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jeudi 14 février 2019

Iran : Très gravement malade, un prisonnier est interdit d'hospitalisation


Arash Sadeghi iran « Ce qui est certain, c’est qu’il doit être hospitalisé de toute urgence ». Arash Sadeghi, un prisonnier politique iranien détenu à Rajaï Chahr, en Iran, a perdu la capacité de bouger son bras droit en raison d'une infection à l'épaule, non soignée, a appris le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI).

« Après la biopsie, le médecin responsable a prescrit des visites mensuelles à l'hôpital pour vérifier sa tumeur et arrêter son développement », a déclaré la source qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité. « Mais le directeur de la prison de Rajaï Chahr trouve toujours une excuse pour empêcher le transfert de Sadeghi à l’hôpital.
« Il ne peut pas contrôler le mouvement de son bras et l'infection à l’endroit de son opération s'aggrave chaque jour », a ajouté la source. « Le médecin de la clinique de la prison a déclaré qu’il devrait être envoyé à l’hôpital pour faire examiner la tumeur. Si elle continue de grossir, il aura besoin d’une chimiothérapie nécessitant une hospitalisation de longue durée ».
Le père du militant des droits civils, Hossein Sadeghi, doit rendre visite à son fils en prison le 13 février.
« L’état d’Arash s’aggrave de jour en jour », a-t-il déclaré au CDHI, le 10 février. « Ce qui est certain, c’est qu’il doit être hospitalisé d’urgence ».
Sadeghi, qui purge une peine de quinze ans d'emprisonnement pour ses activités politiques pacifiques depuis 2016, a subi une biopsie en juin 2018 et un chondrosarcome a été diagnostiqué, une forme rare de cancer qui provoque des tumeurs osseuses, selon une source connaissant très précisément son cas.
La dernière visite de Sadeghi dans un hôpital à l’extérieur de la prison avec des médecins spécialistes a eu lieu en septembre 2018, malgré des demandes répétées de revenir pour un traitement supplémentaire.
Les prisonniers politiques en Iran, y compris les détenus âgés, sont soumis à un traitement sévère, qui inclut souvent le refus de soins médicaux. La menace d'abandon des soins médicaux a également été utilisée comme un instrument d'intimidation à l'encontre des prisonniers qui ont contesté les autorités ou déposé des plaintes.
La permission, généralement accordée aux prisonniers en Iran pour diverses raisons d'ordre familial, personnel ou médical, est systématiquement refusée aux prisonniers politiques en tant que forme de sanction supplémentaire.
La source a déclaré au CDHI que, après que Sadeghi eut refusé d’être transporté à l’hôpital dans un uniforme carcéral qu’il n’était normalement pas obligé de porter, les autorités pénitentiaires lui avaient dit qu’il ne serait plus jamais autorisé à se rendre à l’hôpital.
Les autorités lui ont également dit qu'il était puni pour avoir manqué de respect aux gardes qui l'avaient accompagné lors de la dernière visite à l'hôpital.
L’Organisation carcérale iranienne et le pouvoir judiciaire sont responsables de la sécurité et du bien-être de tous les détenus placés en détention par l’État. Aux termes de l'article 120 des procédures pénitentiaires officielles, « le responsable de l'infirmerie de la prison est tenu de… s'assurer qu'il reçoit des soins adéquats de la part des médecins et des infirmières, et il doit superviser entièrement et en permanence le bon régime alimentaire et le rétablissement du patient ».
Selon les normes minimales des Nations Unies pour le traitement des détenus, auquel tous les États membres de l’ONU sont censés se conformer, « les détenus malades nécessitant un traitement spécialisé seront transférés dans des établissements spécialisés ou des hôpitaux civils ».
Pourtant, aucun responsable iranien n’a été tenu pour responsable des multiples cas documentés de décès ou de préjudice irréparable subis par des prisonniers politiques en raison de l’absence de soins médicaux appropriés en prison et à cause du refus des autorités de leur accorder un temps de convalescence suffisant ou des traitements et soins médicaux en dehors de la prison.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme n Iran

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