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dimanche 17 juin 2018

#Iranprotests; C’est le pluralisme qui garantit la démocratie dans l’Iran de demain

 Iran Manif – La première chose que Khomeiny a faite en arrivant au pouvoir en Iran a été l’élimination systématique des opposants et des partis d’opposition. L’intolérance de Khomeiny à une voix discordante l’a poussé à purger ses propres rangs en exécutant de nombreux fidèles de la première heure. Puis son despotisme le mènera à balayer son propre avorton, le « Parti de la République islamique ».
En 1980 alors qu’il préparait l’installation de la dictature religieuse, Khomeiny avait lancé dans les rues ses hordes de voyous et de fanatiques qui allaient former le corps des gardiens de la révolution et la milice du Bassidj. Matraque à la main, en voiture ou à moto, prêts à casser de l’opposant, ils défilaient aux cris de « un seul leader Rouhollah [Khomeiny], un seul parti le Hezbollah ».

Ensuite pour mieux fourvoyer l’Occident, le régime des mollahs s’est savamment lancé dans le jeu des factions : modérés et radicaux. Les démocraties ont volontairement mordu à l’hameçon, de quoi justifier aux yeux de leurs opinions publiques des relations avec une théocratie criminelle et terroriste. Le soulèvement de janvier 2018 a bien mis en exergue le rejet de la dictature dans sa totalité avec le slogan : « réformateurs, conservateurs, la partie est terminée. » Si factions il y a, cela concerne uniquement la part du gâteau. Elles ont toujours affiché l’union sacrée en matière répression, de terrorisme et d’exportation de l’intégrisme.
Quand le 20 juin 1981, la fenêtre d’un espoir démocratique s’est refermée à Téhéran avec l’ordre de Khomeiny d’ouvrir le feu sur une manifestation pacifique d’un demi-million de personnes qui rejetaient la dictature, l’opposition a immédiatement lancé la résistance et constitué une alternative.
Cette manifestation massive avait été organisée par les Moudjahidine du peuple d’Iran, l’OMPI. Musulmans démocrates extrêmement populaires, ils étaient l’antithèse de Khomeiny et par conséquent sa bête noire. Faisant une grande place aux femmes, respectant les minorités ethniques et religieuses, respectueux de la pluralité en encourageant la formation d’une multitude d’associations et de conseils, l’OMPI répondait aux attentes de nombreuses couches de la population et ne cessait de grandir. Affolé, Khomeiny donna l’ordre du grand massacre. 120.000 exécutions politiques, sans compter les centaines de milliers de prisonniers politiques, hommes et femmes.

Le CNRI, l’alternative

Ainsi en juillet 1981 à Téhéran, le dirigeant de l’OMPI, Massoud Radjavi, a créé le Conseil national de la Résistance iranienne, le CNRI. Le but était de rassembler les partis, les groupes, et les personnalités de l’opposition démocratique. Le principe était et reste « ni chah, ni Khomeiny », en d’autres termes, ni monarchie, ni théocratie, une république démocratique et pluraliste.
Pourquoi ? Parce que le but de cette résistance est de rétablir la souveraineté populaire et celle-ci ne peut s’exprimer que dans la pluralité des opinions et des partis. C’est ainsi que le CNRI, qui est la plus longue coalition politique de l’histoire de l’Iran, regroupe un éventail d’opinions allant de la droite patriotique à la gauche marxiste, en passant par toute une palette de personnalités du monde des arts et des sciences, des représentants des minorités ethniques et religieuses d’Iran.
Le CNRI est surtout une belle avancée pour les droits des femmes puisqu’elles sont une majorité à y siéger. Ce parlement en exil, doté de 25 commissions a même élu une femme comme présidente de la république pour la période de transition après le renversement des mollahs. Maryam Radjavi aura la tâche délicate de garantir le transfert pacifique du pouvoir au peuple après les élections de l’assemblée constituante et législative, élections tenues six mois après la chute de la tyrannie.
Le CNRI a voté des plans – la séparation de la religion et de l’Etat, les droits et les libertés des femmes, l’autonomie du Kurdistan dans le cadre de l’intégrité du territoire et la paix avec l’Irak. Ses tâches immédiates et sa vision générale pour l’Iran de demain sont résumées dans le plan en 10 points de Mme Radjavi. Le point numéro 2 dit clairement : « Nous voulons un système pluraliste, avec la liberté de partis et d’assemblée. Nous respectons l’ensemble des libertés individuelles, et nous insistons sur la liberté totale d’expression et des médias et l’accès sans condition pour tous à internet. »
L’organisation axiale du CNRI est l’OMPI, l’organisation démocratique la plus importante et la mieux structurée, dotée de racines vastes et profondes en Iran. Cependant à égalité avec tous les membres de ce parlement, elle n’y dispose que d’une seule voix. Preuve du respect de la démocratie.
Le 30 juin 2018, un immense rassemblement pour un Iran libre sera organisé à Villepinte-Paris nord. Outre la diaspora iranienne qui viendra par dizaines de milliers, des centaines de personnalités politiques et sociales des cinq continents seront là aussi pour soutenir cette alternative. Un événement historique à ne pas manquer qui sera attentivement suivi en Iran via une chaine satellite et les réseaux sociaux, par le peuple iranien mais aussi par les mollahs, dont le compte à rebours du renversement est enclenché.

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