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lundi 30 juillet 2018

#Iranprotests; Iran : Un rappeur emprisonné pendant plus d'un mois est privé d'avocat dans la province iranienne du Sistan-Baloutchistan


EmadBijarzehiCSDHI - Le rappeur, Shah Baloch, de son vrai nom Emad Bijarzehi, est détenu depuis le 20 juin 2018 dans la ville portuaire iranienne de Chabahar, sans accès à un avocat, pour avoir chanté la répression de l'Etat contre les balouches de la province du Sistan-Baloutchistan.

"Il a été interrogé principalement sur ses chansons", a déclaré le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI), le 23 juillet. « Ils lui ont demandé pourquoi il avait sali le régime et porté aux nues les Balouches et les ont félicités pour la Journée culturelle baloutche, le 2 mars. Ils voulaient l'impliquer en travaillant pour des agents étrangers et d'autres groupes d'opposition ».
 La source a requis l'anonymat par crainte de représailles contre Bijarzehi en raison de la pression qu’imposent les autorités de la sécurité et judiciaires, aux détenus afin qu ils gardent sous silence les détails de leurs affaires vis à vis des médias et du public.
 « Les pasdarans lui ont dit qu'il serait libéré bientôt, si Dieu le voulait, si sa famille ne parlait pas de lui », a déclaré la source au CHRI. « Ses proches sont soit effrayés ou vraiment croire la parole des agents qu'il sera libéré rapidement."
 Étudiant universitaire basé à Chabahar, le rappeur de 26 ans a été transféré dans une prison dans la capitale provinciale de Zahedan, le 16 juillet et il s'est vu refuser l'accès à un avocat.
 L'arrestation de Bijarzehi fait suite à la détention de plus de 10 militants des droits civiques balouches depuis la mi-juin 2018, dont Abdollah Bozorgzadeh, qui protestaient contre le viol présumé de plusieurs femmes dans la ville d'Iranshahr.
 Le 10 juillet, les pasadarans ont publié une vidéo montrant sept balouches, qui s appellent Bozorgzadeh, Yaser Shahnavazi, Parisa Shahnavazi, Abdolhakim Mazarzehi, Mohammad Amin, Morteza S. et Mohammad R. « avouant » avoir reçu de l'argent de l'étranger pour répandre de la propagande contre l'Etat.
 L'ONU, le CHRI et d'autres organisations des droits de l'homme ont documenté de nombreux cas de détenus en Iran contraints de se confesser sous la menace ou torture réelle . Ces vidéos sont souvent partagées avec le public dans le but de ternir les accusés avant qu'ils ne soient jugés par un tribunal.
 « Les pasdarans ont été affolés et surpris par la façon dont les incidents de viol à Iranshahr ont attiré l'attention des médias parce que par le passé, aucune information n'est sortie du Baloutchistan et maintenant avec Internet et les téléphones portables, les nouvelles se propagent vite ».
 Lors de son sermon le 15 juin 2018, Mohammad Tayyeb Mollazehi, le chef de la prière du vendredi balouche sunnite d'Iranshahr, a affirmé qu'un suspect en détention avait avoué que lui et plusieurs autres hommes avaient violé 41 femmes. Mais les responsables iraniens ont, soit nié que le viol avait eu lieu, soit prétendu que des éléments de l'affaire avaient été falsifiés.

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