Pages

lundi 12 novembre 2018

Les survivants du séïsme de 2017 en Iran sont toujours sans abri, une année plus tard


survivants tremblement de terre iran Un an s'est écoulé depuis qu'un très fort séisme a frappé les provinces occidentales de l'Iran, faisant plus de 600 morts et des milliers de blessés. Le séisme a endommagé 10 villes et 1 930 villages et plus de 100 000 logements.

Les villes de Qasr-e Shirin, Sarpol-e Zahab et Salas-e Babajani ont été les plus touchées. Dans la commune de Dalahu, à Kermanshah, selon le gouverneur local, certains villages ont été complètement détruits.
Après presque un an, les conditions de vie sont devenues très difficiles pour les survivants qui sont depuis, sans abri car les autorités continuent à ne pas apporter l'aide dont ils ont besoin et qu'ils méritent.
Les médias iraniens dirigés par l’État diffusent des reportages choquants dans lesquels beaucoup de personnes n’ont toujours pas de logement convenable et sont forcées de s’abriter dans des cimetières.
Une jeune femme qui a été contrainte de vivre dans des conditions déplorables, a déclaré en pleurant : « Je suis malade et fatiguée de cette vie. Deux fois, j'ai tenté de me suicider pour mettre un terme à cette vie. J'aimerais pouvoir mourir et être soulagée d’être débarrassée de tant de douleur. Je ne peux rien faire. Je suis malade moi-même. Cet enfant est malade aussi. Son traitement coûte 150 000 toumans (3.15 euros) par jour et je jure devant Dieu que je n’ai pas cet argent ».
Ceux qui ont été forcés de vivre dans le « cimetière Mir Ahmad » ont déclaré que les autorités n’y prêtaient pas attention, une femme affirmant qu’elle devait « partager sa vie avec des morts » et vivre dans des conditions extrêmement lamentables dans un cimetière malgré qu’elle souffre de nombreuses maladies.
La femme de 60 ans qui a subi une opération à cœur ouvert après le tremblement de terre a déclaré : « Je dors ici dans le cimetière avec les morts. Mais ils ne nous y autorisent pas. Maintenant, ils nous disent : « Vous devez partir d'ici », et « Nous voulons raser ce lieu avec un bulldozer et construire le marché Ahmad-bin-Es’haha ! ». Il n’y a même pas une goutte d’eau chaude pour nous baigner. Nous n'avons reçu aucune aide du gouvernement. Rien ! »
Dans une interview accordée à l’agence de presse iranienne ILNA, le 14 septembre, le président du conseil municipal de Sarpol-e Zahab a accusé l’administration de l’inaction de Hassan Rohani et a expliqué que c’était la raison pour laquelle certains citoyens vendaient leurs reins.
Il a ajouté : « La situation mentale des citoyens est très inquiétante. L’hygiène et l’assainissement sont très insuffisants et la municipalité ne nous a pas encore donné d’argent pour faire quoique ce soit. J'aimerais que le ministère de l'intérieur dise quels services il a fournis à une ville comme Sarpol-e Zahab ».
Le 5 septembre, l'agence de presse, Irna, écrivait à propos de la situation du logement : « Les familles frappées par le tremblement de terre avec des membres malades ou âgés ou des enfants en bas âge sont davantage concernées, car si elles ne réussissent pas à construire leurs abris, elles devront passer un second hiver froid dans des maisons et des logements de fortune en Conex, sans parler de la chaleur estivale qu’ils doivent supporter en ce moment ».
Et bien que la situation soit loin d’être normalisée, les promesses du gouvernement se sont révélées creuses. L'agence de presse officielle ICANA a rapporté le 7 novembre 2018 que les équipes chargées d'aider la population l’ont laissée seule.
Les entrepreneurs employés pour reconstruire les zones sinistrées ont abandonné leurs projets et les banques n’accordent pas de prêts aux victimes du séisme. Certaines des victimes doivent vivre sous des tentes par temps glacial.
« À leur arrivée, de nombreuses agences qui se sont rendues dans la région ont posé des banderoles dans la ville pour indiquer qu'elles resteraient près des victimes du séisme jusqu'à la fin et les aideraient. Malheureusement, de nombreuses agences ne sont pas restées dans la région et ont déclaré vouloir partir », a déclaré le président du conseil municipal de Sarpol-e Zahab.
Selon Parviz Fattah, président du Comité de secours, cité par l'agence de presse officielle Tasnim, le 14 janvier, le gouvernement n'a pas accordé de prêts gratuits, ce qu'il avait promis aux victimes du séisme.
Sarpol-e Zahab a été l’une des régions les plus durement touchées par le séisme. La plupart des villages de Sarpol-e Zahab n'ont pas d'eau potable. 80 % des infrastructures de la ville ont été endommagées ou détruites. La municipalité ne fournit aucun service et les habitants ont déblayé les décombres à leurs propres frais, en payant 2 millions de toumans (42 euros) pour la location de pelles mécaniques.
La Fondation de l’habitat était censée faire ce travail, mais a annoncé qu'elle ne pourrait pas le faire. Seulement 20 % de la population habitent dans leur propre maison, mais ils préféreraient vivre dans des caravanes à cause des répliques répétées. Certains sont prêts à vendre leurs reins pour reconstruire leurs maisons. On peut imaginer la situation des femmes et des enfants dans de telles conditions.
Source : Les droits de l’homme en Iran

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire