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vendredi 5 avril 2019

Iran : Dans les zones touchées par les inondations, le peuple iranien doit se débrouiller tout seul pour limiter les dégâts


peuple seul face inondations iran Dans le nord de l’Iran, près de la mer Caspienne, se trouve la ville d’Aq Qala, qui compte plus de 35 000 habitants. C'était l'une des régions les plus touchées par les inondations en Iran.
À ce jour, aucune aide concrète n'a été apportée aux habitants de la ville d'Aq Qala.

Au cours des derniers jours, les responsables du régime ont promis d’indemniser les victimes et d’éviter d’autres dommages dus aux inondations. Même ceux qui n'ont aucune assurance pour leurs voitures, leur production agricole ou leur bétail se voient promettre une indemnisation.
Cependant, le libellé de ces promesses est assez ambigu. Par exemple, le président iranien, Hassan Rouhani, a déclaré que le « gouvernement indemnisera autant qu’il le peut », mais que veut dire « il le peut » ?
Le régime fait ces promesses en l'air parce qu'il craint de mettre le peuple en colère. Un représentant du Guide suprême qui visitait des villes ravagées par les inondations a déclaré : « Où que nous allions, nous avons entendu des gens nous maudire ».
Depuis décembre 2017, le peuple exprime sa colère face à la corruption, à la répression et à la tyrannie du gouvernement, et ne croit plus ni les promesses ni les signes creux. Ils ont commencé à agir seuls pour atténuer les souffrances causées par les inondations.
Des vidéos sont mises en ligne et montrent comment les gens coopèrent entre eux, comme celle publiée par un habitant d'Aq Qala sur le site Web du gouvernement Asr-e Iran, le 27 mars. « Les personnes âgées de 13 à 60 ans travaillent jour et nuit sans dormir pour sauver tout ce qui reste de cette inondation dévastatrice », a déclaré l’habitant qui a filmé la vidéo. « Nous avons fait de notre mieux pour créer nous-mêmes une écluse sans l'aide du gouvernement ». Un autre habitant a déclaré : « Nous avons loué une excavatrice pour ériger une écluse temporaire. Nous avons payé de notre poche, le gouvernement ne nous a rien donné ».
Les membres du parlement iranien, le Majlis, s’inquiètent de ce qu’aucune mesure concrète n’a été prise pour aider les personnes touchées. Le député iranien Nabi Hezar-Jeribi a déclaré : « Je dis que rien ne sortira de ces réunions. Les gens sont assiégés par le déluge. Ils ne savent même pas encore ce qui leur est arrivé ».
L’OMPI rapporte que les populations ont formé des conseils locaux pour faire face aux dégâts causés par les inondations et aider leurs voisins. Ces conseils locaux ont pris le régime par surprise et ont effrayé ses responsables. Les conseils locaux ont tendance à se transformer en mouvements organisés plus importants et sont considérés comme une menace pour un régime déjà fragile.
On pense qu'une grande partie des dégâts causés par les inondations découlent de projets menés par la Garde révolutionnaire islamique, l’IRGC (ou les pasdarans). Les pasdarans ne se préoccupent que d’augmenter leurs profits et n’évaluent pas l’impact de ces projets sur l’environnement. Un exemple de ceci est la route que l'IRGC a construite sur un ancien lit de rivière dans la ville de Chiraz, dans le sud du pays. Le lit de la rivière était un chemin d’évacuation des eaux, naturel, mais comme il n'y avait pas eu d'inondations dans cette région depuis des années, l'IRGC a décidé de construire une autoroute à cet endroit. Le 25 mars, plus de 200 automobilistes ont été fauchés par les inondations sur cette autoroute.
L'ancien commandant de l'IRGC, Shamkhani, dans une tentative pour déplacer la culpabilité, a déclaré : « Quiconque construit des routes ou des bâtiments sur le lit asséché de la rivière à Chiraz est considéré comme coupable ». Il a ajouté : « Il semble que la route ait été construite en partie par des secteurs privés et en partie par le gouvernement de Rouhani ».
Le site Internet d'Asr-e Iran a publié le 27 mars un article qui disait notamment : « Auparavant, le chemin de fer reliant Téhéran à Gorgan, une autre ville du nord du pays, passait par le port de Torkaman. Mais ces dernières années, une autre voie ferrée a été construite. La nouvelle voie relie le port de Torkaman à la frontière commerciale Inche-bore. L'inondation a traversé le barrage, mais en raison de la topographie de la terre et des lits existants, l'inondation aurait dû être déviée de son chemin et finalement se diriger vers la mer Caspienne. Au lieu de cela, elle a heurté un grand mur qui était la nouvelle voie ferrée et modifiait le chemin menant à la ville d’Aq Qala, ce qui a noyé toute la ville ».
Ce que le site Web d'Asr-e Iran a négligé de dire, c'est que l'IRGC était à l'origine de la construction du nouveau chemin de fer. Il a toutefois signalé que les conseils locaux ont agi rapidement pour remédier au problème. « À l'insu du gouverneur, les habitants se sont mis au travail à 5 heures du matin. Ils ont amené une excavatrice et ont essayé de régler le problème. Le gouverneur avait déjà fui la ville », écrit-il.
Au lieu d'aider les personnes dont la vie a été dévastée par cette catastrophe, le gouvernement s'efforce de combler les lacunes qui pourraient mettre leur existence même en danger, comme les conseils locaux. Il a été rapporté que des responsables gouvernementaux avaient empêché les sections locales de venir en aide aux autres par crainte des conseils locaux.
Source : Stop au Fondamentalisme

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