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vendredi 15 mars 2019

Iran : Qoliyan et Bakhshi toujours en prison depuis près de deux mois


qoliyan bakhshi iran Bien que les autorités judiciaires aient apparemment mis fin aux enquêtes sur les militants syndicaux Esmail Bakhshi et la journaliste indépendante Sepideh Qoliyan, aucun des deux n’a été libéré sous caution et sont toujours en prison depuis près de deux mois, sans accès à un avocat. Aucune date de procès n'a été fixée.

Le 5 mars, la chaîne d’actualités du syndicat des travailleurs Haft Tappeh, sur Telegram, a annoncé que Bakhsi avait été tranféré du centre de détention du ministère du renseignement d’Ahwaz à la prison de la ville de Sheyban, et que Qoliyan avait été emmené à la prison pour femmes de Sepidar (également à Ahwaz).
Bakhshi, un travailleur et représentant syndical de Haft Tappeh, et Qoliyan, également une défenseuse pacifique des droits des travailleurs en Iran, ont été arrêtés le 18 novembre 2018 et détenus pendant environ un mois dans un centre de détention géré par le ministère du renseignement à Ahwaz.
Des sources informées ont indiqué au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI), le 12 mars 2019, que les deux prisonniers n'avaient toujours pas accès à un avocat depuis leur ré-arrestation le 20 janvier, pour avoir révélé des actes de violence et de tortures infligées par des agents du ministère du renseignement au cours de leur première détention.
Jamal Heidari, l'avocat de Qoliyan, a écrit sur son compte Instagram, le 6 mars 2019 : « Les autorités judiciaires ont bloqué toutes les voies pour d’accès à cette affaire en fondant incorrectement leur décision sur la note à l'article 48 du règlement de procédure pénale, même en ce qui concerne les accusations qui ne sont pas liées à la sécurité nationale. Les visites ne sont pas interdites et en vertu de la loi, elle a le droit de voir son avocat, mais on ne sait pas pourquoi on lui refuse ce droit ».
La note relative à l’article 48 du Règlement de procédure pénale iranien limite le choix des avocats de la défense à ceux approuvés par le chef du pouvoir judiciaire dans les cas de « délits contre la sécurité intérieure ou extérieure ».
Les deux prisonniers se voient également refuser un traitement médical et leurs familles ont été menacées afin de ne pas parler aux médias.
Dans le même temps, des militants syndicaux de la raffinerie Haft Tappel près de Shush ont également signalé, le 11 mars 2019, que le salaire de Bakhshi, employé de l’entreprise, avait été coupé.
« Le salaire d'Esmail Bakhsi pour le mois iranien de Dey (22 décembre 2018 - 20 janvier 2019) n'a pas encore été payé alors qu’il est l'unique source de revenus de sa famille », a annoncé le canal Telegram du syndicat des travailleurs de la sucrerie Haft Tappeh.
Le syndicat a signalé la situation la plus récente, comme suit :
Le mercredi 13 mars, les travailleurs de Haft Tappeh, qui avaient pris leur retraite en 2017 et 2018, ont organisé une manifestation à l'usine et la production a été interrompue lorsque d'autres travailleurs ont quitté leur poste. On avait promis aux travailleurs de verser tous leurs salaires impayés, y compris une prime pour le nouvel an iranien (21 mars 2019), mais ils n'ont toujours pas été payés pour le mois de Bahman (21 janvier - 19 février 2019). (L’absence de paiement des arriérés de salaire est un problème chronique en Iran, les travailleurs n’ayant guère de recours)
Lorsque les travailleurs de Haft Tappeh se sont rendus au bureau de l’Organisation de la sécurité sociale pour renouveler leur carnet d’assurance maladie, ils ont été refoulés et ils ont été informés que la société n’avait pas payé leur assurance.
Frustrée par l’absence de réaction des autorités judiciaires et de sécurité, la mère de Bakhsi a organisé des sit-in devant le bureau de la sécurité de l’usine de canne à sucre.
« Le 10 mars, nous avons été témoins de l’enthousiasme des travailleurs suscitée en raison de la présence de la mère de Bakhshi dans l’entreprise. Nous avons montré que nous ne l’avons pas oublié et que nous croyons en son innocence », a déclaré le syndicat des travailleurs.
Le 11 mars, le syndicat des travailleurs rapportait : « La présence de la mère de Bakhshi à la sucrerie Haft Tappeh, tenant une photo de son fils jusqu'à 14h30, a coïncidé avec la sortie des ouvriers qui travaillent le jour, et environ 200 d’entre eux l'ont rejoint dans la manifestation ».
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran

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