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lundi 18 février 2019

Iran : Le prisonnier politique Mehdi Farahi Shandiz enfermé en isolement


Farahi Shandiz iranLe régime iranien a transféré Mehdi Farahi Shandiz, enseignant et prisonnier politique, détenu dans la prison centrale de Karaj, en isolement, pour avoir scandé des slogans anti-gouvernementaux.

Lundi dernier, alors que Téhéran célébrait le 40ème anniversaire de la révolution de 1979, Mehdi Farahi Shandiz a scandé des slogans pour protester contre les exécutions et les tortures inhumaines perpétrées par le régime iranien depuis sa prise de pouvoir. Les autorités pénitentiaires ont transféré le prisonnier politique du hall 6 en isolement dans le hall 14.
Mehdi Farahi Shandiz, 57 ans, a été condamné à neuf ans de prison pour trois chefs d'accusation distincts d’« insultes du Guide suprême», dont six ans pour des accusations portées contre lui pendant qu'il était en prison.
Le militant syndical, qui travaillait comme professeur dans un lycée privé, a été arrêté pour la première fois lors d'un rassemblement organisé le 1er mai 2009 à l'occasion de la fête internationale du travail au parc Laleh à Téhéran. Il a été libéré neuf mois plus tard après avoir passé la majeure partie de sa détention à en isolement dans la section 209 du ministère du renseignement, à la prison d'Evine.
Il a de nouveau été arrêté en juin 2010 et accusé d’avoir « insulté le Guide suprême ».
Au cours d'une détention d'un mois dans le centre de détention de Kahrizak, dans le sud de Téhéran, Farahi Shandiz a été sévèrement « torturé et agressé », selon des informations rapportées. Il a été libéré sous caution deux mois plus tard.
En mai 2011, la 28ème chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamné à trois ans de prison. Farahi Shandiz a commencé à purger sa peine en janvier 2012 et il est en prison depuis.
La première fois que Farahi Shandiz a été accusé d'avoir « insulté le Guide suprême » (en juin 2010), l’accusation découlait d’une frustration résultant de plusieurs tentatives infructueuses pour récupérer ses effets personnels, qui avaient été confisquées après sa détention lors d'un rassemblement syndical, le 1er mai 2009.
Fatigué et en colère, il a crié « Mort à Khamenei », puis les gardes du tribunal révolutionnaire l'ont arrêté.
Au cours du premier procès tenu en mai 2011, le juge Mohammad Moghisseh a convoqué trois gardes du tribunal révolutionnaire, qui ont déclaré que Mehdi avait crié « mort à Khamenei » et à cause de cela, il avait été condamné à trois ans de prison.
Lorsque Mehdi a été transféré de la section 350 de la prison d’Evine à la section 8, les gardes ont utilisé diverses excuses pour l’envoyer en isolement et le frapper.
Au cours de ces passages à tabac, Mehdi a de nouveau crié « Mort à Khamenei ». Ils l'ont dénoncé et ont ouvert deux autres affaires à son encontre.
Le juge Abolqasem Salavati, qui l'a condamné à trois ans de prison supplémentaire, a approuvé l'un des deux chefs d'accusation retenus contre Farahi Shandiz pour « insulte du Guide suprême ». Le nom du juge du procès qui l'a condamné à trois ans d'emprisonnement supplémentaires pour le troisième chef d'accusation n'est pas connu.
Farahi Shandiz a envoyé un message à l’occasion de la Journée nationale des étudiants iraniens en décembre 2018, dans laquelle il encourageait ses compatriotes à maintenir la flamme des manifestations et des soulèvements.
« Actuellement, sous l'ombre maléfique de la dictature religieuse, ce sont les étudiants qui s'unissent aux travailleurs défavorisés de notre pays en chantant : « Nous sommes les enfants des travailleurs, nous nous tiendrons à leurs côtés », a écrit Farahi Shandiz dans sa lettre. « La dictature religieuse n'a pas d'autre solution que d'arrêter de torturer les travailleurs qui sont descendus dans la rue pour reprendre leurs droits les plus fondamentaux ».
Farahi Shandiz a exprimé son soutien aux étudiants qui ont rejoint les manifestations des travailleurs de Haft Tapeh et de l’aciérie d'Ahwaz afin de les aider à obtenir leurs salaires impayés et à rétablir leurs droits piétinés. « C’est un nouveau chapitre de la création d’une société prospère dans la liberté et l’amour », a écrit Farahi Shandiz.
« Je suis fier de ces étudiants. Je vous encourage à rester fidèle aux principes de liberté et à vous efforcer d’établir une société fondée sur la liberté de pensée et d’expression. Ne laissez pas l’université, le rempart sacré de la liberté, être occupée par des tyrans », a déclaré Farahi Shandiz.
Source : Les Droits de l’homme en Iran

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