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mercredi 7 novembre 2018

Les prisonniers politiques de Zahedan, en Iran, souffrent de froid, de faim et de harcèlement


zahedan prison iran Les prisonniers politiques de la prison de Zahedan en Iran continuent de subir des mauvais traitements de la part du personnel pénitencier, le harcèlement de leurs familles par les autorités, la malnutrition, la négligence médicale, des restrictions arbitraires et des températures extrêmes dans une prison surpeuplée sans système de climatisation.

Les travaux de construction et de réparation dans deux quartiers durent depuis l'année dernière et ont exacerbé les problèmes de surpopulation de la prison, où de nombreux détenus passent la nuit à l'étage.
Une source proche a déclaré que le personnel des salles de visite et le bureau de contrôle du juge ne se gène pas de dénigrer les parents qui rendent visite aux prisonniers, et il a déclaré que le secrétaire du juge avait un comportement particulièrement hostile envers les invités. Le personnel des salles de visite aurait approuvé un protocole d’inspection des visiteurs suffisamment puissant et inopportun pour dissuader un certain nombre de membres de la famille de revenir.
Déprimés par les mauvais traitements infligés aux membres de leur famille, certains détenus souffrent de troubles de l'humeur, commencent une grève de la faim ou tentent de se suicider.
« Certains membres du personnel pénitencier, comme Haji Keykhah, font l’objet d’une promotion chaque année, malgré les mauvais traitements infligés aux prisonniers et les antécédents de mauvaise conduite sexuelle », a déclaré à HRANA, un prisonnier de Zahedan, récemment libéré après 20 ans. « Khalili (ancien membre du personnel) et Mohsen Khajeh sont deux autorités qui incitent les affrontements entre prisonniers et membres du personnel. Chacun a son propre groupe de copains qui font de la contrebande de stupéfiants dans la prison ».
De nombreux détenus du service politique se voient refuser les permissions, alors qu'ils sont légalement habilités à en prendre. L'inspecteur Ghouchi, chef d'établissement, aurait utilisé la promesse d’accorder des permissions, pour extorquer des prisonniers désespérés.
Alors que l'hiver approche, le manque de matériel de chauffage rend la vie insupportable pour les prisonniers, dont certains se sont donné beaucoup de mal pour acheter leurs propres appareils de chauffage - seulement pour se les faire confisquer par les autorités pénitentiaires, qui les ont réutilisées pour leur propre usage dans des bureaux administratifs.
Les 3 000 détenus de Zahedan qui souhaitent recevoir des soins médicaux doivent faire la queue pour voir un généraliste, pendant les 20 minutes où celui-ci est présent chaque jour en prison. Un psychiatre se rend deux fois par mois pour un laps de temps très restreint, tandis que les dentistes et les ophtalmologistes ne viennent jamais.
Un prisonnier récemment libéré qui travaillait à la cafétéria et à la boutique de la prison a déclaré à HRANA que la cafétéria pourvoit son personnel avec des prisonniers payés entre 100 et 200 tomans [environ 5 à 10 euros] par mois, « pour cuisiner des repas de très mauvaise qualité ». Le magasin de la prison, qui ne stocke que de la lessive et du liquide pour lave-vaisselle, n’apporte rien au régime des prisonniers affamés.
Zahedan est la capitale de la province du Sistan-Baloutchistan située dans le sud-est du pays, à la frontière du Pakistan et où réside la minorité balouche d’Iran.
Source : Les Militants des droits de l'homme en Iran - 28 octobre 2018

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