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vendredi 25 janvier 2019

Iran : Une énorme caution fixée à des écrivains iraniens entraîne leur incarcération


écrivains iraniens détention iranL’Association des écrivains iraniens (IWA) a vivement protesté contre la décision des autorités judiciaires d’imposer des cautions énormes et inabordables à trois de ses membres inculpés, ce qui a entraîné leur détention en Iran.
Dans une déclaration publiée le mardi 22 janvier, IWA a déclaré que la caution de Bektash Abtin, Kayvan Bazhan et Reza Khandan Mahabadi « est inacceptable » et qu’ils devraient être libérés immédiatement.

L’importante caution fixée à Abtin, Bazhan et Khandan Mahabadi a été prononcée après que le juge ait rejeté d’éminents avocats, Nasser Zarafshan et Mme Razieh Zaydi, pour représenter les écrivains inculpés.
« Immédiatement après avoir rejeté les avocats proposés, le juge a décuplé le montant de la caution, qui est passé d'un milliard à dix milliards de rials (soit, 209 641 euros), et a ordonné aux suspects de se défendre eux-mêmes », précise le communiqué.
Rejetant la décision du juge comme "violant" les droits des trois condamnés, l'IWA a également protesté contre l’emprisonnement des trois écrivains dans la tristement célèbre prison d'Evine, à Téhéran.
Les auteurs ont d'abord été accusés de « propagande contre le régime » puis de deux accusations plus graves, de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et d' « encouragement à la corruption et à la prostitution des femmes », a noté le communiqué.
Par ailleurs, l'agence de presse officielle du président Hassan Rohani (IRNA) a rapporté mercredi 23 janvier qu'un autre écrivain, Yashar Soltani, avait été reconnu coupable et condamné à cinq ans d'emprisonnement pour avoir rapporté de fausses informations et insulté des institutions dirigées par l'État.
Yashar Soltani, directeur général et rédacteur en chef du site Web d’actualités Memari (Architecture), a été arrêté en septembre 2016 à la suite de la publication d'une série d’informations déclassifiés impliquant le Bureau de l'inspection générale sur le transfert controversé de propriétés de la municipalité de Téhéran à plusieurs personnes.
Abtin, Bazhan et Khandan Mahabadi, poursuivis en justice par le ministère du renseignement du Président Rohani, auraient été accusés de « propagande » contre l'établissement islamique, de publication d'un journal « illégal » et de publication de son bulletin d'information interne « Andisheh Azad », Free Thought.
Plus tôt, l'affichage d'une photo d'un homme blessé par la police sur son compte Instagram avait coûté au poète et cinéaste iranien Baktash Abtin trois mois de travaux collectifs pour le compte de l’organisme officiel de protection sociale et une amende de cinquante millions de rials (environ 1 200 dollars, soit 1057 euros).
« Le visage de Mazdak était blessé et il avait les joues et les côtes cassées », a déclaré Abtin au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI), le 7 juin 2018. « Lorsque j'ai posté sa photo sur mon compte Instagram, cela a attiré beaucoup d'attention et cela a été largement partagé sur internet. Quelques jours plus tard, le tribunal révolutionnaire de Karaj m'a assigné pour « propagande contre l'État ».
Mazdak Zarafshan a été blessé par la police le 2 décembre 2016, après avoir tenté d'interrompre avec violence un service commémoratif en l'honneur d'écrivains iraniens assassinés en 1998, a rapporté la commission du CDHI.
Mazdak Zarafshan est le fils de l'éminent avocat iranien, Nasser Zarafshan, qui a purgé cinq années de prison en Iran pour avoir représenté les familles des dissidents assassinés dans les années 1990 dans le cadre de ce que l'on a appelé les « meurtres à la chaîne ».
L'Association des écrivains iraniens (IWA) a été créée en 1968 sous le règne de Shah Mohammad Reza Pahlavi. Cependant, après l’instauration de la République islamique en Iran, elle n’a jamais été officiellement reconnue et toujours soumise à la pression d’agents du renseignement.
Mohammad Mokhtari et Mohammad Jafar Pouyandeh, membres éminents de l'IWA, ont été assassinés par les agents de la République islamique au cours d'une série de meurtres connus sous le nom de « meurtres à la chaîne ou en série en 1998 ».
Source : Radio Farda - 23 janvier 2019

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