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samedi 6 octobre 2018

Amnesty International : l’exécution d’une victime de violences domestiques en Iran est odieuse

 l’exécution d’une victime de violences domestiques en Iran est odieuse
Amnesty International a qualifié d' « odieuse » l'exécution par l'Iran d'une femme kurde de 24 ans, qui était victime de violences domestiques et sexuelles.
Zeinab Sekaanvand, qui a été exécutée mercredi matin à la prison centrale d'Oroumieh, dans la province d'Azerbaïdjan occidental, avait été condamnée à mort en application du « Ghessas » (droit du talion) en octobre 2014 au terme d'un procès qu'Amnesty International a qualifié de « gravement injuste », où elle a été condamnée pour le meurtre de son mari à 17 ans seulement.

Sekaanvand avait été arrêtée en février 2012 et détenue pendant 20 jours dans un poste de police, où elle a été torturée par des agents. Elle a « avoué » qu'elle avait assassiné son mari, qu'elle avait épousé à seulement 15 ans, après avoir subi des mois de violence verbale et son refus de divorcer.
Elle n'a pas eu accès à un avocat jusqu'à la dernière séance de son procès, au cours duquel elle s'est rétractée et a dit au juge que le frère de son mari, qui l'avait violée à plusieurs reprises, avait commis le meurtre et lui avait dit que si elle était accusée, elle serait graciée.
Les autorités ont ignoré les violences domestiques et sexuelles, refusant d'enquêter, et l'ont condamnée à mort.
Philip Luther, directeur de la recherche et du plaidoyer d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a affirmé dans une déclaration : « L'exécution de Sekaanvand est une démonstration écœurante du mépris des autorités iraniennes pour les principes de la justice pour mineurs et du droit international relatif aux droits humains. Zeinab n'avait que 17 ans au moment de son arrestation. Son exécution est profondément injuste et montre le mépris des autorités iraniennes pour le droit des enfants à la vie. Le fait que sa condamnation à mort ait fait suite à un procès manifestement inéquitable rend son exécution encore plus scandaleuse. »
Amnesty International, qui s'oppose à la peine de mort dans tous les cas, a souligné que le régime iranien a exécuté au moins cinq délinquants juvéniles cette année seulement et a expliqué que les mollahs le font souvent avec un court préavis, afin de minimiser les protestations publiques et les campagnes internationales.
En vertu du droit international, c'est un délit de condamner à mort une personne âgée de moins de 18 ans, et Amnesty International a appelé le régime à cesser de condamner à mort des mineurs délinquants, à commuer toutes les peines de mort existantes et à mettre fin une fois pour toutes à l'application de la peine capitale.
Malheureusement, le régime ne le fera pas. Ce n'est qu'après la disparition du régime que le peuple iranien pourra supprimer la peine de mort et toutes les autres formes de peines cruelles et inhabituelles.

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