros environ.
Le député a pointé à la fin de son discours les manifestations de janvier à l'échelle nationale, affirmant que « aujourd'hui, les jeunes sans emploi pourraient mener à des problèmes de sécurité ainsi qu’à des dommages sociaux dans la capitale ».
Pendant ce temps, Masoud Nili, conseiller économique du président Hassan Rouhani, a souligné, dans un entretien avec le journal d'Etat iranien, la nécessité de sauver l'économie du pays en rétablissant la confiance du public, tout en prévenant la survenance de protestations encore plus sévères que celles de janvier, cette année.
Nili a averti que le soulèvement de janvier était un sérieux avertissement qui suggère qu'il pourrait y avoir des protestations futures avec des dimensions encore plus grandes.
« Les manifestations pourraient devenir plus importantes, plus fortes et plus généralisées. Les problèmes à petite échelle que nous voyons actuellement nous alertent. Vous pourriez ne pas avoir autant de chance la prochaine fois que de tels événements se produisent, et nous serions en grave danger si nous continuons à avancer dans cette direction », a déclaré Nili.
Le conseiller économique de Rohani a qualifié la situation du pays comme trop regrettable, en disant « aujourd'hui notre pays est comme un patient hospitalisé dans un état grave. Pendant ce temps, les proches du patient et les médecins se combattent les uns les autres ».
Nili a comparé le pays à un navire accueillant différents groupes rivaux, et il a averti : « nous sommes tous à bord du même navire, donc si ce navire coule, alors nous souffrirons tous ».
Précédemment, Hassan Khomeini dans une interview au journal officiel Arman avait déclaré que « ne pas répondre aux demandes des gens pourrait conduire à un effondrement du régime ».
« Au cours des derniers mois, exprimer sa déception et donner une image décevante et peu prometteuse de la société est devenu si commun parmi les élites, le peuple et les activistes en ligne. Il semble que la réponse des autorités à de telles plaintes doit être rapide et appropriée, sinon les protestations et les plaintes pourraient se transformer en fureur et ressentiment, ce qui serait trop coûteux et pourrait un jour nous amener à un point de non-retour », a ajouté Hassan Khomeini.
 Source : Les droits de l’homme en Iran

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