Par Firouz Mahvi*
Le journal britannique The Guardian a publié un article de 3 pages ciblant l'opposition démocratique iranienne, les Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI). L'auteur Arron Merat, citoyen irano-britannique et apologiste bien connu de la République islamique d'Iran, a beaucoup travaillé pour attaquer l'opposition et a rédigé de nombreux articles encourageant le tourisme en Iran comme « destination incontournable ».
L'article du Guardian est un recueil d'allégations sans fondement, inventé et diffusé par le ministère iranien du Renseignement, et ne répond pas aux normes minimales d'un article juste et objectif. Ce n'est qu'une nouvelle tentative de diabolisation de la seule opposition organisée et sérieuse aux mollahs.
L'OMPI a été fondée il y a 54 ans par trois jeunes étudiants mécontents de la répression et de la corruption de la dictature du Shah. Pendant la révolution anti-monarchie de 1979, plus tard détournée par l'ayatollah Khomeini et les islamistes, les membres survivants de l'OMPI, au nombre de moins de 100, ont été libérés de prison et, sous la direction de Masoud Radjavi, sont rapidement devenus le plus grand parti politique d'Iran. Ils ont boycotté le référendum sur la Constitution, qui contenait une clause donnant un pouvoir absolu au Guide suprême Khomeini. Cela a suffi à justifier un massacre sanglant par les mollahs.
L'OMPI a réussi à se reconstruire. Lorsque les récentes manifestations nationales ont commencé en décembre 2017, le Guide suprême actuel a reconnu le rôle moteur de l'OMPI et de ses « unités de résistance » dans les manifestations, qui se sont étendues aux 31 provinces.
Il existe de nombreux groupes « d'opposition » iraniens en Europe et aux États-Unis, mais il n'y a qu'une seule opposition organisée en Iran et à l'étranger, l'OMPI, et c'est elle que les mollahs craignent. Téhéran dépense des millions de dollars pour une campagne de diffamation massive dans le monde occidental, diffusant des articles comme celui paru dans The Guardian. Les rassemblements annuels de la coalition politique, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), dont l'OMPI est membre, attirent 100 000 sympathisants venus du monde entier à Paris.
Selon les services de renseignement européens et américains, l'OMPI est également la cible principale des espions du régime iranien. Un récent complot terroriste d'attentat à la bombe contre le rassemblement de Paris le 30 juin 2018 a été déjoué, et un diplomate iranien contrôlant deux agents irano-belges armés de 500 g d'explosifs a été arrêté. Ils seront bientôt jugés en Belgique.
Le programme politique du CNRI, la seule véritable alternative au régime, promeut un Iran laïque et démocratique, axé sur les droits des femmes, et a été approuvé par des milliers de parlementaires des pays démocratiques.
Lorsque The Guardian imprime un article aussi partial contre ce mouvement d'opposition, il ne fait que se discréditer, décevoir des lecteurs comme moi qui considéraient le Guardian comme un journal progressiste et sérieux, sans jamais imaginer qu'il s'abaisserait au point d'imprimer des paroles en faveur de mensonges et d'allégations aussi répugnantes.
Le régime théocratique des ayatollahs ne sera pas sauvé par ces vaines tentatives. Un soulèvement national de protestations et de grèves se poursuit, et les unités de résistance de l'OMPI se répandent malgré la répression et de nombreuses arrestations. L'économie s'effondre. Le peuple iranien est prêt au changement et n'acceptera plus de participer au jeu des factions réformistes versus la ligne dure. Rappelons que sous le président « modéré » Rohani, l'Iran détient le record mondial des exécutions. C'est pourquoi l'Occident devrait se ranger du côté de l'opposition démocratique en Iran pour atténuer les souffrances de la population.
*Firouz Mahvi est un membre du Conseil national de la Résistance iranienne.
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