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jeudi 20 septembre 2018

Iran : Les syndicats français demandent la libération de l’enseignant activiste, Mohammad Habibi


Mohammad Habibi iran Cinq syndicats français ont appelé à la libération du militant iranien Mohammad Habibi et d’autres enseignants emprisonnés en Iran dans une lettre ouverte au guide suprême Ali Khamenei.
« L’emprisonnement de Mohammad Habibi est une violation des droits humains et des libertés fondamentales des syndicats. Sur cette base, nous voulons sa libération immédiate », a lu la lettre des syndicats français à Khamenei.

L’Alliance internationale de soutien des travailleurs iraniens (IASWI) a rapporté que le 20 mai, un rassemblement pacifique organisé par l’Association syndicale iranienne des enseignants de Téhéran (ITTA-Téhéran) a été attaqué par les forces de sécurité et des agents infiltrés. Quatorze participants, dont Habibi, ont été arrêtés. Au moment de son arrestation, Habibi était en liberté sous caution à la suite d’une précédente arrestation en mars.
Tous les participants à la réunion du 20 mai sauf Habibi ont été libérés, un jour plus tard. Habibi a été transféré dans une cellule d’isolement dans la plus grande prison de Téhéran et il a été privé de soins médicaux, selon sa famille.
Selon sa femme, Khadijeh Pakzamir, Habibi a été battu.
« Vers le milieu de la journée, alors que les enfants sortaient de l'école, plusieurs hommes en civil, sans présenter leurs pièces d'identité, ont approché mon mari, ont agité devant lui un soi-disant mandat d’arrêt délivré contre lui et lui ont dit qu'il était en état d'arrestation ».
Mme Pakzamir se dit profondément inquiète pour la vie de son mari. Récemment, au moins six prisonniers sont morts dans des circonstances suspectes dans les prisons de Téhéran et de la ville d’Arak, dans le centre de l’Iran. Les autorités affirment qu’ils se sont suicidés.
Habibi purge actuellement une peine de sept ans et demi dans la tristement célèbre prison du Grand Téhéran (GTP), à Fashafouyeh. Il a été reconnu coupable de « rassemblement » et de « collusion contre la sécurité de la République islamique ». Lorsqu'il sera libéré, il sera soumis à une interdiction de voyager de deux ans et à deux ans d'interdiction de participer à des syndicats et à des partis politiques, ainsi qu’à74 coups de fouet.
En attendant, le ministère de l'Education aurait cessé de payer son salaire mensuel.
Les syndicats français ont également envoyé une copie de leur lettre au président Hassan Rohani, à l’Ayatollah Sadeq Amoli Larijani, responsable du pouvoir judiciaire de la République islamique, et à l’ambassadeur iranien en France, en insistant : « Nous demandons instamment la libération de tous les militants, y compris Ismail Abdi et Mahmoud Beheshti Langaroudi, tous des enseignants emprisonnés dont les activités se limitent au travail syndical des enseignants et à la défense des droits légaux des salariés.
La lettre souligne que l’affaire Habibi n’est qu’un exemple de la persécution que subissent les syndicats privés en Iran.
Citant les proches d’Habibi, la lettre mentionnait : « Habibi s’est vu refuser des soins médicaux urgents et a été maltraité par les autorités pénitentiaires ».
Plus tôt le 8 août, l'IASWI a rapporté que « selon les membres de la famille qui lui ont rendu visite, Habibi souffre de douleurs intenses à la poitrine et au niveau des côtes, dues aux coups et chocs sévères infligés à son corps. Il a également une grande ecchymose visible sur le dos, car il a été traîné sur l'asphalte de la rue par des agents secrets. Il a besoin d'un examen immédiat des zones blessées, mais les autorités publiques ne l'ont pas conduit à l'hôpital ».
Les syndicats français, entre-temps, disent qu’ils tiennent l’ayatollah Khamenei responsable de la santé et du bien-être de M. Habibi.
Les organisations internationales de défense des droits humains, notamment Amnesty International (AI), le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI), Human Rights Watch (HRW), l'Organisation internationale pour l'éducation et l’Union des syndicats britanniques ont largement condamné La répression accrue de la république islamique d’Iran contre les droits humains et les militants syndicaux, exigeant que Téhéran libère immédiatement ces individus, en particulier ceux dont les traitements sévères en captivité ont été documentés.
La République islamique ne reconnaît pas les syndicats indépendants et traite leurs militants comme des dissidents dirigés par des « ennemis étrangers », code utilisé par le régime pour désigner les États-Unis.
Source : Les droits de l’homme en Iran

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