Pages

jeudi 15 novembre 2018

Iran : Trois écrivains frappés de nouvelles accusations


crivains association PEN iranReza Khandan (Mahabadi) (à gauche) et Keyvan Bazhan (à droite) et Bektash Abtin (au centre). Reza Khandan (Mahabadi) et Keyvan Bazhan, deux membres du centre iranien de l’Association internationale PEN, et Bektash Abtin, l’un des inspecteurs du centre, font face à de nouvelles accusations pénales qui ont doublé le montant de leur caution.

Accusés auparavant de « propagande contre le régime » avec une caution de 50 millions de tomans (environ 2919 euros), les trois hommes ont récemment été convoqués devant la 7e division du bureau du ministère public d'Evine pour lecture des nouvelles accusations portées contre eux : « rassemblement et collusion avec intention de porter atteinte à la sécurité nationale » et « incitation des femmes iraniennes à la dépravation ». Une source bien informée a déclaré à HRANA que l'enquêteur de l’affaire avait augmenté leur caution à 100 millions de tomans (environ 5839 euros).
Mahabadi a déclaré à propos de la nouvelle accusation : « D'après ce que nous avons appris de l'enquêteur de l’affaire, certains responsables ont jugé que la « propagande contre le régime » était une accusation trop légère pour nous et a demandé à l'enquêteur de rappeler l'affaire et d'ajouter plus d’accusations ». Il a ajouté que ses camarades et lui-même avaient nié les accusations et exigé des preuves.
Les trois accusés ont été informés de leurs accusations de « propagande contre le régime » en août. HRANA a fait état, le 2 août 2018, de la convocation au tribunal de Bektash Abtin - poète, cinéaste et ancien membre de l’Association Internationale PEN - devant la branche 7 du bureau du procureur d'Evine. Khandan et Bazhan ont reçu leurs assignations respectives, le 26 juillet, leur donnant un préavis de trois jours pour se présenter au même endroit.
En juin 2018 et dans une affaire distincte, le tribunal révolutionnaire de Karaj, division 2, a condamné Abtin pour propagande contre le régime, le condamnant à trois mois de travaux forcés au sein de l’organisation de la protection sociale d’Iran et à une amende de 5 millions de tomans [environ 619 euros]. Une cour d'appel a, par la suite, annulé la peine de travaux forcés.
Des agents du ministère du renseignement ont également arrêté Abtin pendant trois jours consécutifs en 2015, l'interrogeant au sujet de son travail de réalisateur, de son appartenance au CIW et de sa participation aux manifestations de 2009 après les élections.
Le Centre iranien PEN est une organisation non gouvernementale créée en 1968 dans le but d’unir les écrivains, les traducteurs et les rédacteurs en chef contre la censure. C'est une filiale de « PEN International ». Depuis sa création, et en particulier dans les années 80 et 90, les autorités iraniennes ont poursuivi leurs membres, en ayant recours à la répression, aux poursuites judiciaires et aux assassinats ciblés. Les membres Mohammad Jafar Pouyandeh et Mohammad Mokhtari ont été tués par le ministère iranien du renseignement dans les « meurtres à la chaîne » de la fin des années 80 et du début des années 90.
Source : HRANA, le 5 novembre 2018

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire