Radio Farda - Sur cette photo de décembre 2016, on voit apparaître derrière le président Hassan Rohani la « Charte des droits des citoyens », qui est demeurée théorique, alors que la répression se poursuit.
Les agents des services du renseignement iranien ont arrêté vendredi 31 août deux avocats des droits humains, Payam Dorfeshan et Farrokh Forouzan, a rapporté l'avocat Mohammad Najafi sur sa page Facebook.
Dorfeshan et Keykhosravi sont les avocats de la défense de la famille de Kavous Seyed Emami, un environnementaliste mort en prison en février dernier. Le gouvernement iranien a affirmé qu'Emami s'était suicidé alors que sa famille et ses avocats ont exclu la probabilité d’un suicide. Les militants des droits humains ont déclaré que la cause de la mort d'Emami pouvait être la torture ou la pression psychologique en détention.
Les deux avocats ont été arrêtés alors qu’ils rendaient visite à la famille d’Arash Kaykhosravi, avocat des droits humains, arrêté la semaine dernière avec deux autres avocats, Qasem Sholeh-Sadi et Massoud Javadieh devant le Parlement iranien, tandis qu’ils protestaient contre la violation des droits civils de la part du Gouvernement iranien.
Aucune raison n'a été donnée pour l'arrestation des deux avocats. Les nouvelles arrestations portent à plus de dix le nombre d'avocats iraniens des droits humains emprisonnés à Téhéran.
Abdolfattah Soltani, Mohammad Ali Dadkhah, Mohammad Seyfzadeh, Sara Sabbaghian et Maryam Kian Ersi ont également été jetés en prison en Iran pour avoir défendu les droits humains.
Les autorités iraniennes ont également emprisonné Zeinab Taheri, l'avocate des soufis gonabadi au début de cette année et l'ont libérée sous caution plus tard. L’autre avocat des soufis, Mostafa Daneshjou, se trouve également en prison depuis le mois de juillet.
Par ailleurs, les autorités iraniennes ont pris des mesures contre des défenseurs des droits humains et des militants tels que Narges Mohammadi, défenseuse des droits humains et Farhad Meysami, défenseur des droits humains, arrêté le 1er août en raison de sa protestation contre les lois sur le hijab.
Des défenseurs internationaux des droits humains tels qu'Amnesty International et Human Rights Watch ont fait part des pressions croissantes du gouvernement iranien sur les avocats et défenseurs des droits humains depuis que le président Hassan Rohani a pris ses fonctions de président en 2013 en Iran.
Le 17 août, Sarah Leah Whitson, directrice de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient, a déclaré que « les autorités iraniennes ne tiennent manifestement pas compte des droits légaux des défenseurs des droits humains tels que la célèbre avocate Nasrin Sotoudeh », qui est en prison depuis mai dernier.
Le HRW a appelé les autorités iraniennes à libérer immédiatement l'avocate Nasrin Sotoudeh, affirmant que son arrestation et les nouvelles accusations portées contre elle révèlent que « le système judiciaire iranien criminalise l’activisme des droits humains ».
Selon Human Rights Watch, « apparemment, ce que les autorités craignent fortement, c’est de prôner le respect des droits humains ».
Le ministère du renseignement sous le président Hassan Rohani « a tenté de se présenter aux iraniens comme une agence de sécurité plus « clémente », mais comme l’Organisation du renseignement des pasdarans, il fait partie intégrante des mesures répressives contre les défenseurs des droits humains ».
Par ailleurs, un rapport d’IA publié en 2017 a déclaré : « Les autorités iraniennes ont mené une répression féroce contre les défenseurs des droits humains depuis que Hassan Rohani est devenu président, diabolisant et emprisonnant des militants qui défendent les droits du peuple ».
« Dans plusieurs affaires, des personnes ont été condamnées à de longues peines d’emprisonnement, parfois supérieures à dix ans, pour des actes qui ne devraient même pas être considérés comme des crimes. Celles-ci incluent le contact avec l’Union Européenne et les associations syndicales et les groupes de défense des droits humains basés en dehors de l'Iran - y compris Amnesty International ».
Les médias iraniens qualifient souvent les activistes d’ « agents étrangers » et de « traîtres », a ajouté Amnesty International.
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