CSDHI - Reza Khandan, le mari de l'avocate iranienne emprisonnée en Iran, Nasrin Sotoudeh, a été accusé de délits contre la sécurité nationale pour avoir soutenu pacifiquement son épouse et le droit des femmes à comparaître en public sans hijab.
Khandan, qui, tout comme son épouse est également un défenseur des droits humains, a été accusé de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et de « promotion du non-respect du hijab », a déclaré son avocat, Mohammad Moghimi, dans un post Instagram.
« Aujourd'hui, le 6 octobre 2018, mon client m'a contacté depuis la prison d'Evine et m'a informé que les autorités avaient tenté de le transférer devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire pour un procès, mais il leur a sagement rappelé qu'en vertu de la loi, lui et son avocat auraient dû en être informés au moins une semaine à l'avance et, par conséquent, il a refusé de se présenter devant tribunal », a écrit Moghimi.
Khandan est en détention depuis le 4 septembre, après avoir été arrêté pour avoir publié sur Facebook une série de rapports sur l’affaire de son épouse emprisonnée.
Les autorités de la prison d’Evine à Téhéran, où le couple est détenu dans des quartiers séparés, ont également menacé d’arrêter Giti Sotoudeh, la soeur de Nasrin Sotoudeh, après avoir protesté contre son interdiction de rendre visite à l’avocate.
On a rappelé à Giti Sotoudeh l'interdiction qui avait été imposée à Nasrin Sotoudeh en septembre 2018 après qu’elle ait refusé de recevoir ses visiteurs, vêtue d’un hijab, quand elle s’est rendue à la prison le 7 octobre.
« Lorsque la sœur de Mme Sotoudeh s'est opposée à cette situation, elle a été menacée d'arrestation », a déclaré la source qui a requis l'anonymat, craignant des représailles contre la famille Sotoudeh pour s'être exprimée, au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI).
Sotoudeh est emprisonnée depuis le 13 juin 2018, lorsque des agents de sécurité l'ont emmenée de son domicile à la prison d'Evine à Téhéran. Une fois à l'intérieur de la prison, elle a appris qu'elle purgerait une peine de cinq ans d'emprisonnement prononcée par contumace par le juge Mohammad Moghiseh en 2015 et qu'elle faisait face à de nombreuses autres accusations.
Le 29 septembre, l'un de ses avocats, Payam Derafshan, a annoncé qu'il avait intenté une action en justice contre le juge Moghiseh, responsable de la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran et contre le juge qui présidait l'affaire de Sotoudeh, l'accusant de l’avoir condamnée illégalement.
Considéré comme un juge qui se plie aux souhaits des représentants de l'État et des agences de sécurité dans les affaires impliquant des accusations politiques, Moghiseh est également responsable de la condamnation de nombreux militants pacifiques, dissidents et minorités à de longues peines de prison pour des accusations de sécurité nationale inventées de toutes pièces.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran, le 9 octobre 2018
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