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jeudi 31 janvier 2019

L'Iran continue de prononcer des peines cruelles contre les voleurs


peines cruelles iranUn homme âgé de 27 ans a été condamné à trois ans de prison et à 74 coups de fouet pour avoir le « vole d'un poulet » dans la ville de Laly, dans la province du Khouzistan, dans le sud-ouest du pays.
Cité par l’agence de presse de la justice, Mizan Online, le responsable du pouvoir judiciaire de la ville a confirmé l’information, le 29 janvier 2019.

« D’une part, le prévenu est poursuivi pour vol et, d’autre part, il a de nombreux antécédents de vols, de délits liés à la drogue et de perturbation de l’ordre public », a déclaré le responsable du pouvoir judiciaire.
L’Iran traverse une grave crise sociale provoquée délibérément par le régime ou due à sa mauvaise gestion : la pauvreté, la toxicomanie, le travail des enfants, les mendiants et même le « peuple des tombes », qui devrait être ajouté aux dictionnaires anglais comme la nouvelle expression utilisée par les iraniens pauvres qui se servent des tombes vides comme maison ou abri pour dormir.
Plutôt que de remédier aux problèmes sociaux qui sont à l’origine de nombreux actes délictueux dans la société, le régime iranien insiste pour que des sanctions inhumaines soient appliquées.
La séparation des membres est l’une des sanctions imposées par le régime aux voleurs qui ont eu recours au vol comme ultime solution pour surmonter leur misère et joindre les deux bouts.
Dans des propos tenus par les médias officiels, le 16 janvier 2019, le procureur général iranien Mohammad Jafar Montazeri a admis que, sous des pressions économiques démesurées, de nombreuses personnes fidèles et pieuses, vivant dans la pauvreté, pourraient être forcées de commettre un vol.
Cependant, Mohammad Jafar Montazeri a critiqué le faible taux d’amputation de la main, tout en reconnaissant que la recrudescence des vols était due à la situation économique catastrophique de l’Iran.
M. Montazeri a déclaré que les voleurs devaient être amputés des mains, mais que « malheureusement, afin de ne pas être condamnés pour des questions relatives aux droits humains par les Nations Unies, nous avons abandonné certaines des lois divines ».
« L'une des erreurs que nous commettons est que nous avons peur des droits humains (propagande) et qu'ils disent que nous traitons les voleurs avec violence », a-t-il ajouté lors d'une réunion avec les commandants de police.
Selon le procureur général iranien, les vols ont augmenté en Iran par rapport à l’année dernière.
Le même jour, Ayoub Soleimani, commandant des pasdarans et commandant adjoint de la force de maintien de l'ordre de la République islamique, a déclaré le même jour qu'il y avait près de 200 000 voleurs et cambrioleurs en Iran, responsables de 60 % - 65 % des vols.
Sur la base des commentaires du procureur général le même jour, si « hudud » est appliqué, un grand nombre de ces voleurs « officiellement reconnus » devront être amputés des mains.
Indépendamment des critiques internationales, le régime n'a jamais hésité à appliquer des peines cruelles en public.
En janvier 2018, les médias locaux ont rapporté qu'un homme de 34 ans avait eu l'une de ses mains, tranchée publiquement, en guise de punition pour avoir volé du bétail au nord-est de la province de Razavi Khorasan.
L'amputation a été condamnée par Amnesty International comme une peine « indiciblement cruelle qui met en lumière le « mépris total des autorités iraniennes pour la dignité humaine ».
Dans un cas particulièrement épouvantable, les autorités de Chiraz ont amputé la main d'un homme reconnu coupable de vol qualifié en avril 2017 avant de l'exécuter pour meurtre dix jours plus tard.
Le 10 octobre 2018, la première branche de la cour pénale du régime iranien à Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran, a ordonné l’amputation de la main d’un prisonnier pour vol. Le verdict devrait être exécuté bientôt.
Dans une déclaration choquante devant le Conseil des droits humains des Nations unies, en octobre 2010, Mohammad Javad Larijani, président du Conseil des droits humains de l'Iran, a nié que de telles punitions soient assimilables à de la torture, prétendant qu'elles sont « culturellement et religieusement justifiées ».
Source : Les droits de l’homme en Iran

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