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mardi 11 décembre 2018

Les deux jambes d’un prisonnier politique fracturés sous la torture

Pendant quatorze ans de prison, Davoudi a été malmené d’une prison à autre, de Téhéran à Ahwaz pour finir exilé dans la prison de Zahedan
Arjang Davoudi a eu les deux jambes fracturées à la prison centrale de Zahedan, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan (sud-est de l’Iran), indique-t-on des sources bien informées. Ce prisonnier politique a été projeté des escaliers avant d’être rué de coups par les gardes, précisent les mêmes sources.
Davoudi a été exilé de Téhéran à la prison de Zahedan en janvier dernier. Depuis, il a été enfermé dans une cellule individuelle de la quarantaine de ce centre de détention et a régulièrement subi des graves sévices corporels.
Le détenu qui menait une grève de la faim en signe de protestation contre ce traitement inhumain, a récemment été convoqué au bureau du chef de la prison. Alors qu’on l’emmenait pieds et poings enchaînés au bureau du chef de la prison, l’un des lieutenants de ce dernier, a projeté Davoudi, 65 ans, des escaliers du second étage.
À cause de cette chute, Davoudi a eu une fracture au fémur droit et au tibia gauche. La chute a également entraîné une luxation de l’épaule et des contusions de la moelle épinière.
Selon un premier diagnostic, le détenu ne retrouvera pas sa motricité initiale jusqu’à la fin de ses jours. Les diagnostics médicaux ont montré qu'il ne pourra pas marcher pour le reste de sa vie. À l’heure actuelle il peut à peine se déplacer avec l’aide d’un déambulateur.
Davoudi supporte ces douleurs alors qu'il est détenu dans une cellule sombre et sale de la section de quarantaine de la prison, qui n’a pas accès à la lumière du soleil et qui n’a jamais été désinfectée.
Il souffre également d’insuffisances cardiaques et de troubles dermatologiques dus aux circonstances de sa détention.
Enseignant, Arjang Davoudi, a été arrêté en 2003 devant l’Université de Téhéran, avant d’être condamné par un tribunal à quinze ans de réclusion, 74 coups de fouet et cinq ans de privation des droits sociaux. Le principal acte d’accusation retenu contre ce militant politique est " d’avoir insulté le Guide suprême Ali Khamenei, ainsi que d’autres responsables du pouvoir en place ".
Pendant quatorze ans de prison, Davoudi a été malmené d’une prison à autre, de Téhéran à Ahwaz pour finir exilé dans la prison de Zahedan.
Pendant toutes ces années, ce prisonnier politique a continué de contester les méthodes répressives de la République islamique et il a notamment mené à plusieurs reprises des grèves de la faim pour protester contre les conditions de détention de lui-même ou d’autres détenus politiques. Il a également envoyé à plusieurs reprises des messages de soutien aux Moudjahidine du peuple.
Davoudi avait précédemment décrit les conditions brutales de son incarcération dans une lettre ouverte et avait demandé aux instances internationales des droits de l'homme d'inspecter les prisons de l'Iran.

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