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mercredi 23 janvier 2019

Répression continue en Iran


répression iranHuman Rights Watch, le 17 janvier 2019 - Les autorités en Iran ont procédé à des arrestations massives arbitraires et à de graves violations de l’application régulière de la loi en 2018 en réponse aux manifestations organisées dans tout le pays pour dénoncer la dégradation des conditions économiques, la perception de la corruption et le manque de libertés politiques et sociales, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui dans son rapport mondial 2019.

Les autorités ont renforcé leur emprise sur l'activisme pacifique, la détention d'avocats, de défenseurs des droits humains et de défenseurs des droits des femmes.
Depuis le 24 janvier, l'Organisation du renseignement du Corps de la Garde révolutionnaire islamique (les pasdarans ou IRGC) a arrêté huit militants de l'environnement : Taher Ghadirian, Niloufar Bayani, Amirhossein Khaleghi, Houman Jokar, Sam Rajabi, Sepideh Kashani, Morad Tahbaz et Abdolreza Kouhpayeh – les accusant – sans fournir de preuve - d'utiliser des projets environnementaux comme couverture pour collecter des informations stratégiques classifiées. Quatre d’entre eux seraient condamnés à la peine capitale. Le 10 février, la famille de Kavous Seyed Emami, un environnementaliste et professeur irano-canadien bien connu, a annoncé sa mort en détention. Les autorités ont affirmé qu'il s'était suicidé, mais elles n'ont pas mené d'enquête impartiale.
« Les dirigeants iraniens accusent le monde de leurs problèmes, mais ne se regardent pas dans le miroir pour réfléchir sur la façon dont leur propre répression systématique contribue à la frustration des Iraniens », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. « L'appareil de sécurité iranien et son système judiciaire répressif et qui ne rend aucun compte constituent des obstacles sérieux au respect et à la protection des droits humains ».
Dans le Rapport mondial 2019 de 674 pages, sa 29e édition, Human Rights Watch a examiné les pratiques en matière de droits humains dans plus de 100 pays. Dans son essai d'introduction, le directeur exécutif Kenneth Roth a déclaré que les populistes qui répandant la haine et l'intolérance dans de nombreux pays, se heurtaient à une résistance. De nouvelles alliances de gouvernements respectueux des droits, souvent incitées et rejointes par des groupes de citoyens et le public, augmentent le coût de l’excès autocratique. Leurs succès illustrent la possibilité de défendre les droits de l’homme – en fait, la responsabilité de le faire - même dans les périodes les plus sombres.
Human Rights Watch a documenté que, depuis 2014, les services du renseignement des pasdarans ont arrêté au moins 14 binationaux et ressortissants étrangers considérés comme ayant des liens avec des institutions universitaires, économiques et culturelles occidentales. Ils sont emprisonnés sur la base de vagues accusations telles que « coopération avec un État hostile », en l’absence de procédure régulière et systématiquement salis par les médias progouvernementaux. Les autorités n’ont pas présenté publiquement de mesure ou des documents précis qui y sont liés et qui soulève la possibilité d’actes répréhensibles.
Les autorités ont arrêté des milliers de personnes lors des manifestations et lors des procès inéquitables entachés de violations des procédures régulières, qui ont imposé des peines sévères, notamment en ce qui concerne l’exercice légitime des libertés. Afin de limiter davantage l’accès des détenus à un avocat, en particulier pendant la période d’enquête, le pouvoir judiciaire a limité la liste des avocats susceptibles de représenter des personnes inculpées de délits contre la sécurité nationale.
Tandis qu'au moins 30 personnes, y compris les forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations de novembre 2018, les autorités iraniennes n'ont pas procédé à des enquêtes fiables sur les décès, dont ceux qui ont eu lieu en garde à vue, ni sur le recours excessif à la force pour réprimer les manifestations.
Toutefois, depuis novembre 2017, le pouvoir judiciaire a mis fin à la plupart des exécutions de personnes reconnues coupables d'infractions liées à la drogue afin de réexaminer leurs affaires conformément à un amendement parlementaire à la loi iranienne sur la drogue qui relevait la barre pour les condamnations à mort. Mais en 2018, les autorités ont exécuté au moins cinq personnes pour des crimes qu'ils auraient commis durant leur enfance.
En décembre 2017 et en janvier 2018, plusieurs femmes ont enlevé leur voile alors qu’elles se tenaient sur des boitiers électriques à travers le pays pour protester contre la loi iranienne sur le hijab. Les tribunaux ont condamné plusieurs d'entre elles à la prison. Des agents des services du renseignement ont également réprimé des manifestations pacifiques contre les lois abusives sur le hijab. Ils ont arrêté Nasrin Sotoudeh, éminente avocate des droits humains, son mari, Reza Khandan, et Farhard Meysami, un autre défenseur des droits humains.
Le gouvernement discrimine les bahaïs et les autres minorités religieuses, y compris les musulmans sunnites, et restreint les activités culturelles et politiques des minorités ethniques azérie, kurde, arabe et balouche du pays.
Les personnes handicapées font face à la stigmatisation, à la discrimination et à un manque d'accessibilité aux services sociaux, aux soins de santé et aux transports en commun. En mars, le parlement a adopté une loi qui augmente les pensions d'invalidité et la couverture d'assurance des services de santé liés à l'invalidité. Mais selon des informations relayées par les médias, le budget 2019-2020 ne pourra pas apporter un financement suffisant pour couvrir les nouveaux avantages. Votre don, déductible des impôts peut aider à mettre un terme aux violations des droits humains et à sauver des vies dans le monde entier.

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